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Colza

Bien et pas bien

Les résultats du colza sont à nouveau convaincants, ses surfaces devraient encore progresser. Attention toutefois aux fortes chaleurs qui compliquent sérieusement les semis.

Par AG
Bien et pas bien
En colza, en été, on préfère largement les 40 quintaux aux 40 degrés ! Photo régénérée par ChatGPT.

Nous ne connaissons pas encore la moyenne départementale du colza, mais celle-ci a toutes les chances d'être satisfaisante. « Sur les plateaux, nous entendons parler de 30 à 35 q/ha. Des rendements d'une quarantaine de quintaux ne sont pas rares en plaine », relaye Matthieu Duthu, président du pôle « productions végétales annuelles » à la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or. Cet agriculteur de Saint-Martin-du-Mont est d'autant plus satisfait qu'il s'agit de la troisième belle campagne d'affilée dans cette culture : « nous renouons avec de vrais colzas. Souvenons-nous en : il n'y a pas si longtemps que ça, les altises nous impactaient énormément, à tel point que les surfaces en colza avaient énormément diminué dans le département ». La pression d'insectes n'est plus la même qu'avant, observe Matthieu Duthu : « nous pensions qu'ils allaient revenir très nombreux le jour où nous referions davantage de colza… Ce n'est pas le cas ou du moins, pas encore… Il y en a mais visiblement pas tant que ça. C'est tant mieux, pourvu que ça dure… La météo y est sans doute pour quelque chose, l'humidité des deux dernières saisons automnales explique peut-être en partie cette faible pression, je ne sais pas… Dans tous les cas, il faut rester très vigilants, d'autant plus avec ces fortes chaleurs, propices aux insectes ».

Encore rentable

Le colza est également intéressant d'un point de vue économique : « à côté du blé et de l'orge, il n'y a pas photo cette année. Il n'y a toutefois rien d’exceptionnel : le colza est à 470 euros/t au moment où nous nous parlons, ce qui fait une cinquantaine d'euros en moins par rapport à 2024 ». Les impressions générales restent positives et devraient motiver les agriculteurs à semer davantage de colza. « Les surfaces qui lui seront dédiées cette année devraient encore augmenter, c'est automatique », imagine le responsable professionnel, qui est lui-même revenu à son assolement initial : « j'avais divisé ma sole en deux, pour consacrer du tournesol sur l'autre partie. Aujourd'hui, j'ai retrouvé mes 50 ha de colza. Le tournesol reste tout de même une valeur sûre car il nécessite très peu de frais. La déception, pour cette culture, vient de ses rendements qui ont tendance à beaucoup baisser, après plusieurs belles années. Les agriculteurs pèsent le pour et le contre pour faire leurs choix ! ». Les choix, justement, sont déjà faits dans leur grande majorité des cas car en colza, il faut semer tôt, très tôt pour se protéger du mieux des insectes quand il y en a. « Je connais des exploitants qui ont semé dès la fin juillet, avec l'idée de profiter de la fraîcheur des sols. Mais davantage de personnes ont sorti le semoir à partir du 10 août, qui devient une date courante dans le département », commente Matthieu Duthu.

On attend

Les orages annoncés ces derniers jours ne se sont pas tous manifestés et la canicule a sévi : « la situation est effectivement compliquée. Le colza représente le plus gros casse-tête de l'année au niveau des semis et nous sommes en plein dedans… Semer en août n'est jamais facile, le contexte actuel l'illustre parfaitement. J'imagine que bon nombre de champs sont aujourd'hui en difficulté avec tous ces coups de chalumeau… La fraîcheur des sols de début août ne suffira peut-être pas à bien lancer la culture. Dans certains cas, il faudra peut-être resemer, d'où une charge supplémentaire et des conditions non optimales pour s'armer contre les insectes ».