Charolais
Compétition, convivialité et solidarité
Le concours de l’Auxois-Sud se déroule samedi 31 octobre à Créancey. Plus loin que l’aspect compétitif et commercial, les organisateurs appellent à l’union dans un contexte des plus difficile.

Dix-sept élevages pour un peu plus de 90 bovins. Les effectifs du concours de l’Auxois-Sud seront en légère baisse pour cette huitième édition. «Un peu logique vu le contexte, mais on s’y attendait. Des diminutions de la même ampleur se font ressentir un peu partout dans les autres concours» relevait Éric Bize, président du comice agricole de Pouilly-en-Auxois, au lendemain de la clôture des inscriptions il y a une dizaine de jours. Titillée par les évènements liés à la fièvre catarrhale ovine, l’organisation de ce concours «tiendra bon quoiqu’il arrive car nous ferons du mieux possible, quelles que soient les restrictions et les zonages» assure le président du comice, rappelant la participation de la Fédération charolaise de Côte d’Or pour la bonne tenue de cet événement. Et que se passera-t-il si un foyer FCO est détecté quelques jours plus tôt à proximité du pôle agricole de Créancey ? «Si tout le monde est dans la zone, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas organiser le concours. Nous serons tous dans le même cas de figure» lance Éric Bize, faisant référence à un coup de fil passé aux organisateurs du concours de Gueugnon : «de leur côté, ils ont eux-aussi décidé de maintenir leur rendez-vous quel que soit le zonage, avec désinsectisation des animaux quinze jours avant le jour J».
«La référence locale»
La baisse de quatre ou cinq éleveurs et d’une quinzaine de bovins à l’Auxois-Sud ne s’explique pas uniquement par la FCO. «C’est plutôt le contexte économique, le grand responsable» reconnaît Éric Bize, qui souhaite malgré tout assister à une belle édition. Laurent Choubley, éleveur à La Motte Ternant, village situé entre Pouilly-en-Auxois et Saulieu, fera partie des exposants du 31 octobre, tout comme en 2014, année où il remportait le prix d’honneur et le prix d’ensemble mâles avec deux ventes d’animaux à la clé. Laurent Choubley alignera cinq veaux de l’année au concours. «J’ai été plusieurs années sans pouvoir me rendre à Créancey mais je peux me libérer plus facilement depuis l’installation de mon fils» signale le Côte d’orien. L’Auxois-Sud est le concours le plus proche de chez lui : «d’un certain côté, je me dois d’y aller. C’est le grand concours local et cela fait vraiment plaisir de rencontrer et d’échanger avec les éleveurs du coin. Cette belle journée permet de se mesurer aux autres et de vendre des animaux quand tout marche bien».
Combien de ventes ?
D’un point de vue commercial, l’évènement de Créancey pourrait surfer sur le «relatif» bon bilan des journées commerciales de la Fédération charolaise, organisées fin septembre. Entre 15 et 20 ventes auraient été réalisées par les dix-sept élevages qui ouvraient leurs portes durant trois jours. «C’est un peu meilleur qu’en 2014» commente Éric Bize, «nous avons avancé la date d’un mois, je pense que cela a été bénéfique. Ce résultat est plutôt encourageant et nous espérons que notre concours suivra la même tendance. Maintenant, il faut relativiser, certains exposants de ces journées commerciales n’avaient rien vendu avant cet événement, il n’y a vraiment pas de quoi sauter de joie...». Le contexte climatique semble propice à la venue des acheteurs : «vu la météo annoncée, les semis d’hiver devraient être terminés contrairement à certaines éditions» se réjouit le membre de l’organisation. Les visiteurs, quelles que soient leurs origines, seront les bienvenus et pourront même s’exprimer à l’occasion d’un vote qui désignera le grand prix du public. «Cette distinction originale fêtera sa troisième édition» signale le président du comice, «les techniciens de Bovins Croissance circuleront avec une urne lors du passage des prix d’honneur. Nous obtenons généralement entre 80 et 90 votes. La plaque remportée par l’éleveur est toujours appréciée, elle change de l’ordinaire».
«On nous amuse»
Ce rendez-vous de l’Auxois-Sud permettra aux éleveurs de se voir, de se parler, notamment autour d’une table où sera servie une cuisse de bœuf à la broche lors du déjeuner. «Rien que pour ça, nous devons conserver ce genre d’évènement. La solidarité entre éleveurs est une notion très importante, à l’heure où chacun a un peu tendance à travailler de son coté» confie Laurent Choubley, «on le voit encore avec les mesures prises avec la FCO, les éleveurs se font constamment balader. Il faut que la solidarité soit encore plus forte entre nous, pour arriver à se défendre contre toutes ces propositions qui nous font mal et qui ne sont pas toujours justifiées. Ces histoires de zonage compliquent les affaires et le commerce. Au bout du compte, on va arriver à une zone unique et le marché sera cassé... Les éleveurs bloqués aujourd’hui sont vraiment en grandes difficultés. En gardant les animaux, certains risquent de ne plus être dans les poids demandés et les tarifs ne seront plus les mêmes. Après les vaccinations, tous les broutards sortiront en même temps et les prix baisseront. La filière du broutard n’allait pourtant pas trop mal, les tarifs étaient corrects, il y avait un chèque au bout, contrairement au reste de la viande. J’ai vraiment l’impression qu’on s’amuse avec nous. Nous devons nous tenir davantage la main, sachant que la corporation des éleveurs est en diminution. On plie le dos encore une fois : tentons de relever la tête en décidant pas nous mêmes, comme d’autres métiers le font».
Le Foll interpellé
Présent en tant que jury lors du dernier concours national charolais au Mans, Laurent Choubley a saisi l’occasion d’interpeller le ministre de l’Agriculture lors d’une remise de prix : «Stéphane Le Foll s’est retrouvé dernière moi, je ne l’avais pas vu arriver... Je lui ai tout d’abord demandé s’il souhaitait participer au jugement, il m’a répondu qu’il n’avait pas les compétences nécessaires. Je lui ai alors demandé de nous dire un mot sur l’élevage. Après son intervention, je lui ai dit qu’il nous avait endormis comme à son habitude. Cela m’a fait bizarre car je n’ai pas l’habitude de prendre la parole comme ça devant du monde qui, d’ailleurs, m’a applaudi». Laurent Choubley souhaiterait voir un élevage «moins bridé par toutes les commissions européennes» : «tout le monde se cache derrière Bruxelles. Il faut arriver à dégager des tarifs sans avoir à consulter systématiquement l’Europe. Le monde agricole en a marre de ce système que l’on subi depuis des années. Nous voulons des prix garantis pour vivre de notre métier, c’est tout ce que nous demandons».
«La référence locale»
La baisse de quatre ou cinq éleveurs et d’une quinzaine de bovins à l’Auxois-Sud ne s’explique pas uniquement par la FCO. «C’est plutôt le contexte économique, le grand responsable» reconnaît Éric Bize, qui souhaite malgré tout assister à une belle édition. Laurent Choubley, éleveur à La Motte Ternant, village situé entre Pouilly-en-Auxois et Saulieu, fera partie des exposants du 31 octobre, tout comme en 2014, année où il remportait le prix d’honneur et le prix d’ensemble mâles avec deux ventes d’animaux à la clé. Laurent Choubley alignera cinq veaux de l’année au concours. «J’ai été plusieurs années sans pouvoir me rendre à Créancey mais je peux me libérer plus facilement depuis l’installation de mon fils» signale le Côte d’orien. L’Auxois-Sud est le concours le plus proche de chez lui : «d’un certain côté, je me dois d’y aller. C’est le grand concours local et cela fait vraiment plaisir de rencontrer et d’échanger avec les éleveurs du coin. Cette belle journée permet de se mesurer aux autres et de vendre des animaux quand tout marche bien».
Combien de ventes ?
D’un point de vue commercial, l’évènement de Créancey pourrait surfer sur le «relatif» bon bilan des journées commerciales de la Fédération charolaise, organisées fin septembre. Entre 15 et 20 ventes auraient été réalisées par les dix-sept élevages qui ouvraient leurs portes durant trois jours. «C’est un peu meilleur qu’en 2014» commente Éric Bize, «nous avons avancé la date d’un mois, je pense que cela a été bénéfique. Ce résultat est plutôt encourageant et nous espérons que notre concours suivra la même tendance. Maintenant, il faut relativiser, certains exposants de ces journées commerciales n’avaient rien vendu avant cet événement, il n’y a vraiment pas de quoi sauter de joie...». Le contexte climatique semble propice à la venue des acheteurs : «vu la météo annoncée, les semis d’hiver devraient être terminés contrairement à certaines éditions» se réjouit le membre de l’organisation. Les visiteurs, quelles que soient leurs origines, seront les bienvenus et pourront même s’exprimer à l’occasion d’un vote qui désignera le grand prix du public. «Cette distinction originale fêtera sa troisième édition» signale le président du comice, «les techniciens de Bovins Croissance circuleront avec une urne lors du passage des prix d’honneur. Nous obtenons généralement entre 80 et 90 votes. La plaque remportée par l’éleveur est toujours appréciée, elle change de l’ordinaire».
«On nous amuse»
Ce rendez-vous de l’Auxois-Sud permettra aux éleveurs de se voir, de se parler, notamment autour d’une table où sera servie une cuisse de bœuf à la broche lors du déjeuner. «Rien que pour ça, nous devons conserver ce genre d’évènement. La solidarité entre éleveurs est une notion très importante, à l’heure où chacun a un peu tendance à travailler de son coté» confie Laurent Choubley, «on le voit encore avec les mesures prises avec la FCO, les éleveurs se font constamment balader. Il faut que la solidarité soit encore plus forte entre nous, pour arriver à se défendre contre toutes ces propositions qui nous font mal et qui ne sont pas toujours justifiées. Ces histoires de zonage compliquent les affaires et le commerce. Au bout du compte, on va arriver à une zone unique et le marché sera cassé... Les éleveurs bloqués aujourd’hui sont vraiment en grandes difficultés. En gardant les animaux, certains risquent de ne plus être dans les poids demandés et les tarifs ne seront plus les mêmes. Après les vaccinations, tous les broutards sortiront en même temps et les prix baisseront. La filière du broutard n’allait pourtant pas trop mal, les tarifs étaient corrects, il y avait un chèque au bout, contrairement au reste de la viande. J’ai vraiment l’impression qu’on s’amuse avec nous. Nous devons nous tenir davantage la main, sachant que la corporation des éleveurs est en diminution. On plie le dos encore une fois : tentons de relever la tête en décidant pas nous mêmes, comme d’autres métiers le font».
Le Foll interpellé
Présent en tant que jury lors du dernier concours national charolais au Mans, Laurent Choubley a saisi l’occasion d’interpeller le ministre de l’Agriculture lors d’une remise de prix : «Stéphane Le Foll s’est retrouvé dernière moi, je ne l’avais pas vu arriver... Je lui ai tout d’abord demandé s’il souhaitait participer au jugement, il m’a répondu qu’il n’avait pas les compétences nécessaires. Je lui ai alors demandé de nous dire un mot sur l’élevage. Après son intervention, je lui ai dit qu’il nous avait endormis comme à son habitude. Cela m’a fait bizarre car je n’ai pas l’habitude de prendre la parole comme ça devant du monde qui, d’ailleurs, m’a applaudi». Laurent Choubley souhaiterait voir un élevage «moins bridé par toutes les commissions européennes» : «tout le monde se cache derrière Bruxelles. Il faut arriver à dégager des tarifs sans avoir à consulter systématiquement l’Europe. Le monde agricole en a marre de ce système que l’on subi depuis des années. Nous voulons des prix garantis pour vivre de notre métier, c’est tout ce que nous demandons».
Le programme
De 8 heures à 11h30 : opération des jurys et classement des animaux,
13 heures : repas avec cuisse de bœuf à la broche, après-midi : exposition-vente, 15h30 : remise des prix. Renseignements au 03 80 90 68 80. Réservation pour le repas auprès de Jean-Pierre Laprée (03 80 90 72 43) ou Éric Bize (06 24 69 61 13).
13 heures : repas avec cuisse de bœuf à la broche, après-midi : exposition-vente, 15h30 : remise des prix. Renseignements au 03 80 90 68 80. Réservation pour le repas auprès de Jean-Pierre Laprée (03 80 90 72 43) ou Éric Bize (06 24 69 61 13).