Accès au contenu
Méthanisation

D’une pierre deux coups

Une unité de méthanisation agricole sera mise en route courant mai à Liernais. Les éleveurs créent un atelier d’engraissement dans le même temps.
Par Aurélien Genest
D’une pierre deux coups
Vue panoramique du chantier avec, de gauche à droite : l’atelier d’engraissement, la fumière, le méthaniseur et les silos.
Les travaux se poursuivent chez Ludovic Thibault et Benoît Choné, à Sussey près de Liernais. Leur unité de méthanisation devrait être mise en route d’ici deux mois. «Il y a encore un certain nombre d’éléments à installer» indique Ludovic Thibault, citant l’arrivée imminente du moteur de cogénération. Un toit des quatre garages de ce système en voie sèche discontinue est encore manquant. «Il y a aussi toute la tuyauterie, le raccordement électrique et l’isolation du méthaniseur à effectuer» ajoute l’agriculteur. Le fumier des quatre poulaillers de l’exploitation ne suffira pas pour alimenter le système : c’est la raison pour laquelle Ludovic Thibault et Benoît Choné se sont orientés vers un atelier d’engraissement bovins, qui sortira une moyenne de 600 taurillons chaque année et une grande partie des 6 500 tonnes de substrats nécessaires au fonctionnement de l’unité.
Déjà 180 bêtes ont pris place dans le nouveau bâtiment, 210 autres sont attendues ces prochaines semaines, dès lors que le matériel de contention sera livré et installé. Pour assurer ce travail supplémentaire sur l’exploitation, un salarié vient d’être recruté.

Remplissage tous les 15 jours
«Le fumier sera la base des rations que nous mettrons dans les digesteurs» poursuit Ludovic Thibault. Une fumière est en train de s’ériger entre les animaux et l’unité de méthanisation. Le fumier y sera stocké et préparé avant son entrée dans le méthaniseur financé, pour rappel, à 30% par l’Ademe et 20% par le Conseil régional. «La fermentation se fera sur deux mois, la production est divisée en quatre et il y aura autant de compartiments à alimenter» explique le Côte d’orien, «tous les quinze jours, nous viderons et remplirons l’un d’eux. Chacun a une contenance de 250 tonnes. Une journée de travail sera nécessaire pour effectuer cette tâche. Le reste du temps sera consacré à de la surveillance. La fermentation produira du méthane qui, à l’aide d’un moteur et d’une turbine, permettra de produire de l’électricité qui partira ensuite dans le réseau ERDF».

Une chaleur valorisée
Ludovic Thibault explique son choix pour ce dispositif de production discontinue : «si la fermentation connaît un quelconque problème, nous aurons la possibilité d’arrêter le processus à tout moment, en vidant uniquement le garage défectueux et en le remplissant rapidement. Par voie liquide, je pense principalement aux réalisations types cylindriques, il aurait fallu un mois voire un mois et demi pour vider, il y aurait eu une grosse perte de production. La voie sèche est mieux adaptée à nos productions : certes, nous produisons moins de méthane et d’électricité, mais nous sommes autosuffisants en fumiers, chose que nous voulions dès le départ». Des déchets de céréales et des résidus de cultures intermédiaires pièges à nitrates compléteront les tonnages nécessaires au fonctionnement de l’unité génératrice d’électricité. La chaleur issue du système se dirigera vers les quatre poulaillers de l’exploitation et la maison du voisin.