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Colza

Charançon du bourgeon terminal: à maîtriser à l’automne

La recrudescence et la perte de sensibilité voire de résistance de certains ravageurs (puceron vert, charançon bourgeon terminal) complexifie leur contrôle à l’automne. Pour autant la lutte raisonnée nécessite toujours d’intervenir quand le seuil de nuisibilité est atteint, au stade de sensibilité du colza et avec le bon insecticide.

Par Laurent Ruck – L.M.Allard - Cetiom
Charançon du bourgeon terminal: à maîtriser à l’automne

Viser les adultes

L’adulte est discret et sa présence ne peut être détectée dans les parcelles que dans des pièges (cuvettes jaunes en haut de la végétation). Les dégâts des larves des charançons du bourgeon terminal ne sont généralement visibles qu’après la reprise de végétation à un moment où il n’y a plus aucune possibilité de lutte (contrairement aux larves d’altises, les larves de CBT ne sont pas atteintes par les insecticides). la lutte vise donc les adultes de façon à les détruire avant la ponte. La nuisibilité est plus forte sur les colzas faiblement développés car les larves gagnent plus facilement le cœur des plantes.

 

Des outils pour lutter efficacement

La surveillance doit débuter dès mi-septembre et se poursuivre tard en saison car les  arrivées peuvent être échelonnées. Raisonner les interventions en surveillant vos cuvettes et en consultant le bulletin de santé du végétal (BSV) qui vous renseignera sur la dynamique des vols et, dans certaines régions, sur les risques d’entrée en ponte.

 

Intervenir si nécessaire au bon moment

• Si les premières captures sont précoces (courant septembre), se baser sur les données des BSV, afin de ne pas intervenir trop tôt. En l’absence de données, intervenir une quinzaine de jours après les premières captures.

• Si les premières captures ont lieu courant octobre, intervenir 8 à 10 jours après. Confirmer si possible le risque par des données BSV (vol, maturation, ponte). 

• Si un nouveau pic de vol survient  plus de deux semaines après le traitement, renouveler éventuellement l’intervention notamment si les plantes ne sont pas bien développées.

Les pucerons transmettent les viroses

Trois  espèces sont repérables sur colza : le puceron cendré du chou, le puceron du navet et le puceron vert du pêcher. Le puceron vert se montre le plus nuisible. Il est dangereux surtout parce qu’il transmet des viroses au colza, viroses difficiles à évaluer mais qui peuvent causer des pertes supérieures à 5 q/ha. 

Observer minutieusement la face inférieure de l’ensemble des feuilles du colza. On estime que les 6 premières semaines de végétation assimilées à l’acquisition de 6 feuilles depuis la levée, restent  la période de risque maximal.  Le seuil  est  fixé à 20% de plantes porteuses de pucerons.

Le puceron vert est le seul des 3 pucerons à manifester des résistances aux pyréthrinoïdes et au pyrimicarbe. Aujourd’hui les néonicotinoïdes assurent encore une efficacité sur colza (Proteus, Horême V200), mais ces solutions sont fragiles : les premiers cas de résistance du puceron vert à cette famille ont été signalés dans le sud de la France sur pêcher.