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Zoom sur le futur fief de la Maison de l’agriculture

Comment sont les terres à Bretenière ?

Un exploitant du canton de Genlis présente les caractéristiques agricoles de son secteur.
Par Aurélien Genest
Comment sont les terres à Bretenière ?
Christian De Saint Meleuc binait ses moutardes la semaine dernière.
Bretenière, encore Bretenière ! Ce village fait beaucoup parler de lui en ce moment, et pour cause : l’arrivée de la Maison de l’agriculture n’a jamais été aussi proche qu’aujourd’hui. Le retour des travaux dans les champs est l’occasion de se pencher sur les caractéristiques agricoles de ce village de 800 habitants. «Nous ne sommes pas nombreux ici à exploiter. Les doigts d’une main suffisent pour nous compter. Malgré tout, il y a une belle diversité de cultures avec la présence d’un bio, de Magapomme, d’Agriself et d’une exploitation conventionnelle comme la mienne» informe Christian De Saint Meleuc. «Ici, les terres sont principalement argileuses, toutes labourables et il n’y a pas d’élevage» poursuit le Côte d’orien de 52 ans. Son exploitation se destine à la production de blé, moutarde, colza, tournesol, soja, pomme de terre, oignon et maïs semence. «Les terres de Bretenière peuvent devenir sèches très rapidement. Heureusement, nous avons la chance d’avoir une nappe phréatique» se réjouit l’agriculteur qui, dans son cas personnel, fait appel aux ressources en eau des bassins d’irrigation d’Aiserey, gérés pas l’Asa de la Biètre dont il fait lui-même partie. L’arrivée de la Maison de l’agriculture à deux pas de chez lui, Christian De Saint Meleuc la perçoit comme une réelle opportunité : «je pense forcément à l’aspect pratique et à la proximité. Avant, je n’allais que très rarement au 42, rue de Mulhouse car c’était au centre ville de Dijon. Là, je ne manquerais pas d’y aller».

Le canton «moutarde» de la région

La moutarde est omniprésente autour de Bretenière. Genlis est de très loin le canton bourguignon qui possède le plus de surfaces dédiées à cette culture. «J’en cultive personnellement sur 18 hectares» indique Christian De Saint Meleuc, «comme beaucoup d’autres exploitants du secteur, je suis un ancien producteur de betteraves et il a fallu trouver une nouvelle culture. La moutarde est la cousine du colza et représentait une opportunité assez facile à saisir. Avec la moutarde, il n’y a pas besoin d’irriguer, c’est un autre avantage. Les prix sont intéressants même s’ils ont tendance à se tasser. Cette année, nous seront payés aux alentours 800€/t, c’est moins que lors des premières années. L’actualité ? Le binage pour ma part et bientôt la surveillance des pucerons. Je serai très attentif aux bulletins de santé du végétal. Pour l’instant, les cultures ont un bel aspect et il n’y a pas eu de dégâts dûs au gel. Mais on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Ici, nous tournons généralement entre 10 et 20q/ha en rendements. La quasi-intégralité des cultures sont semées fin septembre début octobre. Les semis de printemps sont dits de secours et utilisés uniquement en cas de problèmes l’hiver. Le potentiel des cultures de printemps n’a rien à voir avec celui d’automne. Quand tout va bien, on plafonne à 10q/ha maximum».