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Syndicat betteravier de l'€™Yonne

Cap sur le tricentenaire !

La culture de la betterave fête cette année son bicentenaire et la CGB ses 90 ans. Un double anniversaire fêté comme il se doit, lors de l'€™Assemblée générale du Syndicat betteravier de l'€™Yonne qui s'€™est tenue le 31 mai dernier dans le Sénonais.
Par D. Bernerd
Cap sur le tricentenaire !
L'€™année 2010 aura été celle de tous les records en terme de rendement, pour les betteraviers de l'€™Yonne réunis en Assemblée générale le 31 mai dernier à Vallery, avec 86 tonnes à 16 de richesse saccharine par ha (74,1 t à 18,09 %). Un niveau de rendement encore jamais atteint, dû notamment à des semis précoces, tous terminés fin mars et à un bon équilibre entre poids et richesse. Des résultats qui permettent au département de se hisser au niveau de la moyenne nationale. Côté surfaces, on enregistre une certaine stabilité, avec un total de 1247 ha cultivés par les 78 planteurs de l'€™Yonne, dont 60% livrent à des coopératives. La dernière campagne se caractérisant, à l'€™exception de l'€™usine de Connantre, par des durées de réceptions plus courtes, comparées à une moyenne quinquennale. Si la superficie moyenne de betteraves par exploitation sur le département est de 16ha, le rendement en sucre obtenu est de 13,4 tonnes de sucre blanc/ha.
L'€™évolution des prix des différents types de betteraves connaît une certaine convergence, avec un prix moyen pour le département de 23,50€. La marge brute de la [I]«ferme Yonne»[i] enregistrant une légère augmentation, due aux rendements record.

[INTER][I]«A deux cents ans, on peut rêver un peu... !»[i][inter]
Se félicitant dans son intervention des bons résultats obtenus, le président du Syndicat betteravier de l'€™Yonne, Olivier Leprêtre, se fixe un nouveau challenge : [I]«100 tonnes de moyenne de rendement dans l'€™Yonne... A deux cents ans, on peut rêver un peu !» Avec ce souhait pour 2011 : «toute l'€™eau nécessaire pour continuer sur cette lancée et vous faire un peu oublier les déconvenues que nous subissons sur les autres cultures. Si pour les céréales le mal est fait, pour les betteraves, nous courbons le dos, mais il est vrai qu'€™il nous faudra beaucoup d'€™orages comme l'€™an dernier»[i]. Les averses que le département a connu ces derniers jours n'€™y suffiront sans doute pas. Autre motif de satisfaction pour le président Leprêtre : l'€™amélioration des résultats ressentie en ce qui concerne le décolletage, après la mauvaise place constatée l'€™an passé pour deux usines des planteurs icaunais. Premier producteur européen de sucre, premier producteur mondial de sucre de betterave, la France est aussi premier producteur mondial de bioéthanol de betterave. La filière est à l'€™aube d'€™une nouvelle aventure, comme l'€™a rappelé le président départemental : [I]«il suffit d'€™évoquer le progrès génétique attendu, les techniques alternatives de désherbage, l'€™éthanol dans le bouquet énergétique, alors que le GIEC, organe des experts de l'€™ONU, promet plus de 70% d'€™énergies alternatives en 2050»[i]. Cap sur le tricentenaire !

[INTER]Bien lire les contrats proposés ![inter]
Présent à l'€™assemblée générale, à‰ric Lainé a ponctué les travaux, rappelant notamment dans son intervention les grandes lignes stratégiques de la décennie à venir. Reconnaissant que la filière avait besoin d'€™intensifier sa compétitivité face au marché mondial, le président de la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves en a fixé les règles : «il faut maintenir la régulation, le temps de devenir compétitif, face au Brésil et reconduire le règlement actuel jusqu'€™en 2020». à‰ric Lainé a également évoqué l'€™accord interprofessionnel, engageant les agriculteurs présents à bien lire les contrats proposés, à vérifier à quel accord ils faisaient référence et en tout état de cause, à ne pas les signer s'€™ils n'€™émanaient pas conjointement des deux professions, betteraviers et fabricants de sucre : [I]«c'€™est pour nous la meilleure manière de vous défendre !»[i].

Le saviez-vous

- C'€™est en 1811 que la culture de la betterave fut lancée en France par un décret impérial de Napoléon 1er, d'€™où son nom de « glorieuse fille de l'€™empereur » '€¢ Au 18ème siècle, alors que le sucre était encore une denrée rare, sa distribution a longtemps été le monopole des apothicaires en raison des vertus médicinales qu'€™on lui conférait. Il se vendait alors à la petite cuillère. '€¢ En 1914, la France a produit 1 million de tonnes de sucres à partir de neuf millions de tonnes de betteraves, devenant le 1er producteur européen '€¢ Le département de l'€™Yonne comptait en 1950 : 1647 planteurs de betteraves, pour 6266 ha cultivés '€¢ Aujourd'€™hui, 26000 planteurs cultivent en France 380000 ha dans 29 départements, pour une production globale de plus de 30 millions de tonnes de betteraves et plus de quatre millions de tonnes de sucre, principalement à destination du marché européen. '€¢ L'€™utilisation de carburant éthanol remonte à 1952, année où une voiture Gordini roulant au superternaire, «le 7», mélange d'€™essence et d'€™alcool de betteraves, remporte les 24 h du Mans. '€¢ Le bioéthanol de betteraves représente aujourd'€™hui 50% de la production total de bioéthanol en France, correspondant à une surface mobilisée de 60000 ha, soit 15% de la production betteravière et 0,25% de la SAU '€¢ « Arracher une betterave », selon l'€™expression argotique d'€™usage, signifie déboucher une bouteille ! '€¢ Le rôle «poumon» de la betterave dépasse de beaucoup les autres productions agricoles : elle rejette jusqu'€™à 13 millions de litres d'€™oxygène par ha et par an, soit 3 fois plus qu'€™une forêt tempérée de taille moyenne.