Vignerons du Vézelien
«Buvez, ceci est mon sang...!»
Les visiteurs de la Colline éternelle ont eu tout loisir le week-end dernier de découvrir les vins du Vézelien en participant à la «dégustation de printemps» organisée pour la seconde année consécutive, par le Syndicat des Vignerons de Vézelay

Et dire que sans la volonté d'une poignée de passionnés, le vignoble aurait pu disparaître du paysage vézelien à l'aube des années 70... Aujourd'hui, grâce au combat entrepris, plus d'une centaine d'hectares de vignes sont exploités par la dizaine d'adhérents à la coopérative Henri de Vézelay et une quinzaine d'indépendants. Parmi eux, le célèbre restaurateur étoilé de Saint-Père, Marc Meneau, qui se souvient : «quand j'ai vu à l'époque qu'il y avait des chablisiens intéressés pour acheter des terres à vigne, je n'ai pas supporté qu'on vienne nous chercher notre sang ! Et j'ai dit : «on va partir en croisade», puisque c'est notre spécialité... ! Tout le monde était d'accord pour nous suivre et c'est là qu'on a créé le Groupement Foncier Agricole, avec 250 adhérents. De là, on a travaillé avec la Safer pour réunir des terres et commencé à se forger une identité».
Si depuis l'obtention de l'appellation «Bourgogne Vézelay» Marc Meneau a levé le pied
préférant laisser la place à la génération montante, il participe
désormais à sa manière à la reconnaissance du vignoble : «mon but maintenant, en tant que restaurateur, c'est d'acheter les vins de tous les vignerons sans exception et les proposer à ma table. Je me trouve une légitimité pour le faire, puisque c'est le sang de mon pays!»
[INTER]Un vignoble très féminisé[inter]
Outre ses racines anciennes, le vignoble vézelien se distingue par le grand nombre de viticultrices présentes dans le Syndicat, comme le souligne Jean-Yves Deschamps, président de la coopérative Henry de Vézelay : «c'est un métier qui se féminise énormément et on en a la preuve ici. On est peut-être pas encore à la parité, mais si un jour une loi devait être promulguée, on serait vraiment bien placé !» Parmi ces viticultrices, Maria Cuny, installée depuis plus d'une dizaine d'années, qui, adepte de culture raisonnée, sans désherbage chimique, se partage entre le travail dans les vignes, la vente aux particuliers dans son annexe de la rue SaintPierre à Vézelay et son activité dans l'oenotourisme : «on convie les gens à nous rejoindre en toutes saisons dans les vignes, pour leur expliquer la réimplantation du vignoble, la façon dont on travaille, avant un détour par les chaix pour un petit cours de vinification et pour finir, nous les invitons à notre table d'hôte...» Delphine Dupont représente pour sa part la 3e génération de la famille à travailler la vigne. Associée avec son père, elle exploite 4 ha de coteaux, dont une petite parcelle de 15 ares à l'histoire particulière : «c'est un vieux monsieur qui possédait cette vigne plantée en melon, un cépage aujourd'hui presque disparu. Il m'a observé travailler pendant deux ans, à mes débuts, avant de dire un jour à mon père qu'il était «prêt à la proposer à la gamine... !»
L'autre particularité du vignoble vézelien tient aussi à son circuit de commercialisation qui, profitant du million annuel de visiteurs à la Basilique, privilégie la vente de bouteilles aux particuliers pour plus de 40 % de la production. Des visiteurs qui, compte tenu de la topographie des lieux et de parcelles souvent très petites, sont souvent surpris d'apprendre que Vézelay se partage entre Marie-Madeleine et Bacchus... Ici plus qu'ailleurs, le vin a su entrer en religion !
Si depuis l'obtention de l'appellation «Bourgogne Vézelay» Marc Meneau a levé le pied
préférant laisser la place à la génération montante, il participe
désormais à sa manière à la reconnaissance du vignoble : «mon but maintenant, en tant que restaurateur, c'est d'acheter les vins de tous les vignerons sans exception et les proposer à ma table. Je me trouve une légitimité pour le faire, puisque c'est le sang de mon pays!»
[INTER]Un vignoble très féminisé[inter]
Outre ses racines anciennes, le vignoble vézelien se distingue par le grand nombre de viticultrices présentes dans le Syndicat, comme le souligne Jean-Yves Deschamps, président de la coopérative Henry de Vézelay : «c'est un métier qui se féminise énormément et on en a la preuve ici. On est peut-être pas encore à la parité, mais si un jour une loi devait être promulguée, on serait vraiment bien placé !» Parmi ces viticultrices, Maria Cuny, installée depuis plus d'une dizaine d'années, qui, adepte de culture raisonnée, sans désherbage chimique, se partage entre le travail dans les vignes, la vente aux particuliers dans son annexe de la rue SaintPierre à Vézelay et son activité dans l'oenotourisme : «on convie les gens à nous rejoindre en toutes saisons dans les vignes, pour leur expliquer la réimplantation du vignoble, la façon dont on travaille, avant un détour par les chaix pour un petit cours de vinification et pour finir, nous les invitons à notre table d'hôte...» Delphine Dupont représente pour sa part la 3e génération de la famille à travailler la vigne. Associée avec son père, elle exploite 4 ha de coteaux, dont une petite parcelle de 15 ares à l'histoire particulière : «c'est un vieux monsieur qui possédait cette vigne plantée en melon, un cépage aujourd'hui presque disparu. Il m'a observé travailler pendant deux ans, à mes débuts, avant de dire un jour à mon père qu'il était «prêt à la proposer à la gamine... !»
L'autre particularité du vignoble vézelien tient aussi à son circuit de commercialisation qui, profitant du million annuel de visiteurs à la Basilique, privilégie la vente de bouteilles aux particuliers pour plus de 40 % de la production. Des visiteurs qui, compte tenu de la topographie des lieux et de parcelles souvent très petites, sont souvent surpris d'apprendre que Vézelay se partage entre Marie-Madeleine et Bacchus... Ici plus qu'ailleurs, le vin a su entrer en religion !