Rencontre
Avec le nouveau président du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne
Jean-Yves Remillet, un agriculteur engagé depuis plus de trente ans

- Vous avez pris vos fonctions de président de la caisse régionale en juin 2018, mais on ne vous connaît pas encore. Qui êtes-vous Monsieur Rémillet et comment êtes-vous arrivé à la présidence d’une institution comme le Crédit Agricole ?
Jean-Yves Remillet : «D’abord, je suis un agriculteur, installé en polyculture élevage et je suis aussi un éleveur laitier passionné par son métier. Notre Gaec familial, qui produit du fromage de Langres AOC fermier, s’est lancé dans la transformation il y a trente ans déjà. J’ai toujours été engagé dans la profession agricole, au sein d’un CDJA d’abord puis dans différentes organisations et je ne conçois pas mon métier sans cet engagement. C’est ce qui m’a porté tout au long de ma carrière professionnelle, même si cela n’a pas toujours été facile de tout concilier. Avant de présider la caisse régionale du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, j’ai été élu de caisse locale pendant trente ans, président de cette caisse pendant 20 ans et vice-président, aux côtés de Vincent Delatte de la caisse régionale pendant un peu plus de six ans. Je fais partie de cette génération qui considère que les droits et les devoirs vont de pair, l’engagement fait partie du devoir en ce qui me concerne».
- Le Crédit Agricole reste la banque de référence du monde agricole, sur un marché de plus en plus concurrentiel, sur quels axes travaillez-vous pour conserver votre place de leader sur le marché agricole ?
J.-Y. Remillet : «Notre différence s’exprime déjà dans notre engagement là aussi : nous sommes le banquier des bons comme des mauvais jours. Une caisse régionale vit grâce à son environnement, toute son action vise à être en phase avec le tissu économique régional. Nos départements sont à forte vocation agricole et notre activité reste donc aussi étroitement liée à cet environnement agricole. Une caisse régionale n’est pas délocalisable, elle vit par et pour le tissu économique régional, contribue au dynamisme de l’ensemble et participe directement à l’emploi et au développement local. C’est un véritable acteur économique engagé sur tous ses territoires. Notre proximité et notre encrage dans l’économie locale nous permettent d’évoluer dans notre accompagnement et nos propositions, en fonction de l’évolution du contexte et de la nécessaire adaptation à de nouveaux enjeux. L’enjeu climatique en est un et nous sommes le premier assureur régional sur le dossier de l’assurance récolte. Nos élus sont des femmes et des hommes qui vivent et travaillent sur ces mêmes territoires, c’est très important pour rester en phase avec la réalité économique locale».
- Le Crédit Agricole s’engage concrètement auprès des jeunes en phase d’installation, mais les capitaux à investir dans les reprises sont de plus en plus importants, sera-t-il toujours possible d’installer des jeunes et comment éviter une financiarisation de l’agriculture ?
J.-Y. Remillet : «La forte pression sur le foncier masque la réalité de la valeur économique des exploitations. C’est une notion qu’il faudra bien à nouveau intégrer dans les projets économiques afin de clarifier les situations. Cela doit s’accompagner d’une réflexion sur la faiblesse des retraites agricoles, une revalorisation contribuerait à faciliter les reprises notamment. Nous avons intégré dans notre offre à l’attention des jeunes agriculteurs, de ceux qui feront l’agriculture de demain, un partenariat avec Mimosa, un financement participatif qui fait avancer les petits projets et les aide à grandir. Il faut avancer aussi sur la problématique du revenu agricole et de la rentabilité économique des systèmes d’exploitation. La PAC de 92 a joué un rôle d’amortisseur pendant longtemps, mais les temps changent et la politique agricole commune n’a plus du tout la même orientation. Les exploitants vont devoir trouver de nouvelles ressources, au propre comme au figuré. Ce qui va faire la différence c’est le capital humain, les compétences de gestionnaire, de manager, la capacité à innover, à se diversifier et à mener des projets à bon terme. Nous soutenons de plus en plus de projets de diversification de toute nature, du plus petit au plus ambitieux, dans la méthanisation notamment pour les plus importants. Ce secteur pourrait d’ailleurs changer radicalement le visage actuel de l’agriculture».
- Comment préparez-vous les décennies à venir, alors que l’agriculture et les agriculteurs sont confrontés à de nouvelles orientations sur fond de changement climatique ?
J.-Y. Remillet : «Notre différence par rapport aux autres banques se situe déjà dans notre choix d’un modèle 100 % digital, 100 % local, l’un et l’autre se comprenant à égalité d’importance. Ce qui se traduit concrètement par l’importance de nos réseaux d’agents locaux et d’élus et, pour nos clients par un accès rapide à tous nos services. Nos racines sont agricoles et nous entendons rester leader sur ce marché avec lequel nous sommes en phase. Nous croyons fortement à l’avenir d’une agriculture multiforme car les choses bougent, de nombreux projets émergent d’un contexte en mouvement, à l’image du climat. Notre socle ce sont nos élus, dont le rôle est essentiel. Les administrateurs sont formés en conséquence pour assumer au mieux leur rôle de relais. Pour nous tous, travailler dans une telle maison cela donne du sens à l’action et c’est ce qui fait notre force».
Jean-Yves Remillet : «D’abord, je suis un agriculteur, installé en polyculture élevage et je suis aussi un éleveur laitier passionné par son métier. Notre Gaec familial, qui produit du fromage de Langres AOC fermier, s’est lancé dans la transformation il y a trente ans déjà. J’ai toujours été engagé dans la profession agricole, au sein d’un CDJA d’abord puis dans différentes organisations et je ne conçois pas mon métier sans cet engagement. C’est ce qui m’a porté tout au long de ma carrière professionnelle, même si cela n’a pas toujours été facile de tout concilier. Avant de présider la caisse régionale du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, j’ai été élu de caisse locale pendant trente ans, président de cette caisse pendant 20 ans et vice-président, aux côtés de Vincent Delatte de la caisse régionale pendant un peu plus de six ans. Je fais partie de cette génération qui considère que les droits et les devoirs vont de pair, l’engagement fait partie du devoir en ce qui me concerne».
- Le Crédit Agricole reste la banque de référence du monde agricole, sur un marché de plus en plus concurrentiel, sur quels axes travaillez-vous pour conserver votre place de leader sur le marché agricole ?
J.-Y. Remillet : «Notre différence s’exprime déjà dans notre engagement là aussi : nous sommes le banquier des bons comme des mauvais jours. Une caisse régionale vit grâce à son environnement, toute son action vise à être en phase avec le tissu économique régional. Nos départements sont à forte vocation agricole et notre activité reste donc aussi étroitement liée à cet environnement agricole. Une caisse régionale n’est pas délocalisable, elle vit par et pour le tissu économique régional, contribue au dynamisme de l’ensemble et participe directement à l’emploi et au développement local. C’est un véritable acteur économique engagé sur tous ses territoires. Notre proximité et notre encrage dans l’économie locale nous permettent d’évoluer dans notre accompagnement et nos propositions, en fonction de l’évolution du contexte et de la nécessaire adaptation à de nouveaux enjeux. L’enjeu climatique en est un et nous sommes le premier assureur régional sur le dossier de l’assurance récolte. Nos élus sont des femmes et des hommes qui vivent et travaillent sur ces mêmes territoires, c’est très important pour rester en phase avec la réalité économique locale».
- Le Crédit Agricole s’engage concrètement auprès des jeunes en phase d’installation, mais les capitaux à investir dans les reprises sont de plus en plus importants, sera-t-il toujours possible d’installer des jeunes et comment éviter une financiarisation de l’agriculture ?
J.-Y. Remillet : «La forte pression sur le foncier masque la réalité de la valeur économique des exploitations. C’est une notion qu’il faudra bien à nouveau intégrer dans les projets économiques afin de clarifier les situations. Cela doit s’accompagner d’une réflexion sur la faiblesse des retraites agricoles, une revalorisation contribuerait à faciliter les reprises notamment. Nous avons intégré dans notre offre à l’attention des jeunes agriculteurs, de ceux qui feront l’agriculture de demain, un partenariat avec Mimosa, un financement participatif qui fait avancer les petits projets et les aide à grandir. Il faut avancer aussi sur la problématique du revenu agricole et de la rentabilité économique des systèmes d’exploitation. La PAC de 92 a joué un rôle d’amortisseur pendant longtemps, mais les temps changent et la politique agricole commune n’a plus du tout la même orientation. Les exploitants vont devoir trouver de nouvelles ressources, au propre comme au figuré. Ce qui va faire la différence c’est le capital humain, les compétences de gestionnaire, de manager, la capacité à innover, à se diversifier et à mener des projets à bon terme. Nous soutenons de plus en plus de projets de diversification de toute nature, du plus petit au plus ambitieux, dans la méthanisation notamment pour les plus importants. Ce secteur pourrait d’ailleurs changer radicalement le visage actuel de l’agriculture».
- Comment préparez-vous les décennies à venir, alors que l’agriculture et les agriculteurs sont confrontés à de nouvelles orientations sur fond de changement climatique ?
J.-Y. Remillet : «Notre différence par rapport aux autres banques se situe déjà dans notre choix d’un modèle 100 % digital, 100 % local, l’un et l’autre se comprenant à égalité d’importance. Ce qui se traduit concrètement par l’importance de nos réseaux d’agents locaux et d’élus et, pour nos clients par un accès rapide à tous nos services. Nos racines sont agricoles et nous entendons rester leader sur ce marché avec lequel nous sommes en phase. Nous croyons fortement à l’avenir d’une agriculture multiforme car les choses bougent, de nombreux projets émergent d’un contexte en mouvement, à l’image du climat. Notre socle ce sont nos élus, dont le rôle est essentiel. Les administrateurs sont formés en conséquence pour assumer au mieux leur rôle de relais. Pour nous tous, travailler dans une telle maison cela donne du sens à l’action et c’est ce qui fait notre force».