La Chine menace de taxer l'importation de vins français
Chablis: Une conquête à petits pas du marché chinois
Alors que la Chine menace de surtaxer l'importation de vins européens, les professionnels du chablisien ne semblent pas s'inquiéter outre mesure, vis-à-vis de ce qui est encore un marché de niche, même si les exportations de vins de Chablis ont connu une hausse significative ces deux dernières années.

Selon le directeur général de l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), Federico Castellucci, la consommation de vins en Chine s'est accrue en 12 ans de 67 %, et devrait atteindre 1,6 l par an et par personne. Des chiffres laissant présager d'importantes perspectives de croissance au regard du nombre d'habitants. Si le pays est aujourd'hui le 1er marché en volume des vins de Bordeaux, avec 523 000 hl et le 2e en valeur avec 354 millions €, il est devenu dans le même temps le 4e débouché pour les vins de Bourgogne. Les exportations de vins de Chablis enregistrant pour leur part une hausse significative en 2012, avec 108 000 bouteilles exportées
(+10% par rapport à 2011), pour 807 K€ (+ 31 %), soit 8 % du volume des vins de Bourgogne exportés et 6 % du chiffre d'affaires. Les consommateurs à fort pouvoir d'achat, s'éveillant de plus en plus à la gastronomie occidentale et à la culture du vin se situent essentiellement dans les grands pôles du développement chinois, comme Canton, Shenzhen, Shanghai et Pékin, A la tête du Domaine des Malandes à Chablis, Lynn Marchive compte plusieurs importateurs dans ces deux dernières villes, mais avoue ne pas trop s'inquiéter des menaces de sur taxation évoquées : «je reste très prudente vis-à-vis du marché chinois, qui, au risque d'être sévère, me paraît opportuniste. Des centaines d'importateurs sont apparus, investissant des sommes impressionnantes, mais dans ce pays, pas de démarche à long terme, pas de mentalité «paysanne», le business avant tout ! Une attitude spéculative vis-à-vis du vin, qui peut du jour au lendemain vous fermer des portes et vous fait, comme à Bordeaux, vous retrouver avec des stocks énormes sur les bras...»
[INTER]Les Caves Bailly-Lapierre sont installées en Chine depuis 2010[inter]
Egalement viticulteur à Chablis et présent lui aussi sur le marché chinois, Benoît Droin ne manifeste pas non plus d'inquiétudes majeures : «nous avons la chance avec le Chablis, d'être sur des marchés de niche historiques, avec des vins assez recherchés, bien loin des volumes de masses des vins du Languedoc et autres...on ne mise pas non plus tout sur le marché chinois. On sait que c'est un débouché intéressant, mais ce serait dangereux de croire qu'ils sont les seuls !» Bien implantés dans l'hôtellerie et la restauration haut de gamme, notamment à Canton, avec 31% de l'offre Blanc Bourgogne, les vins de Chablis, s'ils souffrent de la concurrence étrangère dans le circuit de la grande distribution, sont bien implantés chez les cavistes et la vente directe aux particuliers. Son cépage vedette «Chardonnay» attirant de plus en plus de consommateurs en quête de découverte.
Les Caves Bailly-Lapierre ont ouvert depuis 2010 un bureau de représentation permanent en Chine, avec pour objectif d'y mener une stratégie de développement qualitative en s'inscrivant dans la durée. Responsable des ventes sur le secteur asiatique, Amélie Duboc-Sentuc reste sereine face aux menaces de taxation : «nous restons vigilants bien sûr, mais il se passe souvent beaucoup de temps entre l'annonce d'une loi et sa mise en application et les menaces ne sont pas toujours suivies d'effet...» Plébiscitant avant tout les vins rouges les chinois commencent tout juste à apprécier les vins effervescents : «aujourd'hui, notre but à court et moyen terme, est plus dans la lisibilité que dans le volume. Un travail avant tout qualitatif de prescription et de longue haleine basé sur une politique de construction d'image et de la marque. Potentiellement demain, ce peut-être un marché important à l'export, d'où l'importance d'être sur place pour y trouver des opportunités».
(+10% par rapport à 2011), pour 807 K€ (+ 31 %), soit 8 % du volume des vins de Bourgogne exportés et 6 % du chiffre d'affaires. Les consommateurs à fort pouvoir d'achat, s'éveillant de plus en plus à la gastronomie occidentale et à la culture du vin se situent essentiellement dans les grands pôles du développement chinois, comme Canton, Shenzhen, Shanghai et Pékin, A la tête du Domaine des Malandes à Chablis, Lynn Marchive compte plusieurs importateurs dans ces deux dernières villes, mais avoue ne pas trop s'inquiéter des menaces de sur taxation évoquées : «je reste très prudente vis-à-vis du marché chinois, qui, au risque d'être sévère, me paraît opportuniste. Des centaines d'importateurs sont apparus, investissant des sommes impressionnantes, mais dans ce pays, pas de démarche à long terme, pas de mentalité «paysanne», le business avant tout ! Une attitude spéculative vis-à-vis du vin, qui peut du jour au lendemain vous fermer des portes et vous fait, comme à Bordeaux, vous retrouver avec des stocks énormes sur les bras...»
[INTER]Les Caves Bailly-Lapierre sont installées en Chine depuis 2010[inter]
Egalement viticulteur à Chablis et présent lui aussi sur le marché chinois, Benoît Droin ne manifeste pas non plus d'inquiétudes majeures : «nous avons la chance avec le Chablis, d'être sur des marchés de niche historiques, avec des vins assez recherchés, bien loin des volumes de masses des vins du Languedoc et autres...on ne mise pas non plus tout sur le marché chinois. On sait que c'est un débouché intéressant, mais ce serait dangereux de croire qu'ils sont les seuls !» Bien implantés dans l'hôtellerie et la restauration haut de gamme, notamment à Canton, avec 31% de l'offre Blanc Bourgogne, les vins de Chablis, s'ils souffrent de la concurrence étrangère dans le circuit de la grande distribution, sont bien implantés chez les cavistes et la vente directe aux particuliers. Son cépage vedette «Chardonnay» attirant de plus en plus de consommateurs en quête de découverte.
Les Caves Bailly-Lapierre ont ouvert depuis 2010 un bureau de représentation permanent en Chine, avec pour objectif d'y mener une stratégie de développement qualitative en s'inscrivant dans la durée. Responsable des ventes sur le secteur asiatique, Amélie Duboc-Sentuc reste sereine face aux menaces de taxation : «nous restons vigilants bien sûr, mais il se passe souvent beaucoup de temps entre l'annonce d'une loi et sa mise en application et les menaces ne sont pas toujours suivies d'effet...» Plébiscitant avant tout les vins rouges les chinois commencent tout juste à apprécier les vins effervescents : «aujourd'hui, notre but à court et moyen terme, est plus dans la lisibilité que dans le volume. Un travail avant tout qualitatif de prescription et de longue haleine basé sur une politique de construction d'image et de la marque. Potentiellement demain, ce peut-être un marché important à l'export, d'où l'importance d'être sur place pour y trouver des opportunités».