Atouts de la production ovine en zone céréalière

C’est à l’installation de Xavier, en 2009, que les Drothier se sont lancés dans l’élevage ovin. D’abord en race Ile de France, «une erreur de départ !», avant deux ans plus tard, de passer à un nombre significatif d’animaux, avec 350 brebis de race romane, «beaucoup plus maternelles, dociles et prolifiques…» Bâtisseurs dans l’âme, ils ont construit eux-mêmes leur bergerie, d’une longueur de 80 mètres, sur 20 m de large, fermée sur 3 faces et à l’abri des vents dominants : «en fait, on l’a construite à partir de bâtiments anciens, que l’on a démontés et réajustés. Un peu comme un jeu de mécano, la soudure, c’est une belle invention !» Toutes les brebis y sont logées à l’année, un couloir central surélevé en facilitant la surveillance : «plus pratique également côté manutention car ça permet de dérouler le foin en distribution semi automatique avec une remorque autochargeuse, sans avoir à le soulever pour le mettre dans les auges…» L’objectif est d’augmenter la taille du troupeau, mais tout dépendra de la nouvelle Pac : «pourrons nous continuer à faire des céréales ou ferons-nous de la luzerne ? Auquel cas, il nous faudra plus de moutons, pour la valoriser…» Et s’il faut remonter un bâtiment supplémentaire pour cela, pas de problème, ils savent faire !

Pas de prairies du fait de terres séchantes
Installés sur 196 ha de SAU, Philippe et Xavier Drothier ont fait le choix d’un système fourrager basé sur l’affouragement et l’utilisation des couverts : «les animaux sont en bergerie intégrale et pour éviter d’acheter trop d’aliments, on va chercher de l’affouragement au vert. Dès qu’il fait beau, mais pas assez pour faire du foin, on passe 1 heure tous les matins sur les 12 ha de parcelles situées à moins d’1 km de l’exploitation, et en fonction de la repousse, on va plus loin si nécessaire…»
Pas de prairies, du fait de terres séchantes : «à partir de juillet, on n’aurait plus d’herbe car il faut savoir que la pluviométrie ici, est un des plus faibles du département, alors on a fait le choix de la luzerne, plus résistante que l’herbe, au sec…»

Ils en ramènent 3 tonnes/jour, qu’ils distribuent ensuite, contrôlant ainsi plus facilement l’apport journalier. Installés en zone captage, sur le Bac de la plaine du Saulce, ils sont particulièrement concernés par les mesures de protection de l’environnement et ont engagé 70 ha de leur SAU en MAET : «on sème nos couverts le plus tôt possible, avec un mélange agronomique fait de semences de cultures fourragères : pois, avoine, orge de printemps, un peu de colza fourrager, de la vesce…, nous permettant de les valoriser au mieux et faisant le plus de volume possible pour les animaux…»

L’exploitation est également engagée dans une expérience de pâturage en zone Natura 2 000, pour la protection des pelouses calcaires : «on emmène, 6 à 8 semaines par an, selon les années, une vingtaine de brebis sur une parcelle située à Coulanges la Vineuse, le fait d’y avoir des animaux sans entretien mécanique permettant de ne pas déstructurer le sol et d’y conserver la flore d’origine…»