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Syndicalisme

Assouplir les règles de la PAC face à la sécheresse

Après la crise du coronavirus, la sécheresse aggrave les difficultés des agriculteurs. La FNSEA demande l’autorisation d’utiliser les jachères et les Surfaces d’intérêt écologique (SIE) pour assurer l’alimentation des animaux.
Par Actuagri
Comme si la crise du coronavirus n’était pas suffisante, aujourd’hui, la sécheresse se profile dans le Centre, le Nord et l’Est de la France après les pluies très abondantes de cet hiver qui ont empêché un certain nombre de semis. Dans un courrier adressé au ministre de l’Agriculture, Christiane Lambert alerte sur la gravité de la situation et demande des assouplissements aux règles de la PAC. Dans un point presse, le 24 avril, la présidente de la FNSEA les a évoqués : la possibilité d’utiliser les jachères et des bandes enherbées déclarées en SIE pour l’alimentation des animaux, ainsi que la possibilité de déroger à la mesure de diversification des assolements lorsque les semis des cultures de printemps n’ont pu être réalisés. D’une façon plus structurelle, la succession d’aléas climatiques et leur survenance de plus en plus rapprochée interpellent sur la mise en œuvre de mesures pour améliorer la résilience des agriculteurs, notamment en matière d’assurance récolte et de gestion des risques, ainsi que pour le stockage de l’eau et l’irrigation.

« 12 à 15 euros par mois »
Christiane Lambert est revenue sur l’enquête de l’UFC Que Choisir concernant l’augmentation des prix des fruits et légumes au détail. Selon l’organisation de consommateurs, ces prix auraient augmenté de 6 % pour la production conventionnelle et de 12 % pour les produits bios. Première cause de cette situation, le basculement, à cette période de l’année, vers des fruits et légumes de printemps, comme les asperges, plus chers, selon la présidente de la FNSEA. Autre cause : une moindre présence des productions étrangères sur les étals généralement meilleur marché à cause des coûts plus élevés que subissent les agriculteurs français en matière de main-d’œuvre, d’environnement ou de sanitaire. « 12 à 15 euros par mois de plus dans le panier de la ménagère, c’est supportable », estime-t-elle. En outre, pendant le confinement, tous les repas sont pris à la maison à cause de la fermeture des cantines et de la restauration hors domicile. D’où la perception que le budget nourriture a tendance à déraper. En tout cas, la crise permet de se poser la question sur la valeur de notre alimentation et de notre souveraineté alimentaire, observe la présidente de la FNSEA qui est aussi revenue sur le discours du Président de la République, lors de son déplacement sur une exploitation agricole dans le Finistère, le 23 avril. « Ses déclarations nous ont fait chaud au cœur », a-t-elle déclaré quand il a remercié la mobilisation de toute la chaîne de production, et la nécessité de retrouver notre souveraineté alimentaire. Encore faut-il que les gestes suivent pour que « notre agriculture reste productive, résiliente et respectueuse de l’environnement », et que des « choix budgétaires », à la hauteur des ambitions affichées soit arrêtés dans le cadre de la prochaine PAC, a-t-elle insisté.