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Céréales

Compliqué, au moins jusqu’à fin juin

Par Propos recueillis par Aurélien Genest
Présent à cette réunion, Pascal Demay, le directeur Terrain de Dijon Céréales, a évoqué les niveaux records des stocks de céréales et leurs conséquences sur les marchés : «C’est tout simplement du jamais vu au niveau mondial, tous les continents ont globalement bien produit avec une troisième année consécutive sans le moindre accident climatique majeur. Pour le blé, les stocks s’élèvent à 232 millions de tonnes. La Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan, les Pays de la Mer Noire, ont très bien produit et pour rappel, ce sont eux qui influent sur le prix des céréales de nos régions. A l’échelle européenne, c’est la même tendance. Les stocks français sont importants eux aussi, nous nous dirigeons vers un total de 6 millions de tonnes au 30 juin, c’est plus du double de ce que nous avons habituellement. Il n’y a pas que le blé qui inquiète et là, je pense à l’orge qui représente un tiers de la collecte en Côte d’Or. Le marché de la brasserie a plongé, celui de la mouture en a fait de même depuis le retrait de la Chine».
Pascal Demay s’inquiète des mois à venir : «la majorité des contrats s’étalent de janvier à juin, je crains qu’il y ait beaucoup de retard en termes d’exécution. Nos acheteurs risquent de ne pas respecter les timings prévus. Nous avons 50% de retard aujourd’hui, je ne vois pas comment nous pourrions les rattraper. Tous les organismes stockeurs sont confrontés à des stocks physiques importants. Cela est d’autant plus préoccupant que la moisson risque d’être précoce : cela pourrait alourdir les stocks et impacter le début de la prochaine campagne. Il y aura des conséquences sur la logistique et fatalement sur les marchés, au moins sur le début de la prochaine campagne.»