On en parle
Boeuf durable ou boeuf émissaire ?
Certaines campagnes médiatiques s'appuient sur des amalgames hâtifs que les représentants professionnels de la filière viande dénoncent ici. Denis Sybille, président d'Interbev et Pierre Chevalier, président de la FNB, posent clairement les enjeux et les dérives d'une campagne de dénigrement de l'élevage bovin qui frise la caricature.
La société prend conscience de l'impact de l'activité humaine sur l'avenir de la planète. Le politique tente de trouver des solutions avec le protocole de Kyoto, le Grenelle de l'environnement, le sommet de Copenhague à venir... Les inerties sont nombreuses, le problème est colossal ; réchauffement de la planète, surpopulation, pauvreté, malnutrition, raréfaction des ressources en eau et en énergies... Les mégapoles de vingt millions d'habitants et plus qui croissent en Asie ou en Amérique latine illustrent bien toute la folie et les déséquilibres de ce monde.
On est loin de nos campagnes que pourtant certains veulent caricaturer provoquant ainsi des campagnes médiatiques qui finissent par faire de l'élevage bovin un bouc émissaire.
Les gaz à effets de serre sont souvent sur le devant de la scène. Toutes les activités humaines y contribuent : transport (27 %), industrie (21 %), logement (20 %), agriculture (19 %) et énergie (13 %).
Les vaches rotent... Certes, en agriculture, l'élevage des ruminants serait responsable de 6 0 % des émissions de gaz : principalement à cause du méthane, gaz naturel émis lors de la digestion des fourrages par les animaux, c'est ainsi depuis la nuit des temps. Encore faut-il soustraire le stockage de CO2 dans le sol des prairies, qui réduit de moitié les émissions attribuées aux ruminants, ce que semblent avoir oublié certains scientifiques. De plus, il convient de ne pas tout imputer à la production de viande et de répartir le CO2 à proportion entre viande et lait, qui sont souvent issus de la même vache.
La forêt recule devant l'élevage... Certes, mais on oublie de dire que cela ne concerne pas l'Europe, mais l'Amazonie, ce qui permet au Brésil d'être leader mondial des viandes (et des biocarburants avec aussi le développement de la culture).
La transformation des céréales en viande est contestée au regard du bilan carbone et hydrique... Certes, mais l'on omet de rappeler que les ruminants mangent d'abord des fourrages. Et que le soi-disant niveau d'eau nécessaire pour produire un kilo de bœuf est calculé à partir d'une méthode qui comptabilise toute l'eau de pluie tombée sur les prairies de l'exploitation. 20 % de la surface totale française est consacrée à la prairie..., de pseudo-scientifiques en concluent que 20 % de l'eau de pluie est attribuée au bœuf... La caricature a ses limites..., la science est parfois dépourvue de conscience.
Tout est réuni pour faire grossir le "bœuf émissaire" ; même à l'intérieur de la profession, la convenance des industries agroalimentaires aurait bien désigné les seules viandes fraîches pour épargner le lait et les produits transformés... de l'étiquetage OGM des produits issus d'animaux. La conscience est parfois pragmatique.
Végétariens et welfaristes n'ont plus qu'à surfer sur la vague écologiste que de grosses multinationales (fussent-elles reines de la consommation futile, comme le luxe) s'empressent de financer pour l'image... La conscience est parfois économique.
[INTER]Rétablir les vérités[inter]
Comme les autres secteurs de l'économie, l'élevage et la filière sont au centre des débats de société de demain et la discrétion ne fera pas disparaître le problème...
Au contraire, le silence pourrait être interprété comme un consentement. Les éleveurs et la filière entendent prendre la parole, eux aussi, pour éviter les amalgames et corriger les excès. Ils sont convaincus de l'intérêt de la production bovine que ce soit en termes de nutrition, de santé, d'écologie, de territoire et d'économie. C'est le "bœuf durable".
En France, la part du bœuf dans la consommation atteint un seuil de 22 kg équivalent carcasse par an et par habitant. Ce qui équivaut en termes de viande réellement consommée à deux steaks par semaine (on est loin de l'Argentin qui en consomme 70 kg équivalent carcasse). Cette consommation diminue en France depuis vingt ans, comme celle des produits frais en général. Elle n'apporte qu'environ 3 % des lipides de notre consommation journalière et au regard des préconisations officielles de nutrition et de santé, 80 % des consommateurs ne dépassent pas les niveaux de consommation que l'on nous conseille.
L'élevage moyen français détient 80 bovins par exploitation... Il faut prendre l'avion pour l'Australie, les Etats-Unis, l'Argentine ou le Brésil pour photographier ou filmer des feed-lots de 20.000 à 60.000 bovins. Ce modèle de production et son gigantisme sont à l'opposé des exploitations familiales européennes. Il convient de calmer les ardeurs de l'OMC qui ne cesse de réduire les droits de douanes. En vingt ans, l'Europe a déjà perdu 15 % de sa production de viande ; elle n'est plus auto-suffisante, il est temps de se réveiller.
Par ailleurs, sur le plan environnemental, le programme national de mise aux normes des bâtiments d'élevage a permis à l'élevage français d'être leader sur les thématiques du traitement des effluents et du bien-être animal.
[INTER]Dangereux amalgames ![inter]
45 % de la surface agricole française est consacrée aux prairies (13 millions d'hectares). Sans élevage, ces prairies seraient vouées à la friche ou au labourage pour les cultures. Or ces prairies sont de puissants capteurs de carbone et compensent pour une large part l'émission de gaz des ruminants.
Oui, le bœuf est un herbivore et valorise avant tout les fourrages, principalement l'herbe. Si ces fourrages sont complémentés en énergie ou en protéines, cela ne peut expliquer la déforestation continue de la forêt brésilienne ou le retournement incroyable de la pampa argentine : six millions d'hectares de prairies reconvertis en soja en deux ans !
La pampa des gauchos est devenue la pampa du soja et cela n'a rien à voir avec le bœuf européen.
Même la FAO (l'organisation mondiale de l'Agriculture et l'Alimentation) partage cette analyse, car au-delà d'une synthèse caricaturale souvent reprise, cet organisme conseille même de rétribuer les services environnementaux liés aux herbages des ruminants... Il faut lire l'ensemble des expertises pour ne pas faire de contre-sens. D'ailleurs, en France, contrairement aux idées reçues, la forêt progresse et la prairie recule.
L'affaiblissement de l'image du bœuf français y contribue alors que l'Inra vient de publier un rapport qui quantifie le formidable apport des prairies à la biodiversité.
[INTER]« Rien à reprocher »[inter]
Oui, les élevages bovins, ovins et équins sont les seuls qui valorisent tous les territoires en Europe. Ce sont aussi des éléments fondamentaux de nos paysages. La traçabilité permet aux consommateurs de repérer l'origine de la viande ; cela favorise la proximité de l'acte d'achat, élément important du bilan carbone.
D'un point de vue général, l'Europe a souvent été critiquée sur sa Politique agricole commune (Pac), au motif qu'elle impacterait le développement de l'agriculture des pays pauvres. Notre fréquentation assidue de l'OMC à Genève permet de confronter nos idées aux thèses libérales des grands pays exportateurs, à l'arrogance brésilienne qui veut nourrir le monde et à l'activisme des ONG...
Notre dernière rencontre avec OXFAM (ONG internationale) par exemple, a permis de vérifier que la Pac bovine ne suscitait aucun commentaire désapprobateur : "Rien à reprocher". Viande et vertu... c'est rare d'entendre cela !
[INTER]Dogmatisme libéral...[inter]
En revanche, ce sont les thèses de l'OCDE - reprises en dogmes par l'OMC - qu'il faut revoir, à savoir la théorie stupide de la spécialisation des continents. Il faut casser le mythe du tout "container", il faut cesser d'enlever toutes les protections douanières au nom du tout commerce, que seules les contraintes sanitaires tempèrent à ce jour. L'absence de régulation a fait chanceler tout le système financier, cette même cause viendra à bout de la forêt amazonienne.
C'est le droit de chacun d'être végétarien, éleveur, welfariste, écologiste... Mais c'est le devoir de tous de contribuer à trouver des solutions à l'énorme défi environnemental ; elles ne sont jamais simples et sectaires, elles sont toujours complexes et donc peu médiatisables dans une société réductrice et sourde aux nuances.
Ce n'est pas l'affrontement des cupidités et des idéologies, des "paraître", des clichés et de l'argent qui fera gagner l'humanité, c'est une véritable prise de conscience des enjeux et une politique du raisonnable qui le fera.
Interbev condamne les porte-voix du "bœuf émissaire" qui veulent faire oublier, qu'en Europe, l'élevage et la filière bovine sont engagés sur la voie du "bœuf durable". Notre modèle de production de viande bovine est un véritable projet territorial et environnemental, culturel, économique et social, c'est un projet citoyen.
On est loin de nos campagnes que pourtant certains veulent caricaturer provoquant ainsi des campagnes médiatiques qui finissent par faire de l'élevage bovin un bouc émissaire.
Les gaz à effets de serre sont souvent sur le devant de la scène. Toutes les activités humaines y contribuent : transport (27 %), industrie (21 %), logement (20 %), agriculture (19 %) et énergie (13 %).
Les vaches rotent... Certes, en agriculture, l'élevage des ruminants serait responsable de 6 0 % des émissions de gaz : principalement à cause du méthane, gaz naturel émis lors de la digestion des fourrages par les animaux, c'est ainsi depuis la nuit des temps. Encore faut-il soustraire le stockage de CO2 dans le sol des prairies, qui réduit de moitié les émissions attribuées aux ruminants, ce que semblent avoir oublié certains scientifiques. De plus, il convient de ne pas tout imputer à la production de viande et de répartir le CO2 à proportion entre viande et lait, qui sont souvent issus de la même vache.
La forêt recule devant l'élevage... Certes, mais on oublie de dire que cela ne concerne pas l'Europe, mais l'Amazonie, ce qui permet au Brésil d'être leader mondial des viandes (et des biocarburants avec aussi le développement de la culture).
La transformation des céréales en viande est contestée au regard du bilan carbone et hydrique... Certes, mais l'on omet de rappeler que les ruminants mangent d'abord des fourrages. Et que le soi-disant niveau d'eau nécessaire pour produire un kilo de bœuf est calculé à partir d'une méthode qui comptabilise toute l'eau de pluie tombée sur les prairies de l'exploitation. 20 % de la surface totale française est consacrée à la prairie..., de pseudo-scientifiques en concluent que 20 % de l'eau de pluie est attribuée au bœuf... La caricature a ses limites..., la science est parfois dépourvue de conscience.
Tout est réuni pour faire grossir le "bœuf émissaire" ; même à l'intérieur de la profession, la convenance des industries agroalimentaires aurait bien désigné les seules viandes fraîches pour épargner le lait et les produits transformés... de l'étiquetage OGM des produits issus d'animaux. La conscience est parfois pragmatique.
Végétariens et welfaristes n'ont plus qu'à surfer sur la vague écologiste que de grosses multinationales (fussent-elles reines de la consommation futile, comme le luxe) s'empressent de financer pour l'image... La conscience est parfois économique.
[INTER]Rétablir les vérités[inter]
Comme les autres secteurs de l'économie, l'élevage et la filière sont au centre des débats de société de demain et la discrétion ne fera pas disparaître le problème...
Au contraire, le silence pourrait être interprété comme un consentement. Les éleveurs et la filière entendent prendre la parole, eux aussi, pour éviter les amalgames et corriger les excès. Ils sont convaincus de l'intérêt de la production bovine que ce soit en termes de nutrition, de santé, d'écologie, de territoire et d'économie. C'est le "bœuf durable".
En France, la part du bœuf dans la consommation atteint un seuil de 22 kg équivalent carcasse par an et par habitant. Ce qui équivaut en termes de viande réellement consommée à deux steaks par semaine (on est loin de l'Argentin qui en consomme 70 kg équivalent carcasse). Cette consommation diminue en France depuis vingt ans, comme celle des produits frais en général. Elle n'apporte qu'environ 3 % des lipides de notre consommation journalière et au regard des préconisations officielles de nutrition et de santé, 80 % des consommateurs ne dépassent pas les niveaux de consommation que l'on nous conseille.
L'élevage moyen français détient 80 bovins par exploitation... Il faut prendre l'avion pour l'Australie, les Etats-Unis, l'Argentine ou le Brésil pour photographier ou filmer des feed-lots de 20.000 à 60.000 bovins. Ce modèle de production et son gigantisme sont à l'opposé des exploitations familiales européennes. Il convient de calmer les ardeurs de l'OMC qui ne cesse de réduire les droits de douanes. En vingt ans, l'Europe a déjà perdu 15 % de sa production de viande ; elle n'est plus auto-suffisante, il est temps de se réveiller.
Par ailleurs, sur le plan environnemental, le programme national de mise aux normes des bâtiments d'élevage a permis à l'élevage français d'être leader sur les thématiques du traitement des effluents et du bien-être animal.
[INTER]Dangereux amalgames ![inter]
45 % de la surface agricole française est consacrée aux prairies (13 millions d'hectares). Sans élevage, ces prairies seraient vouées à la friche ou au labourage pour les cultures. Or ces prairies sont de puissants capteurs de carbone et compensent pour une large part l'émission de gaz des ruminants.
Oui, le bœuf est un herbivore et valorise avant tout les fourrages, principalement l'herbe. Si ces fourrages sont complémentés en énergie ou en protéines, cela ne peut expliquer la déforestation continue de la forêt brésilienne ou le retournement incroyable de la pampa argentine : six millions d'hectares de prairies reconvertis en soja en deux ans !
La pampa des gauchos est devenue la pampa du soja et cela n'a rien à voir avec le bœuf européen.
Même la FAO (l'organisation mondiale de l'Agriculture et l'Alimentation) partage cette analyse, car au-delà d'une synthèse caricaturale souvent reprise, cet organisme conseille même de rétribuer les services environnementaux liés aux herbages des ruminants... Il faut lire l'ensemble des expertises pour ne pas faire de contre-sens. D'ailleurs, en France, contrairement aux idées reçues, la forêt progresse et la prairie recule.
L'affaiblissement de l'image du bœuf français y contribue alors que l'Inra vient de publier un rapport qui quantifie le formidable apport des prairies à la biodiversité.
[INTER]« Rien à reprocher »[inter]
Oui, les élevages bovins, ovins et équins sont les seuls qui valorisent tous les territoires en Europe. Ce sont aussi des éléments fondamentaux de nos paysages. La traçabilité permet aux consommateurs de repérer l'origine de la viande ; cela favorise la proximité de l'acte d'achat, élément important du bilan carbone.
D'un point de vue général, l'Europe a souvent été critiquée sur sa Politique agricole commune (Pac), au motif qu'elle impacterait le développement de l'agriculture des pays pauvres. Notre fréquentation assidue de l'OMC à Genève permet de confronter nos idées aux thèses libérales des grands pays exportateurs, à l'arrogance brésilienne qui veut nourrir le monde et à l'activisme des ONG...
Notre dernière rencontre avec OXFAM (ONG internationale) par exemple, a permis de vérifier que la Pac bovine ne suscitait aucun commentaire désapprobateur : "Rien à reprocher". Viande et vertu... c'est rare d'entendre cela !
[INTER]Dogmatisme libéral...[inter]
En revanche, ce sont les thèses de l'OCDE - reprises en dogmes par l'OMC - qu'il faut revoir, à savoir la théorie stupide de la spécialisation des continents. Il faut casser le mythe du tout "container", il faut cesser d'enlever toutes les protections douanières au nom du tout commerce, que seules les contraintes sanitaires tempèrent à ce jour. L'absence de régulation a fait chanceler tout le système financier, cette même cause viendra à bout de la forêt amazonienne.
C'est le droit de chacun d'être végétarien, éleveur, welfariste, écologiste... Mais c'est le devoir de tous de contribuer à trouver des solutions à l'énorme défi environnemental ; elles ne sont jamais simples et sectaires, elles sont toujours complexes et donc peu médiatisables dans une société réductrice et sourde aux nuances.
Ce n'est pas l'affrontement des cupidités et des idéologies, des "paraître", des clichés et de l'argent qui fera gagner l'humanité, c'est une véritable prise de conscience des enjeux et une politique du raisonnable qui le fera.
Interbev condamne les porte-voix du "bœuf émissaire" qui veulent faire oublier, qu'en Europe, l'élevage et la filière bovine sont engagés sur la voie du "bœuf durable". Notre modèle de production de viande bovine est un véritable projet territorial et environnemental, culturel, économique et social, c'est un projet citoyen.