Fête de la nature
Biodiversité et productivité pas toujours opposées
Un espace naturel sensible a été inauguré dans le canton d’Aignay-le-Duc. Des mesures agro-environnementales territorialisées ont été présentées dans le Val-de-Saône.

La fête de la nature se déroule chaque année depuis 2009. Son objectif est de comuniquer sur la conservation et l’éducation à la nature. Plusieurs rendez-vous se sont déroulés en Côte d’Or. L’un d’eux a été l’occasion d’inaugurer le premier espace naturel sensible du département. Le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne s’est porté acquéreur de trois parcelles, d’une superficie totale de plus de cinq hectares à Saint-Germain-le-Rocheux, dans le canton d’Aignay-le-Duc. Le Conservatoire a bénéficié du soutien financier de l’Agence de l’eau Seine-Normandie et du Conseil général. Le site est constitué d’un complexe de pelouses et marais tufeux, milieux naturels fragiles, abritant des espèces remarquables dont certaines bénéficient d’une protection régionale, voire nationale. Le vallon de Saint-Germain-le-Rocheux rejoint le parc des
162 sites gérés par le Conservatoire sur lesquels se déploient ses compétences : expertise, concertation, gestion du patrimoine, communication et pédagogie.
[INTER]Des clauses pour l’agriculture[inter]
François Gheeraert représentait son fils Ludovic, locataire de l’une des parcelles concernées, lors de cette inauguration: «Notre parcelle est 100% en herbe, nous avons des Charolais. Pour dire vrai, cette mesure ne va pas changer grand chose pour nous. Par rapport à ce que nous faisions avant, seul le chargement baissera». Le bail conclu avec l’agriculteur comporte plusieurs clauses : 1) le site a pour vocation d’être géré par pâturage, 2) le pâturage hivernal n’est pas autorisé sur l’ensemble des parcelles, soit entre le 15 novembre et le 15 avril, 3) une absence totale de fertilisation organique est demandée, 4) les prairies ne peuvent pas être retournées et le travail du sol est interdit 5) aucun pesticide ne peut être utilisé, 6) le désherbage chimique est prohibé, 7) l’irrigation est interdite, tout comme le drainage et de toutes formes d’assainissement, 8) aucune coupe d’arbres ou de bosquets ne peut être entreprise sans le consentement du bailleur. Tenant compte de ces restrictions, le prix le plus bas du barème préfectoral en matière de location agricole va être pratiqué.
[INTER]Clin d’œil aux MAE t[inter]
Le plan Val-de-Saône, inscrit dans le schéma départemental des espaces naturels sensibles et animé par la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, a fait l’objet d’une visite à Chivres, dans le canton de Seurre. Ce plan a abouti, en 2013, à la contractualisation de mesures agro-environnementales sur plus de 50 hectares avec quatre agriculteurs de ce même village. Une rencontre avec ces exploitants s’est déroulée durant la fête de la nature. Ces MAE visent la restauration et le maintien de la biodiversité des prairies humides du secteur, par la mise en place de pratiques agricoles favorables, définies dans un cahier des charges strict. Régis Niot, l’un des quatre agriculteurs concernés, a présenté ses parcelles à une trentaine de personnes : «Il existe 75 variétés de plantes différentes ici, on peut dire que les abeilles sont contentes ! Ce type de mesures a commencé chez moi dès 1992 avec le râle des genêts. Je me suis orienté en bio, il y a donc peu d’impacts pour mon exploitation. Concernant ces mesures, je n’ai pas le droit d’épandre de l’engrais chimique, la fauche de la pâture doit être tardive, je ne dois pas rentrer dedans avant le 10 juillet. L’une des nouveautés cette année est la baisse du chargement à 1,3UGB/ha. Je suis personnellement convaincu de l’utilité de ces démarches, sinon, on va droit dans le mur au niveau biodiversité, c’est sûr».
162 sites gérés par le Conservatoire sur lesquels se déploient ses compétences : expertise, concertation, gestion du patrimoine, communication et pédagogie.
[INTER]Des clauses pour l’agriculture[inter]
François Gheeraert représentait son fils Ludovic, locataire de l’une des parcelles concernées, lors de cette inauguration: «Notre parcelle est 100% en herbe, nous avons des Charolais. Pour dire vrai, cette mesure ne va pas changer grand chose pour nous. Par rapport à ce que nous faisions avant, seul le chargement baissera». Le bail conclu avec l’agriculteur comporte plusieurs clauses : 1) le site a pour vocation d’être géré par pâturage, 2) le pâturage hivernal n’est pas autorisé sur l’ensemble des parcelles, soit entre le 15 novembre et le 15 avril, 3) une absence totale de fertilisation organique est demandée, 4) les prairies ne peuvent pas être retournées et le travail du sol est interdit 5) aucun pesticide ne peut être utilisé, 6) le désherbage chimique est prohibé, 7) l’irrigation est interdite, tout comme le drainage et de toutes formes d’assainissement, 8) aucune coupe d’arbres ou de bosquets ne peut être entreprise sans le consentement du bailleur. Tenant compte de ces restrictions, le prix le plus bas du barème préfectoral en matière de location agricole va être pratiqué.
[INTER]Clin d’œil aux MAE t[inter]
Le plan Val-de-Saône, inscrit dans le schéma départemental des espaces naturels sensibles et animé par la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, a fait l’objet d’une visite à Chivres, dans le canton de Seurre. Ce plan a abouti, en 2013, à la contractualisation de mesures agro-environnementales sur plus de 50 hectares avec quatre agriculteurs de ce même village. Une rencontre avec ces exploitants s’est déroulée durant la fête de la nature. Ces MAE visent la restauration et le maintien de la biodiversité des prairies humides du secteur, par la mise en place de pratiques agricoles favorables, définies dans un cahier des charges strict. Régis Niot, l’un des quatre agriculteurs concernés, a présenté ses parcelles à une trentaine de personnes : «Il existe 75 variétés de plantes différentes ici, on peut dire que les abeilles sont contentes ! Ce type de mesures a commencé chez moi dès 1992 avec le râle des genêts. Je me suis orienté en bio, il y a donc peu d’impacts pour mon exploitation. Concernant ces mesures, je n’ai pas le droit d’épandre de l’engrais chimique, la fauche de la pâture doit être tardive, je ne dois pas rentrer dedans avant le 10 juillet. L’une des nouveautés cette année est la baisse du chargement à 1,3UGB/ha. Je suis personnellement convaincu de l’utilité de ces démarches, sinon, on va droit dans le mur au niveau biodiversité, c’est sûr».