Coopératives
Cerepy à l’heure chinoise
La coopérative de Saint-Julien-du-Sault a reçu la visite d’une délégation chinoise de l’Office Général des Affaires Agricoles de la province du Henan

Conduite par le directeur adjoint de l’Office, M Min Li et composée de plusieurs cadres dirigeants en charge notamment d’associations d’élevage et d’apiculture ou d’économie agricole, une délégation chinoise de la province du Henan s’est rendue le 6 mai dernier sur la coopérative agricole Cerepy, basée à Saint-Julien-du-Sault. Avec pour objectif d’échanger sur le développement de l’agriculture coopérative en France comme en Chine.
Située à l’Est du pays, au nord du Fleuve Jaune, la province du Henan s’étend sur 167 000 km2 et dispose de 110 millions d’hectares de terres arables. Avec une population de 110 millions d’habitants dont la moitié composée d’agriculteurs exploitant une surface de 1 à 2 ha, la province du Henan produit 35% des blés chinois ainsi que du maïs. En 2007, la Chine a instauré la loi sur les coopératives agricoles : 1 million de coopératives ont ainsi vu le jour dans le pays et la province du Henan en compte aujourd’hui 70 000 dans les secteurs de l’élevage, de l’apiculture et des céréales.
Si le modèle coopératif rencontre un franc succès en Chine, son déploiement comme la gestion des coopératives reste à optimiser.
[INTER]Des échanges fructueux[inter]
Cerepy avait convié la Chambre d’agriculture de l’Yonne ainsi que l’Union de commercialisation Cerevia à participer à cette rencontre. A travers l’exemple de la coopérative, son président, Laurent Poncet, Simon Beck, membre du bureau et Germain Bour, son directeur, ont présenté les principes et le rôle d’une coopérative, les mécanismes qui la régissent, ainsi que l’implication quotidienne auprès des agriculteurs : un accompagnement non seulement autour des enjeux techniques et économiques, mais également environnementaux. L’accent a été mis sur les actions novatrices proposées par Cerepy, notamment : le partenariat créé entre apiculteurs et agriculteurs, afin de préserver les abeilles, les cultures alternatives à valeur ajoutée pour limiter les intrants, ainsi que la communication et l’information vers les adhérents. L’intérêt des modèles d’Unions de coopératives pour l’approvisionnement et la commercialisation a été également exposé. Le directeur de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Hervé Mivielle, dressant pour sa part, un tour d’horizon des différentes instances publiques et des opérateurs locaux contribuant à la politique agricole
A l’issue de la rencontre, jugée par tous comme [I]«fructueuse et instructive»[i], une visite prochaine de Cerepy et de ses partenaires dans la province du Henan a été évoquée. Peut être les prémices d’une future coopération…?
Située à l’Est du pays, au nord du Fleuve Jaune, la province du Henan s’étend sur 167 000 km2 et dispose de 110 millions d’hectares de terres arables. Avec une population de 110 millions d’habitants dont la moitié composée d’agriculteurs exploitant une surface de 1 à 2 ha, la province du Henan produit 35% des blés chinois ainsi que du maïs. En 2007, la Chine a instauré la loi sur les coopératives agricoles : 1 million de coopératives ont ainsi vu le jour dans le pays et la province du Henan en compte aujourd’hui 70 000 dans les secteurs de l’élevage, de l’apiculture et des céréales.
Si le modèle coopératif rencontre un franc succès en Chine, son déploiement comme la gestion des coopératives reste à optimiser.
[INTER]Des échanges fructueux[inter]
Cerepy avait convié la Chambre d’agriculture de l’Yonne ainsi que l’Union de commercialisation Cerevia à participer à cette rencontre. A travers l’exemple de la coopérative, son président, Laurent Poncet, Simon Beck, membre du bureau et Germain Bour, son directeur, ont présenté les principes et le rôle d’une coopérative, les mécanismes qui la régissent, ainsi que l’implication quotidienne auprès des agriculteurs : un accompagnement non seulement autour des enjeux techniques et économiques, mais également environnementaux. L’accent a été mis sur les actions novatrices proposées par Cerepy, notamment : le partenariat créé entre apiculteurs et agriculteurs, afin de préserver les abeilles, les cultures alternatives à valeur ajoutée pour limiter les intrants, ainsi que la communication et l’information vers les adhérents. L’intérêt des modèles d’Unions de coopératives pour l’approvisionnement et la commercialisation a été également exposé. Le directeur de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Hervé Mivielle, dressant pour sa part, un tour d’horizon des différentes instances publiques et des opérateurs locaux contribuant à la politique agricole
A l’issue de la rencontre, jugée par tous comme [I]«fructueuse et instructive»[i], une visite prochaine de Cerepy et de ses partenaires dans la province du Henan a été évoquée. Peut être les prémices d’une future coopération…?
Une visite qui pourrait être suivie d’un partenariat
- TdB : Dans quel cadre s’est déroulée cette visite ?
Germain Bour : «C’est en fait la délégation chinoise qui nous a contacté il y a quelques mois. Dans cette province du Henan, existent des agences d’État, qui recensent les sociétés de pays étrangers, dans le domaine de la coopération notamment, susceptibles d’être intéressantes à rencontrer. Nous étions répertoriés chez eux, du fait de l’action que l’on mène aujourd’hui via les réseaux sociaux et notre site Internet. Ils ont pris contact il y a 6 mois de cela, pour organiser la visite et le plan de travail de cette demi-journée passée ensemble. Une visite qui rentrait dans de cadre d’un tour d’Europe sur le thème de la distribution agricole»
- Qu’en attendaient-ils ?
«Les coopératives n’en sont encore chez eux qu’à un stade embryonnaire, le statut n’ayant été créé qu’en 2007. Les structures les plus courantes sont de petites exploitations vivrières dont la surface moyenne n’excède pas quelques ha et même si quelques entreprises commencent à se structurer, les outils de stockage sont pour l’instant très précaires. Ils ont été notamment très étonnés en découvrant un chargement de train comme on peut en faire à Saint-Julien, l’équivalent chez eux d’un outil d’État, seul à disposer d’un tel type d’installation. Ce sont encore aujourd’hui les agriculteurs qui font office de salariés au sein des 70 000 coopératives que compte la province et le sentiment que l’on a eu, est qu’ils souhaitent passer rapidement à des regroupements importants en se rapprochant de notre mode d’organisation…»
- Ce qui les a particulièrement intéressés ?
«Ils nous ont beaucoup questionné sur la gouvernance, le rôle d’un Conseil d’administration, la manière de constituer un capital financier, comment se décident les investissements… En fait, tout ce qui concerne le fonctionnement de la gouvernance. S’ils connaissent bien le marché, tout l’accompagnement des agriculteurs au quotidien, les services apportés etc, leur sont encore étrangers. Ce qui les a intéressés aussi, du fait de la présence dans la délégation d’un directeur d’une association apicole, c’est tout le travail mené par Cerepy en partenariat avec les apiculteurs, dans le domaine de la biodiversité. Également la manière dont on transmet l’information aux adhérents, car si tous les gens, y compris les agriculteurs, possèdent un smartphone, ils n’ont pas encore de quoi alimenter l’information…»
- Bientôt une visite en Chine ?
«Au delà de la fierté d’avoir été retenus comme étape de leur voyage, il est certain qu’une rencontre de ce type crée une ouverture sur une possibilité de partenariat, même si tout reste à définir. Par le biais de Cerevia, nous sommes déjà un peu sur le marché chinois, notamment avec les orges de brasserie. Mais leurs besoins en matières premières agricoles sont importants, que ce soit en blé ou en orge. Ils ne sont pas autosuffisants, loin de là…Ils nous ont officiellement invités à venir les visiter et ils sont prêts à étudier des partenariats possibles.»