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Billet d’humeur de la FNB

Bouclage électronique des bovins  : Oui, sous condition de financement  !

Au début des années 2010, le ministère de l’Agriculture a confié à l’Institut de l’Élevage une étude de faisabilité relative à la dématérialisation des documents d’accompagnement des bovins (passeport et carte verte).
Par Le Bureau de la FNB
Les conclusions de cette étude étant favorables, les pouvoirs publics ont proposé à la profession de participer à la construction de ce projet. La conduite des travaux a été confiée à l’association SPIE (Système Professionnel Information Élevage). Ces travaux ont consisté à définir par le menu l’ensemble des outils et des règles d’accès aux données en ayant toujours le souci d’un système simple et permettant de garantir la fluidité du commerce. Enfin, dès le lancement des travaux, Administration et Profession s’étaient données pour règle de ne pas modifier la réglementation relative à l’identification bovine.
La FNB a soutenu ce projet car elle le considérait comme source de simplification pour les éleveurs dans leur gestion quotidienne. La dématérialisation présente aussi l’avantage de sécuriser le respect des procédures et délais de notification bien souvent à l’origine de pénalités dans le cadre de la conditionnalité.
Les industriels de l’aval de la filière ont décidé de lier la dématérialisation à la généralisation de l’identification électronique. S’il est vrai que cette technique présente de très nombreux avantages et applications pour l’aval de la filière (vérification d’identité, tri des animaux…), ce n’est pas le cas pour l’élevage allaitant. A n’y prendre pas garde, les charges seraient supportées en intégralité par les éleveurs.
Les avantages procurés par l’identification électronique présente une forte contrainte  : la nécessité de la généraliser très vite pour éviter la présence de deux systèmes de lecture des boucles sources de complexités. Il faut donc, à un moment donné, reboucler tous les bovins reproducteurs. Si on se donne comme objectif la généralisation en 4 ans de l’identification électronique, cela présente un investissement de près de 51 millions d’euros sur 4 ans (outils de lecture des boucles pour les éleveurs compris).
Compte tenu du montant de l’investissement et de la situation économique du secteur bovins-viande, la FNB a conditionné son accord à la prise en charge intégrale de cet investissement par les pouvoirs publics. L’échange et le dialogue qui ont toujours prévalu se sont interrompus, les pouvoirs publics refusant de prendre en charge l’investissement d’une part et décidant d’autre part de rendre obligatoire dès le 1er janvier 2018 le bouclage électronique sur l’ensemble des veaux nés à compter de cette date. La FNB a exprimé à plusieurs reprises sa plus totale opposition à cette décision qui ne prend absolument pas en compte la situation économique de notre secteur.