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Élevage Charolais

«Bon sang ne saurait mentir»

Les quatre fils de Bernard Cadoux perpétuent de belle manière dans leur fief de Saint-André- en-Terre-Plaine, la passion de l’élevage, héritée de celui qui était devenu au fil des ans le «Pape du Charolais»

Par Dominique Bernerd
«Bon sang ne saurait mentir»
Les murs de la ferme sont aujourd’hui trop petits pour accueillir toutes les plaques glanées au fil des concours les plus prestigieux

On sait depuis Henri Vincenot, que la Bourgogne comptait parmi ses personnages célèbres, un «Pape des escargots». Si la notoriété littéraire de celui que l’on surnommait le «Pape du Charolais» était sans nul doute beaucoup moins grande, la trace qu’il a laissé dans le monde de l’élevage de la race est indéniable. Disparu en août 2012, Bernard Cadoux a su transmettre à ses quatre fils une passion pour le métier d’éleveur sélectionneur qui n’a fait que progresser au fil des années. Aujourd’hui à la tête du Gaec Cadoux, Claude, Jean-Michel, Philippe et Pascal, ont repris le flambeau et continuent a collectionner les récompenses au fil des concours les plus prestigieux. Comme l’été dernier, au Mondial du Charolais du Marault, d’où ils sont revenus avec un 1er prix d’ensemble des veaux mâles et un 2ème prix d’ensemble des adultes élevages de plus de 130 vaches.

C’est en 1954, que Bernard Cadoux fit l’acquisition de sa première charolaise : «notre grand-père faisait déjà les concours avec  ses vaches, notamment à la foire-expo de Dijon, mais notre père s’est pris de passion pour la race charolaise et c’est comme ça qu’il a acheté son premier animal. Premier concours, premier prix ! Et nos parents qui venaient de se marier, ont très vite mis toutes leurs économies dans l’acquisition de nouvelles vaches…» 

 

Trois titres de Champion la même année

A l’époque, la notoriété de l’élevage restait à bâtir. Six décennies plus tard, c’est chose faite, avec entre autres, pas moins de 33 participations au Concours général agricole, mâles et femelles, pour 14 titres de Champion rapportés de Paris. Meilleur souvenir en 2005 : «cette année là, on a réussi à faire trois champions d’un coup ! Du jamais vu dans la race. Sirene, Pedro et Royal, ont même eu l’honneur d’être photographiés par Yann Arthus Bertrand et affichés en grand sur une exposition qui se tenait au Salon de l’agriculture…» La Roche-sur-Yon, Moulins, Vichy, Semur, Avallon…, autant de concours où le Gaec Cadoux a brillé et glané des prix. Pour preuve, les centaines de plaques apposées sur les murs de la ferme, devenus aujourd’hui trop petits pour les afficher toutes !

Leur recette ? Un mélange de passion, de coup d’œil pour déceler les qualités d’un animal, de travail, de savoir faire et d’investissement dans des animaux d’exception : «notre père disait toujours, «un mauvais taureau est toujours trop cher… !» Le résultat également d’un suivi génétique très performant, mêlant insémination artificielle et transplantation embryonnaire, même si 80 % des reproductions sont faites encore de manière naturelle. Aujourd’hui, l’élevage compte près de 300 vaches consacrées exclusivement à la reproduction, pour un total de 800 animaux (veaux, taureaux 18 mois, génisses) et les acheteurs viennent parfois de loin : Irlande, Allemagne, Italie, Espagne, Roumanie… Le site Internet crée à l’aube des années 90 étant un atout supplémentaire en la demeure. Pour l’heure, après les visites aux prés organisées fin septembre, l’élevage ouvrira ses portes du 24 au 26 octobre prochain pour une présentation exceptionnelle, à l’étable, d’une centaine de jeunes veaux de l’année. Des animaux «moulés» Cadoux, avec un caractère de race très prisé des acheteurs. Et ce n’est pas demain la veille que le moule risque de casser !