Antoine Carré aux avant-postes
L'agriculteur de Verrey-sous-Salmaise succède à Jacques de Loisy à la tête de la FDSEA21.

Son nom circulait de plus en plus dans les couloirs de la Maison de l'agriculture de Bretenière. C'est désormais officiel, Antoine Carré est le nouveau président de la FDSEA de Côte-d'Or depuis une réunion du conseil d'administration organisée vendredi dernier à Agey, près de Sombernon. L'ancien président des JA (2018-2022) succède à Jacques de Loisy, fraîchement élu à la tête de la Chambre d'agriculture. Antoine Carré était jusqu'ici secrétaire général adjoint de la FDSEA21. Le Côte-d'orien de 37 ans est lui-même remplacé par Matthieu Besançon, agriculteur à Avelanges.
Pas forcément prévu
Antoine Carré arrive donc en cours de mandat, à seulement un an du terme de celui-ci : « la question s'était posée quand Jacques avait posé sa candidature à la Chambre… Il fallait trouver un remplaçant ! Dans les discussions, j'avais dit que je pouvais éventuellement y aller, tout s'est ensuite très vite enchaîné ». Le nouveau président de la FDSEA fait remarquer que cette élection est peut-être « un peu prématurée » : « je n'ai pas encore 40 ans et j'ai encore beaucoup à apprendre. Il aurait sans doute été plus logique d'attendre une ou deux mandatures, mais encore une fois, tout s'est précipité. Si Fabrice Genin était encore parmi nous, je ne serai pas là. Nous pensons d'ailleurs bien à lui… Je vais compenser cette éventuelle lacune de l'âge par mon engagement syndical. Cela m'était déjà arrivé aux JA : je n'étais pas forcément prédestiné aussi tôt à ce poste quand j'avais été élu ».
La force départementale
Pour Antoine Carré, le syndicalisme à l'échelon départemental est le plus fort, le plus important et le plus pertinent : « nous sommes au plus près du terrain, cela évite des déconnexions de toutes sortes. Notre équipe a la volonté de répondre au mieux aux attentes de nos adhérents. Être présents dans toutes les cours de fermes et faire le lien avec tous les agriculteurs est une priorité, une grande motivation. Je suis là pour faire avancer notre profession et non pour autre chose ». Le responsable syndical souligne la force relationnelle de la FDSEA : « notre profession est la seule à en avoir autant, nous sommes en contact permanent avec l’administration et les services de l'État. Il nous faut absolument conserver cette chance, cette opportunité, car il y a constamment des choses à faire remonter. La dernière en date concerne le photovoltaïque : il y a des surtensions sur les lignes et nos panneaux ne produisent pas comme ils le devraient. La semaine écoulée, chez moi, cela s'est concrétisé par une baisse d'un tiers de production ! Dans ce type de dossier, nous sommes souvent l'intermédiaire avec les opérateurs. L'ancien préfet avait mis la pression à Enedis suite à nos revendications. Il va falloir recommencer ! ». Antoine Carré tentera d'obtenir « encore plus de résultats » : « nous nous faisons mener en bateau sur plusieurs sujets. Quand nous sommes en négociations, j'ai l'impression que tout est déjà calé à l'avance par l’administration et les politiques, il faut que cela change ». Le Côte-d'Orien promet son éternel « mordant » : « il y a des sujets qui me tiennent à cœur. Le loup ? Ma position, c'est nuisible ou rien ! Les démarches actuelles nous font perdre des heures et des heures avec des lieutenants, qui sortent les jumelles et regarder filer le loup. Nous n'avons plus de temps à perdre avec cela. Les compromis avec les écolos : cela va un temps. L'environnement à outrance, ça suffit ! ».
Invitation le 25
Antoine Carré donne rendez-vous le 25 avril à Saint-Julien pour l'assemblée générale de la FDSEA. Une table ronde donnera la parole aux adhérents, pour évoquer d'éventuelles pistes d'amélioration dans le fonctionnement du syndicat : « même si l'échelon départemental est celui qui donne le plus de satisfactions, il y a encore des personnes mécontentes, nous sommes prêts à les écouter pour orienter au mieux nos travaux. Il est toujours possible de faire mieux. Nous organisons des manifestations, nous allons au tribunal administratif, nous rédigeons et envoyons sans cesse des courriers, nous mettons la pression sur l'OFB pour inverser la tendance… Peut-être devons nous faire certaines choses autrement ? Nous en parlerons ensemble vendredi 25 avril, tout le monde est le bienvenu ».