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à‰levage ovin

Améliorer sa productivité par une conduite simplifiée

En faisant le choix de remplacer en 2003 ses brebis de type «Mouton Charollais» par des «Grivettes F1» et changé de système en privilégiant une production d'€™agneaux de bergerie, le Gaec Moiron est parvenu à améliorer la productivité en menant une conduite simplifiée.
Par Dominique Bernerd* *D'€™après document élaboré par Yves Le Boulbin, Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne
Améliorer sa productivité par une conduite simplifiée
Éleveur ovin à Courterolles, Vincent Moiron a troqué en 2003 son troupeau de brebis «Mouton Charollais» pour des «Grivettes F1» plus rustiques et très productives.
Responsable au sein du Gaec familial, des ateliers ovin et vaches laitières, Vincent Moiron est catégorique : [I]«entre des mères sans agneaux qu'€™on lâche au printemps dans les prés sans avoir à s'€™en occuper et des bêtes en production d'€™agneaux d'€™herbe qu'€™il faut rentrer tous les huit jours pour les déparasiter, il n'€™y a pas photo ! Je ne reviendrai jamais en arrière !»[i]
C'€™est en 2003, en pleine sécheresse et alors qu'€™il avait commencé à engraisser ses agneaux en bergerie faute d'€™herbe dans les prés, que l'€™éleveur de Courterolles est passé d'€™un système production d'€™agneaux d'€™herbe avec un troupeau de brebis type « Mouton Charollais » à une production d'€™agneaux de bergerie, optant pour une race dessaisonnée. Après avoir testé des «Iles de France» et des «Romanes», son choix s'€™est finalement porté sur des F1 Grivettes, plus rustiques et très productives. Aujourd'€™hui, le troupeau est constitué de 420 brebis et 80 agnelles, ainsi que d'€™une trentaine de brebis d'€™herbe.

[INTER]Un taux de productivité de 131 %[inter]
La récente augmentation de la surface combinée à l'€™évolution à la hausse du nombre de vaches laitières a incité Vincent Moiron à simplifier la conduite du troupeau, en optant pour une conduite de la reproduction classique, avec pour objectif un agnelage principal en novembre décembre, une repasse et l'€™agnelage des agnelles à partir de janvier. Un premier lot de brebis est lutté fin mai, suivi d'€™un nouveau lot mis à la reproduction toutes les trois semaines. Le but étant d'€™étaler les mises bas pour correspondre à la capacité de la bergerie d'€™agnelage. Une repasse est réalisée en août et les agnelles nées en septembre, mises au bélier.
Avec, pour premiers résultats de l'€™agnelage principal : 385 brebis mises à la reproduction à partir de fin mai et un agnelage débutant le 27 octobre pour se terminer à Noël. Un taux de fertilité de 85 % avec 328 mises bas et un taux de prolificité de 168 % avec 551 agneaux nés, dont 45 agneaux morts (8 % de taux de mortalité). Soit un taux de productivité final de 131 %.

[INTER]Des fourrages distribués à la mélangeuse[inter]
Le fourrage est distribué à l'€™aide d'€™une mélangeuse tous les deux jours. Chaque ration pour 300 brebis étant composée de 550 kg de foin, 300 kg de paille et 300 kg de foin de luzerne. Un système qui a fait ses preuves selon Vincent Moiron : [I]«la paille dans la mélangeuse rend l'€™ensemble beaucoup plus appétant et permet d'€™économiser entre les ovins et les bovins, jusqu'€™à 25 % de foin»[i]. Se rajoute le concentré, à la composition constante : 88 % de céréales, moitié avoine et moitié orge, pour 12 % de drêche de blé. Les agneaux sont sevrés à 80 jours et les mères, à la paille pendant 15 jours après sevrage.
Dans le système F1 Grivettes dit à «Croisement à double étage», l'€™achat du renouvellement est obligatoire afin de maintenir la rusticité des brebis et la qualité des agneaux de boucherie. Au Gaec Moiron, une partie du renouvellement est issue de l'€™élevage, par croisement des F1 avec des béliers Grivets, l'€™autre partie étant achetée. à‚ge minimum des agnelles livrées : 4 mois, pour un poids mini de 30 kg. En rythme de croisière, 675 agneaux devraient être vendus, pour un poids global de 12 622 kg, soit 15 390 kg, rapportés à l'€™unité de MO consacrée à l'€™atelier ovin
Bien que sur l'€™exploitation, la production ovine soit minoritaire, le maintien du troupeau passe par une meilleure productivité. Si le choix d'€™agneaux de bergerie combiné à une conduite de la reproduction simple et une mécanisation de la distribution du fourrage et du paillage y contribuent, des améliorations sont encore possibles, notamment au niveau de la maîtrise des charges et de la gestion des surfaces en prairies : maîtrise de l'€™état d'€™engraissement des agneaux, utilisation d'€™une autre race que l'€™Ile de France pour le croisement terminal (Berrichon, Suffolk, Charollais), augmentation du chargement sur les prairies, pour une plus grande récolte de fourrage.