Champs, nous voilà
L'ETA de l'Auxois-Morvan vient de débuter sa campagne 2025 qui la mènera chez 41 clients.

Go, go, go ! Les moissons sont définitivement lancées en Côte-d'Or après une poignée de machines déjà sorties la semaine dernière. L'ETA de l'Auxois-Morvan, gérée par Sébastien Ledoux, fait ronfler les moteurs depuis mardi et un tout premier champ moissonné du côté de Vandenesse-en-Auxois. L'entreprise basée à Allerey avalera 1200 ha cet été, soit une augmentation d'un tiers par rapport à ses précédentes surfaces. Pour répondre à cette demande croissante, Sébastien Ledoux a remplacé l'une ses batteuses par une plus puissante, une New Holland CX 8080 achetée à Nancy. « Nous avions également une autre moissonneuse qui n'était pas pleinement exploitée à 100%, elle le sera désormais », indique Sébastien Ledoux, dont le périmètre d'intervention s'étend de Saint-Martin-de-la-Mer à Saint-Léger-du-Bois, en passant par La Rochepot et Vandenesse-en-Auxois.
Ça change !
Le temps ensoleillé est forcément le bienvenu : « il y a un an, avec toute la pluie de 2024, c'était plutôt la galère... Les fenêtres météo étaient plus que restreintes pour pouvoir travailler et en plus, les foins étaient loin d'être terminés. Nous devrions faire du bon boulot si ces conditions se maintiennent ainsi ». En ce qui concerne le futur résultat de ces moissons, le jeune Côte-d'Orien se montre un peu moins optimiste : « ben écoutez, il a manqué pas mal d'eau à certains endroits... Tout le monde n'a pas eu la chance d'être arrosé comme il le faut et quand il le faut. De nombreuses cultures ont eu soif en avril, j'ai bien peur que cela se fasse ressentir dans les bennes.. Dans plusieurs secteurs, toutes les cultures sont malheureusement concernées par ce manque d'eau et donc cette baisse de potentiels. Un agriculteur vient de me dire que certains rendements en orges ont parfois dépassé les 100q/ha vers Beaune : ce même exploitant signerait volontiers pour atteindre la moitié de ce rendement. Avec le faible niveau des prix, ce ne sera donc pas exceptionnel... ». Concernant le calendrier, ces récoltes sont bien plus précoces que les précédentes : « c'est une surprise car nous étions partis assez poussivement. Mais encore une fois, tout s'est accéléré en avril-mai. L'an passé, je n'ai plus la date exacte en tête, mais nous avions débuté en juillet. Le gros de cette moisson 2025 sera probablement atteint au 14 juillet, avec des tout derniers champs qui devraient récoltés à la fin de ce même mois ».
Organisation bien huilée
Créée en 2001 par Patrice Ledoux, le père de Sébastien, l'entreprise n'a cessé de se développer depuis. Le fonctionnement est toujours le même, comme l'explique le père de famille : « chaque machine passe à la révision en atelier pendant deux semaines, à partir de mars. La maintenance, c'est ce qu'il y a de plus important. Il faut tout vérifier : détendre les courroies, faire tourner les arbres, scruter les roulements... Et surtout : remonter pièce par pièce selon les normes du constructeur ». Contrairement à une voiture, il n'est pas possible de tester les machines avant le jour J : « c'est particulier, je vous le concède ! Autant ne pas faire d'erreur pour ne pas perdre de temps et d'énergie en pleines moissons ». Voir partir les machines du siège de l'ETA est déjà un premier ouf de soulagement. « Le second ouf, ce sera à la fin des moissons, quand tout se sera bien passé, avec des clients très satisfaits ! », fait remarquer Sébastien Ledoux qui, soucieux du bon déroulé des travaux, n'omet pas les nombreux « pépins » pouvant intervenir en plein exercice : « avec ces fortes températures, on ne peut s'empêcher de penser aux risques d'incendies... Pour minimiser les risques, nous stoppons l'activité quand il fait vraiment trop chaud. Bien d'autres aléas peuvent arriver : ce qui ce passe actuellement avec l'Iran peut par exemple avoir un impact sur le prix du carburant, ce qui n'est pas rien dans notre activité. Les casses matérielles sont aussi redoutées : je compte encore une fois sur mon père pour la main d'oeuvre mais si certaines pièces sont à changer, la note est souvent salée. Avoir la même marque pour toutes nos machines est souvent un avantage de ce côté là ». L'ETA de l'Auxois-Morvan compte aussi sur le savoir-faire de ses saisonniers, dont certains sont agriculteurs à l'image de Benoît Dureuil (Viévy), Adrien et Vincent Fougère (Saint-Léger-du-Bois) ou encore Sylvain Thibault (Mimeure), qui seront accompagnés de Julien Valain.