Accès au contenu
Orages et grêle

Le vignoble de l'Yonne une nouvelle fois touché

Dans la nuit de mercredi 23 au jeudi 24 juillet, d'importants orages sont survenus du côté de Saint-Bris-le-Vineux, Coulanges-la-Vineuse, Jussy et Migé. Retour sur les dégâts causés dans les vignes.

Par Charlotte Sauvignac
Grêle
Domaine Philippe Sorin
Les dégâts constatés à Saint-Bris le Vineux après l'orage de grêle.

Suite aux importantes chutes de grêle sur les vignobles icaunais, Philippe Sorin, propriétaire du domaine éponyme, à Saint-Bris-le-Vineux a accueilli Terres de Bourgogne pour témoigner. « Nous avons été un peu impactés par la grêle. Nous estimons que 10 % à 20 % de nos grains sont abîmés. Cela aura donc une incidence sur les vendanges de cette année », confie-t-il, au sein de sa boutique de vente. Jusque-là épargné par les orages, le viticulteur qui possède 25 hectares, se montre moins optimiste concernant les vendanges. « L'orage n'a duré que 15 à 20 minutes. En très peu de temps, notre cour était couverte d'un tapis blanc. Alors dans les vignes, on n'imaginait même pas. Si la température augmente et perdure, les raisins sécheront et ça n'aura pas tant d'impact que ça. À l’inverse, s'il continue de pleuvoir, nous avons peur que la pourriture s'insinue dans nos vignes. Ça serait le pire scénario », relate-t-il, les yeux rivés sur sa cuvée de l'an dernier. « Ce qui est inquiétant, c'est que ces épisodes de grêle commencent à devenir de plus en plus fréquents », manifeste-t-il. Malgré le mauvais souvenir de l'année 2016 que Philippe Sorin garde en mémoire, les conditions météorologiques de cette année semblent moins propices à une année sans récolte. Pour autant, le viticulteur de Saint Bris relativise. Son village n'a pas été le plus exposé à la grêle. « Nous avons eu beaucoup de pluies, et les grêlons étaient moins nombreux et plus petits, de la taille d'un petit pois. J'ai discuté avec d'autres viticulteurs du département, et notamment de Coulanges-la-Vineuse. Dans ce secteur, certaines vignes n'ont même plus de feuilles. Et ça, c'est ce que redoute le plus un viticulteur », s'inquiète-t-il.

Près de 80 % de perte sur certains secteurs

Au domaine Lemoule à Coulanges-la-Vineuse, le constat est plus inquiétant. Yves Lemoule, ancien propriétaire, s'occupe du domaine en attendant que son fils rentre de vacances. Il attend désormais avec impatience la venue des experts pour constater les dégâts. « D'après ce qu'on a pu voir, les coteaux ouest sont majoritairement touchés. On estime entre 70 à 80 % d'impacts », constate-t-il, avant de relativiser, « Le vignoble est large, donc de l'autre côté, il y a des vignes qui ne sont peut-être touchées qu'à 10 % à peine ». L'œil avisé, Yves Lemoule, se souvient du déluge qui est tombé dans le village la veille au soir. C'est d'ailleurs à cet endroit, selon lui, que les impacts ont été les plus conséquents. « Nous avons seulement 6 ha qui sont à proximité du village. Ceux-là sont durement impactés, les feuilles sont déchiquetées », manifeste l'ancien viticulteur. À l'approche des vendanges, il nage dans l'incertitude. « À notre niveau, je pense qu'on sera impacté à 30 à 40 %. Étant donné les prévisions météorologiques, on a tout de même préféré commander des produits anti-pourritures, pour que des foyers ne se créent pas. Au moment des vendanges, nous devrons vigilant. Il nous faudra écarter les résidus qui risquent de compromettre les fermentations », conclut-il.