Découverte
Balade élevages et Paysages en Morvan
Pour sa 3e édition icaunaise, la balade avait pour cadre cette année le Morvan et pour objectif d’expliquer aux visiteurs le lien entre le paysage, les cultures et les formes d’élevage qu’on y trouve.
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L’adage s’est une nouvelle fois révélé exact : «les absents ont toujours tort!» Si la balade «Elevages et Paysages», organisée par la FDSEA de l’Yonne n’a pas rencontré le succès escompté en terme de nombre de participants, les promeneurs venus ce dimanche jusqu’à Saint-Germain-des-Champs s’en sont tous félicités. Venus pour la plupart en famille, les visiteurs de l’après-midi, ont pu savourer l’accueil des hôtes du jour, Etienne et Noël Fèvre, éleveurs allaitants de charolais, qui ont ouvert pour la journée, les portes de leur exploitation et présenté au public leurs animaux. L’occasion aussi de faire déguster quelques produits du terroir, et présenter les animaux de la ferme, avant une balade de quelques km commentée par le fils d’Etienne Fèvre, Alexandre, qui enseigne la géologie et la biologie à Dijon.
Un Morvan cousin du Massif Armoricain
Outre l’occasion d’un dialogue privilégié avec les éleveurs, pour mieux appréhender leur métier, la balade «Elevages et paysages» s’est donnée pour objectif au fil de ses éditions, de porter un autre regard sur les territoires et mieux comprendre le rôle souvent méconnu que les fermes d’élevage exercent sur les campagnes et l’environnement. Avant-garde granitique du Massif central, le Morvan est depuis toujours, de par son relief et la nature de ses sols, une région rattachée à l’élevage et à la polyculture. C’est ce qu’a expliqué, cartes et documents en main, Alexandre Fèvre, le temps d’une petite randonnée. Une balade «initiatique» pour apprendre à lire les paysages et qui tire ses références depuis la nuit des temps : «le Morvan s’est formé il y a plus de 250 millions d’années, à peu près à la même époque que le Massif Armoricain en Bretagne. C’est à ce moment là que les granits se mettent en place». Des granits qui sont la signature de cette région et en façonnent le paysage : «ce massif, composé presque exclusivement de granits, subit depuis 200 millions d’années, une double érosion, à la fois mécanique, du fait des variations de température et des alternances de gel et dégel, mais également chimique, occasionnée par les eaux de pluie et la végétation apparue à la suite». Les racines des végétaux qui se mettent en place, générant un milieu un peu acide qui vont, sur plusieurs millions d’années, dissoudre les minéraux du granit. Avec au final le paysage que l’on connaît aujourd’hui, composé en partie de chaos granitiques et qui en font sa caractéristique.
Un paysage de charolais et de résineux
Née de l’érosion, l’arène granitique, mélange caillouteux et sableux, capte l’eau et a permis une bonne infiltration des racines : «un substrat suffisamment solide pour maintenir les végétaux et notamment les arbres et forêts, tout en étant fertile, de par ses minéraux». Formant progressivement une couche d’humus qui a favorisé l’apparition d’une végétation de type forêt, aidée en cela par le fait que, premier obstacle des dépressions atlantiques, le Morvan connaît une pluviométrie importante.
Au fur et à mesure des siècles, les forêts se sont réduites, remplacées par des polycultures de tous types dans les vallées et des pâturages dans les hauteurs. L’arrivée du charolais, au milieu du 20e siècle, façonnant une nouvelle fois le paysage : «après guerre, le Morvan s’est dépeuplé en même temps que l’élevage se développait. Les zones en hauteur ont été implantées de résineux et les pâturages redescendus dans les vallées avec les polycultures qui s’y trouvaient déjà. C’est le paysage qui subsiste aujourd’hui». L’implantation de résineux est liée au développement économique qui a suivi le 2e guerre mondiale : «le climat s’y prêtait bien, les sols de nature acide aussi et ce type de forêt, rapidement utilisable, ne demandait pas beaucoup d’entretien». Autant d’épicéas, de mélèzes et de douglas qui font aujourd’hui encore l’autre l’identité du Morvan.
Un Morvan cousin du Massif Armoricain
Outre l’occasion d’un dialogue privilégié avec les éleveurs, pour mieux appréhender leur métier, la balade «Elevages et paysages» s’est donnée pour objectif au fil de ses éditions, de porter un autre regard sur les territoires et mieux comprendre le rôle souvent méconnu que les fermes d’élevage exercent sur les campagnes et l’environnement. Avant-garde granitique du Massif central, le Morvan est depuis toujours, de par son relief et la nature de ses sols, une région rattachée à l’élevage et à la polyculture. C’est ce qu’a expliqué, cartes et documents en main, Alexandre Fèvre, le temps d’une petite randonnée. Une balade «initiatique» pour apprendre à lire les paysages et qui tire ses références depuis la nuit des temps : «le Morvan s’est formé il y a plus de 250 millions d’années, à peu près à la même époque que le Massif Armoricain en Bretagne. C’est à ce moment là que les granits se mettent en place». Des granits qui sont la signature de cette région et en façonnent le paysage : «ce massif, composé presque exclusivement de granits, subit depuis 200 millions d’années, une double érosion, à la fois mécanique, du fait des variations de température et des alternances de gel et dégel, mais également chimique, occasionnée par les eaux de pluie et la végétation apparue à la suite». Les racines des végétaux qui se mettent en place, générant un milieu un peu acide qui vont, sur plusieurs millions d’années, dissoudre les minéraux du granit. Avec au final le paysage que l’on connaît aujourd’hui, composé en partie de chaos granitiques et qui en font sa caractéristique.
Un paysage de charolais et de résineux
Née de l’érosion, l’arène granitique, mélange caillouteux et sableux, capte l’eau et a permis une bonne infiltration des racines : «un substrat suffisamment solide pour maintenir les végétaux et notamment les arbres et forêts, tout en étant fertile, de par ses minéraux». Formant progressivement une couche d’humus qui a favorisé l’apparition d’une végétation de type forêt, aidée en cela par le fait que, premier obstacle des dépressions atlantiques, le Morvan connaît une pluviométrie importante.
Au fur et à mesure des siècles, les forêts se sont réduites, remplacées par des polycultures de tous types dans les vallées et des pâturages dans les hauteurs. L’arrivée du charolais, au milieu du 20e siècle, façonnant une nouvelle fois le paysage : «après guerre, le Morvan s’est dépeuplé en même temps que l’élevage se développait. Les zones en hauteur ont été implantées de résineux et les pâturages redescendus dans les vallées avec les polycultures qui s’y trouvaient déjà. C’est le paysage qui subsiste aujourd’hui». L’implantation de résineux est liée au développement économique qui a suivi le 2e guerre mondiale : «le climat s’y prêtait bien, les sols de nature acide aussi et ce type de forêt, rapidement utilisable, ne demandait pas beaucoup d’entretien». Autant d’épicéas, de mélèzes et de douglas qui font aujourd’hui encore l’autre l’identité du Morvan.