«Semaine économique» de la Chambre d’agriculture
Christian Bourge : «Un des maillons d’un dispositif plus global»
La Chambre d’agriculture de la Nièvre organise une Semaine économique, sous forme de visite d’exploitations d’élevage, à travers tout le département, du 16 au 21 novembre prochains. Christian Bourge, conseiller économique de l’institution consulaire, précise à Terres de Bourgogne, les raisons de l’organisation de ce rallye.
- Pourquoi la Chambre d’agriculture a-t-elle décidé d’organiser cette semaine économique ?
Christian Bourge : «Cela fait au moins cinq ans que nous n’avions pas émis une communication forte sur l’aspect économique des systèmes d’exploitation dans l’élevage nivernais. Le 1er élément est une réflexion par rapport à un contexte où les exploitations doivent faire face à une agression ou une pression sur les prix des animaux mais aussi sur ceux des quintaux de céréales et sur les charges. Avec des systèmes de production qui perdent en efficacité... Le 2è élément est la pression psychologique qui s’exerce sur le terrain, avec une forme d’inquiétude à court ou moyen terme. Le 3è élément est plus conjoncturel et n’était pas prévu : c’est la crise de la sécheresse de l’été qui a entraîné un bilan fourrager déficitaire et des charges d’alimentation compensées par un manque de fourrages. Enfin, le 4è élément, c’est l’épisode sanitaire de la FCO et la fermeture dès septembre du marché du maigre...»
- Cette semaine, ou ce rallye, a-t-elle comme ambition de régler tous les problèmes des éleveurs ?
«Ce n’est qu’un des maillons d’un dispositif plus global engagé par les élus et les salariés de la Chambre, autour du référencement de données depuis 4 ans, qu’on essaie de rendre dynamiques pour les producteurs. Il y a aussi eu les rallyes «mélangeuses», «prairies riches en légumineuses», «reproduction», «mixité ovins/bovins»... Les 6 fermes choisies pour accueillir cette semaine économique, sans être des modèles, bénéficient toutes d’un niveau économique plutôt satisfaisant, c’est-à-dire qu’elles sont meilleures par rapport à une moyenne sans être inatteignables. Et les exploitants acceptent de présenter leurs exploitations et leurs choix et stratégies. J’ajoute qu’elles sont toutes les six très différentes dans leurs structures, entre leurs tailles, leurs périodes de vêlage, l’option de broutards d’été ou de taurillons d’herbe ou de vaches maigres à finir... Elles sont le reflet d’une diversité. Elles ont toutes un point commun : des choix techniques tous passés au tamis de leur intérêt économique. Dans ce contexte difficile, elles peuvent permettre d’engager une réflexion sur des leviers accessibles et réalistes et de trouver des modes de gestion plus simples et plus sobres quand on sait que le système bovin allaitant est très consommateur de capitaux».
- Vous dites souvent que le système est à bout de souffle. Que voulez-vous dire ?
«On sait que le capital à mettre sur la table est de 5500 À 6500 euros par vêlage, pour une ferme moyenne de 85 vaches mères. Sur 15 ans, ce n’est pas possible. D’autant qu’il faut prendre en compte le stade de la carrière de l’exploitant. Durant les 15 premières années, un jeune doit penser à recapitaliser, avant de moderniser ou de développer. Pour ceux qui ont bien géré, en milieu de carrière, la situation est plus détendue et permet d’investir plus facilement, d’arbitrer avec un revenu décent. Le début de carrière est difficile à assumer s’il n’y a pas de levier facilitateur. C’est en cela que nos systèmes sont à bout de souffle, surtout qu’ils s’appuient soit sur une transmission familiale bienveillante (donations, statut d’associé non travailleur), soit sur des apporteurs de capitaux qui ne font pas de cadeau. Il faut attendre que les entreprises aient digéré leurs capitalisations pour amener des éléments qui permettront de gagner en efficacité. D’autant que leurs productivités ont baissé : entre 1999 et 2005, l’EBE sur le produit était de 40 à 43% avant salaire dans la Nièvre. Aujourd’hui, il est de 33 à 37% ! Ramené en nombre de vêlages, calculez... Et une vache ne fait jamais plus d’un veau par an...
- Et donc, la semaine économique veut démontrer que...»
«… qu’on peut vivre de ce métier dignement à condition de ne pas emballer la machine. Aujourd’hui, il n’ y a pas de grandes vérités : il faut trouver des solutions à partir du stade de carrière, de sa ferme, de ses aspirations. C’est à partir de ce tryptique qu’on peut imaginer des stratégies d’exploitation réalistes. Au-delà des éléments de conjoncture, je pense qu’il faut ramener de la sobriété dans la conduite des exploitations. Les 6 fermes que nous allons visiter ne sont pas des modèles mais elles peuvent aider à y voir plus clair. Avec Frédérique Marceau, de la Chambre à Decize, et sous la responsabilité des élus, nous démontrerons aussi quelle est notre expertise, afin d’identifier des marges de progression et les objectiver à 1h ou à 20 ans».
Christian Bourge : «Cela fait au moins cinq ans que nous n’avions pas émis une communication forte sur l’aspect économique des systèmes d’exploitation dans l’élevage nivernais. Le 1er élément est une réflexion par rapport à un contexte où les exploitations doivent faire face à une agression ou une pression sur les prix des animaux mais aussi sur ceux des quintaux de céréales et sur les charges. Avec des systèmes de production qui perdent en efficacité... Le 2è élément est la pression psychologique qui s’exerce sur le terrain, avec une forme d’inquiétude à court ou moyen terme. Le 3è élément est plus conjoncturel et n’était pas prévu : c’est la crise de la sécheresse de l’été qui a entraîné un bilan fourrager déficitaire et des charges d’alimentation compensées par un manque de fourrages. Enfin, le 4è élément, c’est l’épisode sanitaire de la FCO et la fermeture dès septembre du marché du maigre...»
- Cette semaine, ou ce rallye, a-t-elle comme ambition de régler tous les problèmes des éleveurs ?
«Ce n’est qu’un des maillons d’un dispositif plus global engagé par les élus et les salariés de la Chambre, autour du référencement de données depuis 4 ans, qu’on essaie de rendre dynamiques pour les producteurs. Il y a aussi eu les rallyes «mélangeuses», «prairies riches en légumineuses», «reproduction», «mixité ovins/bovins»... Les 6 fermes choisies pour accueillir cette semaine économique, sans être des modèles, bénéficient toutes d’un niveau économique plutôt satisfaisant, c’est-à-dire qu’elles sont meilleures par rapport à une moyenne sans être inatteignables. Et les exploitants acceptent de présenter leurs exploitations et leurs choix et stratégies. J’ajoute qu’elles sont toutes les six très différentes dans leurs structures, entre leurs tailles, leurs périodes de vêlage, l’option de broutards d’été ou de taurillons d’herbe ou de vaches maigres à finir... Elles sont le reflet d’une diversité. Elles ont toutes un point commun : des choix techniques tous passés au tamis de leur intérêt économique. Dans ce contexte difficile, elles peuvent permettre d’engager une réflexion sur des leviers accessibles et réalistes et de trouver des modes de gestion plus simples et plus sobres quand on sait que le système bovin allaitant est très consommateur de capitaux».
- Vous dites souvent que le système est à bout de souffle. Que voulez-vous dire ?
«On sait que le capital à mettre sur la table est de 5500 À 6500 euros par vêlage, pour une ferme moyenne de 85 vaches mères. Sur 15 ans, ce n’est pas possible. D’autant qu’il faut prendre en compte le stade de la carrière de l’exploitant. Durant les 15 premières années, un jeune doit penser à recapitaliser, avant de moderniser ou de développer. Pour ceux qui ont bien géré, en milieu de carrière, la situation est plus détendue et permet d’investir plus facilement, d’arbitrer avec un revenu décent. Le début de carrière est difficile à assumer s’il n’y a pas de levier facilitateur. C’est en cela que nos systèmes sont à bout de souffle, surtout qu’ils s’appuient soit sur une transmission familiale bienveillante (donations, statut d’associé non travailleur), soit sur des apporteurs de capitaux qui ne font pas de cadeau. Il faut attendre que les entreprises aient digéré leurs capitalisations pour amener des éléments qui permettront de gagner en efficacité. D’autant que leurs productivités ont baissé : entre 1999 et 2005, l’EBE sur le produit était de 40 à 43% avant salaire dans la Nièvre. Aujourd’hui, il est de 33 à 37% ! Ramené en nombre de vêlages, calculez... Et une vache ne fait jamais plus d’un veau par an...
- Et donc, la semaine économique veut démontrer que...»
«… qu’on peut vivre de ce métier dignement à condition de ne pas emballer la machine. Aujourd’hui, il n’ y a pas de grandes vérités : il faut trouver des solutions à partir du stade de carrière, de sa ferme, de ses aspirations. C’est à partir de ce tryptique qu’on peut imaginer des stratégies d’exploitation réalistes. Au-delà des éléments de conjoncture, je pense qu’il faut ramener de la sobriété dans la conduite des exploitations. Les 6 fermes que nous allons visiter ne sont pas des modèles mais elles peuvent aider à y voir plus clair. Avec Frédérique Marceau, de la Chambre à Decize, et sous la responsabilité des élus, nous démontrerons aussi quelle est notre expertise, afin d’identifier des marges de progression et les objectiver à 1h ou à 20 ans».
Les six rendez-vous
Le 16 novembre à 14h chez Mme et M. Blaudier à Préporché ;
Le 17 novembre à 14h chez Laurent Bisson à Luthenay-Uxeloup ;
Le 18 novembre à 14h chez MM. Cougny (GAEC de Thil) à Poil ;
Le 19 novembre à 14h chez Bernard Blin à Saint-Hilaire en Morvan ;
Le 20 novembre à 14h chez MM. Et Mme Larue (GAEC 2 Pain) à Achun ;
Le 21 novembre à 14h chez Mme et M. Villette à Rémilly.
Contacts et renseignements: Christian Bourge (Nevers) au 03 86 93 40 52 ou Frédérique Marceau (Decize) au 03 86 93 04 03.
Le 17 novembre à 14h chez Laurent Bisson à Luthenay-Uxeloup ;
Le 18 novembre à 14h chez MM. Cougny (GAEC de Thil) à Poil ;
Le 19 novembre à 14h chez Bernard Blin à Saint-Hilaire en Morvan ;
Le 20 novembre à 14h chez MM. Et Mme Larue (GAEC 2 Pain) à Achun ;
Le 21 novembre à 14h chez Mme et M. Villette à Rémilly.
Contacts et renseignements: Christian Bourge (Nevers) au 03 86 93 40 52 ou Frédérique Marceau (Decize) au 03 86 93 04 03.