Rencontres
Bio, et fiers de l’être
L’un est dans les vignes, l’autre dans les grandes cultures. Tous deux habitent Ladoix-Serrigny près de Beaune et viennent d’ouvrir les portes de leur exploitation.

La France s’est mise aux couleurs de l’agriculture biologique du 1er au 15 juin, à l’occasion du printemps bio qui fêtait là sa 15ème édition. Des acteurs se sont mobilisés dans toutes les régions pour informer et sensibiliser le public à l’agriculture biologique. Christian Perrin, 61 ans, et
Frédéric Rossignol, 38 ans, avaient retroussé les manches mardi 10 juin en Côte d’Or. Pourquoi la bio ? Dans quel but ? Pour quel bilan ? Autant de questions qui leur ont été posées lors de cette journée. Christian Perrin a franchi le pas en 2003 : [I]«Cela faisait une quinzaine d’années que j’étais en culture raisonnée. Je pensais déjà à transmettre quelque chose de propre à ma fille et à mon gendre»[i]. Frédéric Rossignol, lui, ne retrouvait plus son âme d’agriculteur : [I]«on mettait de plus en plus de produits phyto pour maîtriser les mauvaises herbes. On tombait dans une impasse, et je ne me reconnaissais plus dans mon mon travail, moi qui aime travailler la terre. J’ai pensé aussi à mes enfants : pour moi, faire ce métier, ce n’est pas manipuler des produits dangereux»[i]. Après des débuts difficiles, dûs à un manque d’accompagnement, Christian Perrin se réjouit de la dimension prise actuellement par son domaine : [I]«j’ai été mal dirigé au début, on nous a fait de l’enherbement naturel non maîtrisable. Cela a pompé les vignes, mais tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui. Nous commençons à avoir des retombées, une nouvelle clientèle»[i]. Les rendements sont moindres à hauteur de 30% mais comme le rappelle Frédéric Rossignol, il y a moins de charges. [I]«Le travail manuel est toutefois plus important»[i] mentionne ce dernier, [I]«en bio, il faut travailler plus pour tenter de gagner autant»[i]. Pour sa première année en blé bio, le Côte d’Orien a réalisé une meilleure marge qu’en agriculture conventionnelle : [I]«l’an passé, il y avait beaucoup de maladies et de mauvaises herbes. Les rendements ont été deux fois moins importants mais le prix du quintal en bio a été payé 385€/tonne au lieu de 180€/tonne»[i]. [I]«Mais il ne faut surtout pas comparer sur une seule année»[i] tempère Frédéric Rossignol. Bonne nouvelle pour lui : sa luzerne est désormais valorisée . [I]«C’était un problème avant»[i] reconnaît-il, [I]«mais j’ai trouvé un éleveur qui est intéressé. Et maintenant, je vais en échanger avec du fumier. La marge s’en retrouvera meilleure»[i]. Concernant l’année 2014, particulièrement sèche, Frédéric Rossignol évoque des conséquences [I]«semblables avec le conventionnel»[i], [I]«à la différence qu’il y a beaucoup moins de charges en bio, alors si c’est mauvais, j’espère qu’on accusera un peu moins le coup. Je n’ai pas assez d’expérience pour le dire. Et l’échaudage sera peut-être un peu moins marqué, il y a moins de végétation au mètre carré, ça résistera peut-être un peu mieux»[i]. Pour Christian Perrin, c’est le plein optimisme : [I]«la fleur s’est très bien déroulée avec le soleil. Les vendanges devraient avoir lieu vers le 15 septembre. Après, tout dépend du reste de la saison . Mais ce serait bien de faire une belle année après trois derniers exercices particulièrement difficiles avec de la grêle, du gel, de l’oïdium, du mildiou, sans oublier le froid»[i].
Frédéric Rossignol, 38 ans, avaient retroussé les manches mardi 10 juin en Côte d’Or. Pourquoi la bio ? Dans quel but ? Pour quel bilan ? Autant de questions qui leur ont été posées lors de cette journée. Christian Perrin a franchi le pas en 2003 : [I]«Cela faisait une quinzaine d’années que j’étais en culture raisonnée. Je pensais déjà à transmettre quelque chose de propre à ma fille et à mon gendre»[i]. Frédéric Rossignol, lui, ne retrouvait plus son âme d’agriculteur : [I]«on mettait de plus en plus de produits phyto pour maîtriser les mauvaises herbes. On tombait dans une impasse, et je ne me reconnaissais plus dans mon mon travail, moi qui aime travailler la terre. J’ai pensé aussi à mes enfants : pour moi, faire ce métier, ce n’est pas manipuler des produits dangereux»[i]. Après des débuts difficiles, dûs à un manque d’accompagnement, Christian Perrin se réjouit de la dimension prise actuellement par son domaine : [I]«j’ai été mal dirigé au début, on nous a fait de l’enherbement naturel non maîtrisable. Cela a pompé les vignes, mais tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui. Nous commençons à avoir des retombées, une nouvelle clientèle»[i]. Les rendements sont moindres à hauteur de 30% mais comme le rappelle Frédéric Rossignol, il y a moins de charges. [I]«Le travail manuel est toutefois plus important»[i] mentionne ce dernier, [I]«en bio, il faut travailler plus pour tenter de gagner autant»[i]. Pour sa première année en blé bio, le Côte d’Orien a réalisé une meilleure marge qu’en agriculture conventionnelle : [I]«l’an passé, il y avait beaucoup de maladies et de mauvaises herbes. Les rendements ont été deux fois moins importants mais le prix du quintal en bio a été payé 385€/tonne au lieu de 180€/tonne»[i]. [I]«Mais il ne faut surtout pas comparer sur une seule année»[i] tempère Frédéric Rossignol. Bonne nouvelle pour lui : sa luzerne est désormais valorisée . [I]«C’était un problème avant»[i] reconnaît-il, [I]«mais j’ai trouvé un éleveur qui est intéressé. Et maintenant, je vais en échanger avec du fumier. La marge s’en retrouvera meilleure»[i]. Concernant l’année 2014, particulièrement sèche, Frédéric Rossignol évoque des conséquences [I]«semblables avec le conventionnel»[i], [I]«à la différence qu’il y a beaucoup moins de charges en bio, alors si c’est mauvais, j’espère qu’on accusera un peu moins le coup. Je n’ai pas assez d’expérience pour le dire. Et l’échaudage sera peut-être un peu moins marqué, il y a moins de végétation au mètre carré, ça résistera peut-être un peu mieux»[i]. Pour Christian Perrin, c’est le plein optimisme : [I]«la fleur s’est très bien déroulée avec le soleil. Les vendanges devraient avoir lieu vers le 15 septembre. Après, tout dépend du reste de la saison . Mais ce serait bien de faire une belle année après trois derniers exercices particulièrement difficiles avec de la grêle, du gel, de l’oïdium, du mildiou, sans oublier le froid»[i].