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Tuberculose bovine

DDPP et DDT rappellent les enjeux et entrevoient une «décrue»

Les directeurs de la protection des populations et des territoires ont tenu une conférence de presse mardi 11 février. Un nouveau dispositif qui pourrait soulager les exploitations est notamment évoqué.
Par Aurélien Genest
DDPP et DDT rappellent les enjeux et entrevoient une «décrue»
Éric Dumoulin et Jean-Luc Lemmolo, la semaine dernière à Dijon.
La lutte contre la tuberculose bovine est un enjeu majeur pour la Côte-d’Or : Éric Dumoulin et Jean-Luc Iemmolo ont tenu à le rappeler la semaine dernière dans les locaux de la Direction départementale des territoires devant plusieurs journalistes. [I]«Cette maladie infectieuse des bovins constitue une menace sérieuse et grave sur l’économie agricole et rurale ainsi que sur les équilibres naturels des territoires de ce département»[i] communiquent les deux directeurs. Le plan départemental d’action élaboré au printemps 2012, après consultation des représentants du monde agricole et de la fédération départementale des chasseurs, a été relaté. L’actuelle campagne de prophylaxie, réalisée aujourd’hui à hauteur de 45%, fait part de [I]«seulement»[i] trois foyers. Éric Dumoulin et Jean-Luc Iemmolo veulent y voir un espoir et une avancée notoire dans la lutte contre la maladie, elle qui jusque là dépassait la vingtaine de foyers ces dernières années. Même si [I]«rien n’est encore gagné»[i], le terme [I]«décrue»[i] a été employé à plusieurs reprises.

[INTER]Des mesures contraignantes, mais...[inter]
Éric Dumoulin est revenu sur les différentes mesures de gestion, [I]«relativement contraignantes»[i] dans certains cas: [I]«Quand vous vous retrouvez dans une situation de suspicion, avec des animaux qui réagissent positivement, cela génère un blocage de l’élevage. L’objectif est d’éviter tout risque de diffusion de la maladie. L’élevage reste suspect tant que les résultats de l’analyse ne sont pas confirmés par le laboratoire, après abattage des animaux»[i]. Éric Dumoulin poursuit  : [I]«dans ces élevages suspects, nous sommes amenés à refaire des séries de contrôle 42 jours après le premier dépistage, là aussi pour essayer d’apprécier le degré de diffusion de la maladie. Tant que nous sommes sur un cas ponctuel, cette mesure est tout à fait supportable. Mais quand cela se répète années après années, cela devient particulièrement lourd d’impact pour l’exploitation»[i].

[INTER]… peut-être un soulagement pour les éleveurs[inter]
Éric Dumoulin évoque alors le dosage des interférons : [I]«ce dispositif s’appuie sur des prélèvements sanguins. L’objectif est d’obtenir des résultats rapides en terme d’infection. Plutôt que bloquer des animaux pendant quarante deux jours et refaire une nouvelle série de dépistage quand il y a doute, l’idée est de faire un prélèvement sanguin qui permettrait d’avoir un résultat entre trois et cinq jours. L’autre objectif de ce protocole interféron est d’obtenir des résultats beaucoup plus fiables, plus sensibles et plus spécifiques. En d’autres termes, nous ne souhaitons pas passer à coté d’animaux infectés, mais nous ne voulons pas non plus avoir de faux positifs. Nous visons à terme la validation de ce dispositif dans le cadre de la réglementation communautaire»[i].

[INTER]Les chasseurs concernés[inter]
Jean-Luc Iemmolo a terminé cette conférence de presse en rappelant que les chasseurs étaient concernés par ce plan de lutte : [I]«Dans notre département, certains cervidés, sangliers et blaireaux, sont atteints par cette maladie et contribuent à sa persistance et sa propagation en particulier dans les zones où les populations de gibier sont denses»[i]. Le lien entre la densité de gibier et la persistance, voire l’extension, de la maladie au sein de la faune sauvage a été confirmé par les scientifiques. Ces derniers préconisent une réduction des densités de ces populations (afin de diminuer les contacts entre animaux) et une lutte contre les concentrations artificielles d’animaux (en proscrivant l’agrainage).
[I]«C’est sur ces fondements qu’a été pris l’arrêté préfectoral du 19 octobre 2012 qui vise à réduire les populations dans la zone à risque. La situation sanitaire actuelle nécessite la poursuite de la mobilisation de tous les acteurs concernés»[i] ajoute Jean-Luc Iemmolo.