Une réflexion poussée sur l'égalité professionnelle

Non, l'accord sur l'égalité professionnelle femmes-hommes n'est pas « un accord de bonnes femmes » comme a pu l'entendre dire Ludovic Lignier. Lui qui occupe la fonction de responsable Conservation des grains au sein de Dijon Céréales et est, par ailleurs, responsable de l’animation du Comité de pilotage Inclusion et élu du Comité social et économique (CSE) de la coopérative agricole, est bien placé pour affirmer que cette obligation légale est porteuse de droits pour les femmes comme pour les hommes. Mais pour faire comprendre cela, il a fallu faire preuve de pédagogie et avoir la volonté d'aller au-delà du simple respect d'une obligation légale. L'accord conclu au sein de Dijon Céréales a bénéficié, dans sa construction, de l'expertise de la structure dijonnaise Femmes Égalité Emploi (Fete).

« Ne pas faire un simple copier-coller »

« En les rencontrant, explique Ludovic Lignier, j'ai trouvé que ce qu'ils faisaient était intéressant et je les ai présentés à la direction de Dijon Céréales. Fete accompagne les entreprises de plus de 50 salariés sur la négociation et la rédaction d'accords relatifs à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. On ne voulait pas faire un simple copier-coller de ce qui existe donc il fallait une structure qui pouvait vraiment nous aider à faire quelque chose de « carré », notamment sur la question de la collecte des données. C'est pourquoi nous nous sommes adressés à Fete. L'approche a été bien perçue par les salariés qui ont vu qu'on ne traitait pas le sujet à la légère ou simplement pour se mettre en conformité avec la loi. » L'apport de Fete a été précieux pour parvenir à définir des points de sensibilisation des managers sur les Violence sexistes et sexuelles au travail (VSST). Les représentants du personnel ont aussi été formés à la prévention de ces VSST. « Fete, ajoute Ludovic Lignier, nous a aidés à travailler sur un livret de parentalité qui a été transmis à l'ensemble des salariés. Il tient compte du Code du travail et de ce qui est spécifique à Dijon Céréales. » En parallèle, une enquête a été menée, conjointement, par Fete et le syndicat CFDT, auprès de l'ensemble des salariés et intitulée « Les VSST, si on en parlait ? » et avant les dernières moissons, un webinaire a été organisé pour l'ensemble des salariés sur la prévention des VSST. « Quand on a commencé à négocier l'accord Égalité professionnelle, poursuit Ludovic Lignier, on a fait de la pédagogie pour expliquer que cela ne concernait pas que les femmes, mais que tous les salariés de l'entreprise pouvaient y trouver des aspects qui les concernaient. Nous avons insisté pour que tous les salariés prennent connaissance de l'accord et le lisent avec attention : il comprend, par exemple, des jours de congé supplémentaires « enfant malade » qui concernent autant les hommes que les femmes. Sur l'égalité professionnelle, le travail de communication est très important. La collaboration avec Fete nous a permis d'apprendre en avançant sur ces questions. »

Interventions et sensibilisations

Échange de bons procédés : par son réseau, Ludovic Lignier est aussi précieux pour permettre à Fete de déployer des actions de sensibilisation à l'égalité et la mixité professionnelle dans des établissements agricoles et auprès des élèves d'établissement scolaires agricoles. « La MFR de Gron, dans l'Yonne et celle de Quetigny, en Côte-d'Or, ainsi que le lycée agricole de Quetigny, nous proposent d'intervenir auprès de leurs élèves en 2026, confirme Solange Lemonnier, chargée de mission Égalité et Lutte contre les discriminations au sein de Fete. Nous sommes toujours en recherche d'établissements intéressés par des ateliers sur la mixité et l'égalité professionnelle dans les milieux agricoles. Nous pouvons aussi, gratuitement, organiser des tables rondes et/ou de webinaire pour des agricultrices et agriculteurs, ou des professionnels (-les) les accompagnant sur les enjeux de genre et les pratiques inclusives dans l'agriculture. »