Sécurité routière
Correct, mais doit mieux faire…
Meilleur que les chiffres nationaux, le bilan de la sécurité routière pour l’année 2014 dans l’Yonne, n’en reste pas moins fragile, marqué par une sur-représentation de jeunes dans les accidents mortels qui arrivent le plus souvent en milieu rural, sur le réseau départemental et communal
Entouré des procureurs de la République de Sens et d’Auxerre, du Commandant du groupement de gendarmerie et du directeur départemental de la sécurité publique, le préfet de l’Yonne, Jean-Christophe Moraud, a divulgué les chiffres et statistiques en matière de délinquance routière pour l’année 2014.
«Un résultat correct, mais qui structurellement, doit être pris avec prudence et circonspection…» : c’est en substance le bilan que tire le préfet de l’Yonne des chiffres de la sécurité routière pour l’année écoulée. Si les chiffres départementaux sont à rebours des statistiques nationales, avec un nombre d’accidents corporels et une mortalité en baisse, l’amélioration reste fragile, explique le représentant de l’État : «la gravité des accidents s’est accrue, avec un ratio trois fois plus important dans l’Yonne qu’à l’échelon national. Même chose en ce qui concerne l’indice de mortalité, avec deux fois plus de personnes tuées qu’au niveau national…» On remarque également une permanence des causes au fil des années : non respect des règles (39 % des accidents corporels), pertes de contrôle (24 %), alcool (13 %). Un chiffre alarmant, celui des jeunes incriminés dans les accidents : «des chiffres effarants, avec 21 % de jeunes de tranche d’âge 18/24 ans incriminés, alors qu’ils ne représentent que 7 % de la population du département…» Nombre d’accidents se produisent en milieu rural, sur le réseau de routes départementales ou voies communales. Un réseau qui a pour particularité d’être bien entretenu et peut induire une fausse impression de sécurité, souligne Jean-Christophe Moraud : «un trop bon réseau routier donnant une sensation de sécurité, lié à un véhicule où la sécurité est passive, créent une fausse impression et font que vous avez un comportement faussé. Un réseau départemental n’est pas un réseau autoroutier !» L’idée lancée par son prédécesseur d’abaisser la vitesse maximale à 80 km/h sur les routes départementales sera poursuivie, mais sans pour autant être généralisée à l’ensemble du réseau : «un travail fin d’analyse du réseau routier sur lequel il y a une accidentologie remarquable au sens statistique du terme, sera mené, ce qui permettra d’isoler les tronçons routiers où un abaissement du seuil de la vitesse maximale serait pertinent…»
Perdre son permis ou perdre la vie… ?
La politique de la sécurité routière s’articule entre répression et actions pédagogiques, à l’image de ces programmes de sensibilisation et de prévention, menés notamment en milieu scolaire. Sont également concernés les seniors, doublement concernés selon le préfet Moraud : «il ne s’agit en aucun cas de les stigmatiser car je le rappelle, ils sont autant victimes qu’auteurs et plus vulnérables en cas d’accidents…». Une population à protéger particulièrement et des actions de sensibilisation seront menées en ce sens. Si le nombre de radars fixes dans le département (33), n’est pas appelé à augmenter, certains pourraient se voir remplacés en des lieux accidentogènes, par des «radars tronçons», dans le but de faire tomber la vitesse, avec l’objectif affiché de contribuer à diminuer par deux le nombre de tués sur les routes françaises d’ici 2020.
Dans le collimateur également, les fêtes de Saint-Vincent : «j’ai découvert en arrivant dans l’Yonne cette institution sympathique au demeurant, mais on a prévenu les organisateurs qu’aux alentours, le terrain serait «bleui» ! Notre objectif n’est pas d’empêcher que les uns et les autres s’amusent, mais qu’ils rentrent en vie…» Les accidents n’arrivent pas qu’aux autres, un message que la justice a souvent du mal à faire passer auprès des contrevenants, comme l’a rappelé Frédérique Oliveaux, procureure d’Auxerre : «la délinquance routière n’est pas perçue pour la majorité d’entre eux comme une véritable délinquance…» Avec à la clé, le sentiment que perdre son permis à l’audience peut sembler plus important que le risque de perdre la vie sur la route…
«Un résultat correct, mais qui structurellement, doit être pris avec prudence et circonspection…» : c’est en substance le bilan que tire le préfet de l’Yonne des chiffres de la sécurité routière pour l’année écoulée. Si les chiffres départementaux sont à rebours des statistiques nationales, avec un nombre d’accidents corporels et une mortalité en baisse, l’amélioration reste fragile, explique le représentant de l’État : «la gravité des accidents s’est accrue, avec un ratio trois fois plus important dans l’Yonne qu’à l’échelon national. Même chose en ce qui concerne l’indice de mortalité, avec deux fois plus de personnes tuées qu’au niveau national…» On remarque également une permanence des causes au fil des années : non respect des règles (39 % des accidents corporels), pertes de contrôle (24 %), alcool (13 %). Un chiffre alarmant, celui des jeunes incriminés dans les accidents : «des chiffres effarants, avec 21 % de jeunes de tranche d’âge 18/24 ans incriminés, alors qu’ils ne représentent que 7 % de la population du département…» Nombre d’accidents se produisent en milieu rural, sur le réseau de routes départementales ou voies communales. Un réseau qui a pour particularité d’être bien entretenu et peut induire une fausse impression de sécurité, souligne Jean-Christophe Moraud : «un trop bon réseau routier donnant une sensation de sécurité, lié à un véhicule où la sécurité est passive, créent une fausse impression et font que vous avez un comportement faussé. Un réseau départemental n’est pas un réseau autoroutier !» L’idée lancée par son prédécesseur d’abaisser la vitesse maximale à 80 km/h sur les routes départementales sera poursuivie, mais sans pour autant être généralisée à l’ensemble du réseau : «un travail fin d’analyse du réseau routier sur lequel il y a une accidentologie remarquable au sens statistique du terme, sera mené, ce qui permettra d’isoler les tronçons routiers où un abaissement du seuil de la vitesse maximale serait pertinent…»
Perdre son permis ou perdre la vie… ?
La politique de la sécurité routière s’articule entre répression et actions pédagogiques, à l’image de ces programmes de sensibilisation et de prévention, menés notamment en milieu scolaire. Sont également concernés les seniors, doublement concernés selon le préfet Moraud : «il ne s’agit en aucun cas de les stigmatiser car je le rappelle, ils sont autant victimes qu’auteurs et plus vulnérables en cas d’accidents…». Une population à protéger particulièrement et des actions de sensibilisation seront menées en ce sens. Si le nombre de radars fixes dans le département (33), n’est pas appelé à augmenter, certains pourraient se voir remplacés en des lieux accidentogènes, par des «radars tronçons», dans le but de faire tomber la vitesse, avec l’objectif affiché de contribuer à diminuer par deux le nombre de tués sur les routes françaises d’ici 2020.
Dans le collimateur également, les fêtes de Saint-Vincent : «j’ai découvert en arrivant dans l’Yonne cette institution sympathique au demeurant, mais on a prévenu les organisateurs qu’aux alentours, le terrain serait «bleui» ! Notre objectif n’est pas d’empêcher que les uns et les autres s’amusent, mais qu’ils rentrent en vie…» Les accidents n’arrivent pas qu’aux autres, un message que la justice a souvent du mal à faire passer auprès des contrevenants, comme l’a rappelé Frédérique Oliveaux, procureure d’Auxerre : «la délinquance routière n’est pas perçue pour la majorité d’entre eux comme une véritable délinquance…» Avec à la clé, le sentiment que perdre son permis à l’audience peut sembler plus important que le risque de perdre la vie sur la route…