Cavap-Vanagri
Après le silo bio, les péniches !
Comme à l'accoutumée, la Cavap a ouvert le bal des assemblées générales des coopératives céréalières du département. Après la mise en route du silo bio en juin dernier, un nouveau projet d'envergure se met en place, avec la création prochaine d'un site portuaire à Montereau.
Dans sa lecture du rapport de gestion de l'exercice 2011/2012, Baudoin Delforge, directeur de la Cavap a rappelé quels en avaient été les faits marquants : une campagne caractérisée par une collecte en baisse de -11,4% par rapport à la moyenne des trois années précédentes et de -5,3% par rapport à la campagne 2010/2011. Une diminution des volumes résultant principalement d'une baisse de rendement sur la majorité des productions, à l'exception du maÏs et du tournesol, ainsi que des dégâts en colza occasionnés, à quelques jours de la récolte, dans le secteur de Villiers Bonneux. A noter : une forte baisse de la collecte orge et escourgeons d'hiver, avec un volume global de 28 142 tonnes, en diminution de 12 378 t par rapport à l'exercice précédent. La hausse des prix d'environ 7% ayant permis d'atténuer la baisse du chiffre d'affaires céréales, en retrait de 3%. L'évolution des superficies des productions fait apparaître une baisse continue des surfaces en orge depuis plusieurs années, alors que les surfaces en maÏs enregistrent une augmentation significative, passant de 600 à 800 ha. Les protéagineux, étant en recul significatif à 470 ha, compte tenu d'une valorisation médiocre.
L'analyse des comptes sociaux au 30 juin 2012 dégage un résultat d'exploitation en hausse de + 3%, pour une marge en progression de + 8% et un résultat net de + 15%. Alors que la moyenne des prix de vente de la campagne 2011/2012 s'établit pour la CAVAP à 266 €/t, celle du prix moyen d'achat des apports atteint 220 €/t contre 204 €/t. Une hausse toute relative, comme le rappelle Baudouin Delforge, quand on sait que l'exercice 1988/1989 s'était soldé par un prix moyen de 215 €... Un vrai travail de Sisyphe !
[INTER]L'objectif de collecte bio en 3 ans déjà atteint[inter]
Les perspectives du prochain exercice laissent entrevoir une augmentation du chiffre d'affaires, liée à celle du prix des céréales et du volume de la collecte. Les investissements prévus porteront essentiellement sur des travaux de mise aux normes et la fin de l'aménagement du site de Petit Villiers. L'effort est mis également sur le parc routier, avec l'achat de camions aux normes Euro 6, pour des économies non négligeables, comme le souligne le directeur de la coopérative : [I]«alors qu'une bonne partie du parc français est encore en Euro 3 et 4, le choix d'investir dans de nouveaux matériels performants permet d'économiser jusqu'à 10 litres aux 100 km, soit par an un gain de 8 000 € par poids lourd»[i].
La mise en route du silo de Pont sur Vanne dédié à la collecte bio aura été une étape importante en 2012 pour la Cavap, avec des résultats dépassant les espérances, puisque l'objectif de collecte à 3 ans va être réalisé dès la première année. Une [I]«véritable opportunité pour les agriculteurs de la région»[i], selon le président de la coopérative, Philippe Couard, qui a rappelé que pour dynamiser la filière, Eaux de Paris et l'Agence de Bassin Seine-Normandie avaient décidé de prolonger jusqu'au 15 mai prochain les aides à la conversion de 447 €/ha, venant en complément des aides PAC existantes. Afin d'améliorer la qualité et le service de la collecte bio, décision a été prise par les administrateurs d'équiper d'ici 2 ou 3 ans le silo d'un séchoir. Dans l'attente, des caissons séchants ont d'ors et déjà été installés.
[INTER]Des péniches de 200 tonnes et plus au départ de Montereau[inter]
Autre projet d'envergure pour la coopérative de Molinons : la réalisation d'un port fluvial à Montereau sur un site de 25 000 m2, dont l'exploitation se fera via une société baptisée SP2M (Société Portuaire de Manutention Montereaulaise), articulée autour de quatre actionnaires, dont deux majoritaires, Cavap et Vanagri, ainsi qu'Axereal et Cabb. L'objectif étant de permettre l'approvisionnement du port de Rouen avec des péniches de 2000 tonnes et plus et d'être aux normes en prévision du futur canal Seine Nord Europe espéré à l'horizon 2018. Les premiers chargements devraient débuter à l'été prochain, avec une perspective annuelle de 180 000 tonnes, portée à 250 000 t en 2015.
Des investissements qui vont dans le sens du modèle économique mis en place par la coopérative depuis 4 ans, souligne son président : [I]«qui repose sur un partenariat actif avec la coopérative Epis Centre et plus largement avec Axereal... Aujourd'hui, les réflexions portent plutôt sur des raisonnements régionaux ou inter-régionaux et toute l'efficience des regroupements doit être faite dans un souci économique ou la logistique des flux doit être optimisée»[i]. Un discours au diapason de celui de son directeur, Baudoin Delforge, pour qui : [I]«c'est l'avenir même de nos entreprises qui est en jeu. Si on n'a pas une vision générale en dehors de nos cantons et de notre département, on va crever, c'est pas compliqué !»[i] Et pas question pour la Cavap d'être à l'initiative de l'organisation des obsèques !
L'analyse des comptes sociaux au 30 juin 2012 dégage un résultat d'exploitation en hausse de + 3%, pour une marge en progression de + 8% et un résultat net de + 15%. Alors que la moyenne des prix de vente de la campagne 2011/2012 s'établit pour la CAVAP à 266 €/t, celle du prix moyen d'achat des apports atteint 220 €/t contre 204 €/t. Une hausse toute relative, comme le rappelle Baudouin Delforge, quand on sait que l'exercice 1988/1989 s'était soldé par un prix moyen de 215 €... Un vrai travail de Sisyphe !
[INTER]L'objectif de collecte bio en 3 ans déjà atteint[inter]
Les perspectives du prochain exercice laissent entrevoir une augmentation du chiffre d'affaires, liée à celle du prix des céréales et du volume de la collecte. Les investissements prévus porteront essentiellement sur des travaux de mise aux normes et la fin de l'aménagement du site de Petit Villiers. L'effort est mis également sur le parc routier, avec l'achat de camions aux normes Euro 6, pour des économies non négligeables, comme le souligne le directeur de la coopérative : [I]«alors qu'une bonne partie du parc français est encore en Euro 3 et 4, le choix d'investir dans de nouveaux matériels performants permet d'économiser jusqu'à 10 litres aux 100 km, soit par an un gain de 8 000 € par poids lourd»[i].
La mise en route du silo de Pont sur Vanne dédié à la collecte bio aura été une étape importante en 2012 pour la Cavap, avec des résultats dépassant les espérances, puisque l'objectif de collecte à 3 ans va être réalisé dès la première année. Une [I]«véritable opportunité pour les agriculteurs de la région»[i], selon le président de la coopérative, Philippe Couard, qui a rappelé que pour dynamiser la filière, Eaux de Paris et l'Agence de Bassin Seine-Normandie avaient décidé de prolonger jusqu'au 15 mai prochain les aides à la conversion de 447 €/ha, venant en complément des aides PAC existantes. Afin d'améliorer la qualité et le service de la collecte bio, décision a été prise par les administrateurs d'équiper d'ici 2 ou 3 ans le silo d'un séchoir. Dans l'attente, des caissons séchants ont d'ors et déjà été installés.
[INTER]Des péniches de 200 tonnes et plus au départ de Montereau[inter]
Autre projet d'envergure pour la coopérative de Molinons : la réalisation d'un port fluvial à Montereau sur un site de 25 000 m2, dont l'exploitation se fera via une société baptisée SP2M (Société Portuaire de Manutention Montereaulaise), articulée autour de quatre actionnaires, dont deux majoritaires, Cavap et Vanagri, ainsi qu'Axereal et Cabb. L'objectif étant de permettre l'approvisionnement du port de Rouen avec des péniches de 2000 tonnes et plus et d'être aux normes en prévision du futur canal Seine Nord Europe espéré à l'horizon 2018. Les premiers chargements devraient débuter à l'été prochain, avec une perspective annuelle de 180 000 tonnes, portée à 250 000 t en 2015.
Des investissements qui vont dans le sens du modèle économique mis en place par la coopérative depuis 4 ans, souligne son président : [I]«qui repose sur un partenariat actif avec la coopérative Epis Centre et plus largement avec Axereal... Aujourd'hui, les réflexions portent plutôt sur des raisonnements régionaux ou inter-régionaux et toute l'efficience des regroupements doit être faite dans un souci économique ou la logistique des flux doit être optimisée»[i]. Un discours au diapason de celui de son directeur, Baudoin Delforge, pour qui : [I]«c'est l'avenir même de nos entreprises qui est en jeu. Si on n'a pas une vision générale en dehors de nos cantons et de notre département, on va crever, c'est pas compliqué !»[i] Et pas question pour la Cavap d'être à l'initiative de l'organisation des obsèques !
Une table ronde sur les défis de l'agriculture de demain
Point d'orgue à l'assemblée générale, une table ronde sur les grands défis de l'agriculture de demain, avec la participation de Bruno Bouvat-Martin, Vice-président du groupe Axereal et président du groupe Epis Centre et de son homologue à la Chambre d'agriculture de l'Yonne, Gilles Abry.
La fluctuation des productions... ? «Un atout pour l'Europe de l'Ouest», selon Bruno Bouvat-Martin, au regard de la moyenne constatée de 8 %, face aux écarts que connaissent d'autres pays comme l'Australie, où selon les années, le volume récolté peut varier du simple au double. Face à une consommation mondiale en hausse, les atouts pour produire plus demain sont multiples, que ce soit par «la capacité à remettre en culture des millions d'ha en jachère comme aux Etats-Unis ou en créer en Afrique...», la génétique : «qui, qu'on le veuille ou non, passera par les OGM. Après, tout dépend jusqu'où va l'obscurantisme !» Ou la hausse de la consommation de protéines animales : «l'évolution du niveau de vie et une alimentation plus carnée ne pourra que bénéficier aux productions végétales...» Le président d'Epis-Centre se félicitant «du schéma lisible apporté par le marché à terme où aujourd'hui, on peut se positionner déjà sur la récolte 2014».
La maîtrise de la logistique est plus que jamais un gage de sécurité face au défi de l'exportation : «qui dirigera la logistique portuaire dirigera l'exportation nécessaire à la nourriture mondiale !» La réussite en la matière passant par la qualité : «nos OS doivent savoir travailler le grain beaucoup mieux qu'il ne le font ! Allez visiter un chargement de bateau à Rouen, vous verrez la poussière... Vous allez vous croire dans votre moissonneuse batteuse !» De citer pour exemple le retour de l'ergot, non seulement dans les céréales, mais aussi dans les semences! Un discours partagé par Gilles Abry, pour qui : «on voit bien que l'enjeu est d'adapter nos productions aux besoins de nos clients. Le temps où l'on produisait en mettant en tas à la coop en se disant qu'elle allait bien s'en débrouiller et en faire quelque chose, il faut tirer un trait là-dessus ! Les gens qui demain auront encore cet état d'esprit ne seront plus agriculteurs après-demain !»