Assemblée générale de la Cavap
Bientôt un silo portuaire à Montereau
En dépit d’un exercice difficile et d’une collecte 2014 hors norme, avec une germination touchant l’ensemble des blés récoltés, la Cavap poursuit ses investissements, au premier rang desquels, le futur silo portuaire de Montereau, opérationnel à l’été prochain.
Comme à l’accoutumée, la Cavap a ouvert le bal des assemblées générales des coopératives céréalières du département. L’occasion de revenir sur la campagne 2013, qui se caractérise, tout en progressant en volume de + 4,2% (en conventionnel), par rapport à la moyenne des trois dernières années, par un recul de la collecte, de 3%, comparé à l’exercice précédent. En conventionnel toujours, si le blé enregistre une progression de + 7,7%, représentant 53,7% de la collecte totale, orge et colza, qui pèsent respectivement 25% et 13% du volume global, sont en baisse. A noter : une progression de 25 points des volumes collectés en orges d’hiver, à 66% contre 41% sur la campagne précédente, au détriment de l’orge de printemps. L’activité bio enregistrant une hausse de plus de 15% en volume, avec 3222 tonnes collectées. Le total des surfaces cultivées en conventionnel atteint 25 180 ha (+ 4,7%), contre 1200 ha en bio (+ 20%).
L’exercice 2013/2014 se solde pour la coopérative de Molinons, par une campagne mouvementée, avec de nombreux aléas climatiques, ayant notamment entraîné pertes de récolte et baisses de rendement. Les prix de vente s’en ressentent, avec une moyenne s’établissant à 228 €/t contre 286 €/t pour la campagne précédente (- 21%) considérée comme «la meilleure de ces trente dernières années» et qui se caractérisait par des prix atypiques
«Il n’y aura pas de miracle… !»
Dans son intervention, le président de la coopérative, Philippe Couard, est revenu longuement sur la collecte 2014 et ses caractéristiques hors norme : «cette récolte va affecter nos trésoreries et notre moral. Si en colza la qualité n’a pas été affectée, en revanche, nos blés ont tous germé, entraînant un déclassement de notre récolte. Une récolte abondante et un phénomène de germination tout à fait exceptionnel nous fait produire en dessous du prix de revient. Notre coopérative va essayer de rémunérer au mieux cette triste récolte, mais il n’y aura pas de miracle… !» En dépit des aléas, la Cavap poursuit ses travaux d’investissement, notamment sur le site du Petit Villiers, avec un silo quasiment remis à neuf. L’année 2015 sera marquée par le lancement opérationnel du site portuaire de Montereau au premier semestre. Un outil d’autant plus indispensable à la coopérative, que la voie ferrée dont elle disposait jusqu’à présent, risque une fermeture à très court terme, comme l’a rappelé Philippe Couard : «nous n’avons pas hésité un instant sur le maintien de cette construction, car c’est l’outil vital pour le céréaliers coopérateurs de cette région. Je le redis et le répète, la rivière Yonne ne sera jamais à grand gabarit pour charger les péniches de 1000 tonnes et plus. Et demain, on parle déjà de chargement de 2000, voire 3000 tonnes, ce qui justifie pleinement cet investissement». L’activité bio va se voir pour sa part renforcée, par un rapprochement avec la Sica Centre Bio, ,filiale d’Axéréal : «qui va devenir l’acteur français n° 1 sur le marché des céréales bio, avec 30 000 tonnes de collecte, 2 moulins et 3 usines de fabrication d’aliments du bétail…» Aujourd’hui, un cycle se termine pour la Cavap, avec l’aboutissement du projet d’entreprise élaboré il y a huit ans, qui avait pour objectifs une collecte bio, des partenaires solides et un silo portuaire. L’année qui arrive va être l’occasion d’une longue réflexion au sein du conseil, afin d’écrire une nouvelle feuille de route.
Produire plus et produire mieux
«Y’en a marre ! Marre de toutes ces contraintes… ! On est en train de tuer l’entreprise ! Combien de gens dans les campagnes ? Combien d’artisans en fin de carrière, cessent d’avoir du personnel pour arrêter les contraintes administratives? Il faudrait que les gens pour qui nous votons, plutôt que de penser à leur réélection, pensent à ceux qui les ont élus!» C’est par un coup de gueule dont il a le secret et qui a forgé sa réputation, que le directeur de la coopérative, Baudouin Delforge, a conclu l’assemblée générale, avant de donner la parole à l’invité du jour, le directeur général de FranceAgriMer, Eric Allain.
Après une présentation de l’établissement public qu’il dirige, créé en 2009, «héritier des offices agricoles et en particulier celui du blé, né en 1936», pour être le lieu des débats entre la production, la transformation et la commercialisation au sein de chaque filière, Eric Allain a évoqué quelques pistes de réflexion du futur plan d’actions «Stratégie 2025».
Un plan qui se présente essentiellement sous la forme d’axes stratégiques, au premier rang desquels «produire plus et produire mieux» : «cela passe par la diffusion d’outils d’aide à la décision pour gérer la fertilisation azotée et faire en sorte qu’on ne soit plus dans une approche normative qui, on peut le penser, ne permet plus aujourd’hui de répondre à la demande. Arrêtons d’appliquer nos normes et entrons sur un pilotage fin de la fertilisation. On est capable de le faire, de le tracer et de le documenter…»
L’exercice 2013/2014 se solde pour la coopérative de Molinons, par une campagne mouvementée, avec de nombreux aléas climatiques, ayant notamment entraîné pertes de récolte et baisses de rendement. Les prix de vente s’en ressentent, avec une moyenne s’établissant à 228 €/t contre 286 €/t pour la campagne précédente (- 21%) considérée comme «la meilleure de ces trente dernières années» et qui se caractérisait par des prix atypiques
«Il n’y aura pas de miracle… !»
Dans son intervention, le président de la coopérative, Philippe Couard, est revenu longuement sur la collecte 2014 et ses caractéristiques hors norme : «cette récolte va affecter nos trésoreries et notre moral. Si en colza la qualité n’a pas été affectée, en revanche, nos blés ont tous germé, entraînant un déclassement de notre récolte. Une récolte abondante et un phénomène de germination tout à fait exceptionnel nous fait produire en dessous du prix de revient. Notre coopérative va essayer de rémunérer au mieux cette triste récolte, mais il n’y aura pas de miracle… !» En dépit des aléas, la Cavap poursuit ses travaux d’investissement, notamment sur le site du Petit Villiers, avec un silo quasiment remis à neuf. L’année 2015 sera marquée par le lancement opérationnel du site portuaire de Montereau au premier semestre. Un outil d’autant plus indispensable à la coopérative, que la voie ferrée dont elle disposait jusqu’à présent, risque une fermeture à très court terme, comme l’a rappelé Philippe Couard : «nous n’avons pas hésité un instant sur le maintien de cette construction, car c’est l’outil vital pour le céréaliers coopérateurs de cette région. Je le redis et le répète, la rivière Yonne ne sera jamais à grand gabarit pour charger les péniches de 1000 tonnes et plus. Et demain, on parle déjà de chargement de 2000, voire 3000 tonnes, ce qui justifie pleinement cet investissement». L’activité bio va se voir pour sa part renforcée, par un rapprochement avec la Sica Centre Bio, ,filiale d’Axéréal : «qui va devenir l’acteur français n° 1 sur le marché des céréales bio, avec 30 000 tonnes de collecte, 2 moulins et 3 usines de fabrication d’aliments du bétail…» Aujourd’hui, un cycle se termine pour la Cavap, avec l’aboutissement du projet d’entreprise élaboré il y a huit ans, qui avait pour objectifs une collecte bio, des partenaires solides et un silo portuaire. L’année qui arrive va être l’occasion d’une longue réflexion au sein du conseil, afin d’écrire une nouvelle feuille de route.
Produire plus et produire mieux
«Y’en a marre ! Marre de toutes ces contraintes… ! On est en train de tuer l’entreprise ! Combien de gens dans les campagnes ? Combien d’artisans en fin de carrière, cessent d’avoir du personnel pour arrêter les contraintes administratives? Il faudrait que les gens pour qui nous votons, plutôt que de penser à leur réélection, pensent à ceux qui les ont élus!» C’est par un coup de gueule dont il a le secret et qui a forgé sa réputation, que le directeur de la coopérative, Baudouin Delforge, a conclu l’assemblée générale, avant de donner la parole à l’invité du jour, le directeur général de FranceAgriMer, Eric Allain.
Après une présentation de l’établissement public qu’il dirige, créé en 2009, «héritier des offices agricoles et en particulier celui du blé, né en 1936», pour être le lieu des débats entre la production, la transformation et la commercialisation au sein de chaque filière, Eric Allain a évoqué quelques pistes de réflexion du futur plan d’actions «Stratégie 2025».
Un plan qui se présente essentiellement sous la forme d’axes stratégiques, au premier rang desquels «produire plus et produire mieux» : «cela passe par la diffusion d’outils d’aide à la décision pour gérer la fertilisation azotée et faire en sorte qu’on ne soit plus dans une approche normative qui, on peut le penser, ne permet plus aujourd’hui de répondre à la demande. Arrêtons d’appliquer nos normes et entrons sur un pilotage fin de la fertilisation. On est capable de le faire, de le tracer et de le documenter…»