Cours d’eau dans le Val de Saône
«Ça ressemble à la Guyane et c’est pas joli»
Les présidents des associations foncières d’Echenon et de Saint-Usage affichent leurs mécontentements sur le non entretien du Renot, de la Vouge et de la Biètre.

La comparaison avec la Guyane, le département le plus boisé de France, peut paraître exagérée. Elle le paraît beaucoup moins en écoutant les propos tenus par Lucien Baudot et Pierre Jayé, les présidents des associations foncières d’Échenon et de Saint-Usage, au sujet du non entretien de certains cours d’eau: [I]«Il y en a vraiment marre ! Nous souhaitons que la Vouge, la Biètre et le Renot soient enfin nettoyés. Pour des raisons écologiques, ils ne le sont plus depuis une douzaine d’années. Ce non entretien coûte très cher aux agriculteurs. L’eau déborde et va dans les champs. On l’a vu lors des inondations de l’an passé»[i]. Lucien Baudot estime à 50 000€ la perte de revenus enregistrée en 2013 par une exploitation de 150 hectares située en terres inondables. Le président de l’AF d’Échenon s’est d’ailleurs permis d’écrire à François Rebsamen, quand celui-ci était encore maire de Dijon : [I]«je lui ai dit que si le Renot avait été nettoyé, les habitations dijonnaises n’auraient sans doute pas été inondées en 2013. Le Renot, qui est un bras de décharge de l’Ouche, a un débit en crue de 55m3/seconde quand il est nettoyé. Aujourd’hui, je suis persuadé qu’il ne pourrait pas dépasser 30m3/s et encore»[i]. Pierre Jayé évoque ensuite la Vouge : [I]«elle n’est pas entretenue non plus. La végétation s’est installée et empêche l’eau de s’écouler quand le niveau monte. Il y a un problème évident de gabarit. La Vouge est d’ailleurs plus large en amont qu’en aval, alors qu’elle reçoit la Biètre non loin d’ici. Les problèmes d’inondations, c’est chaque année. Nous voulons qu’il y ait de l’entretien. Cela devient une vraie friche. La Vouge est délaissée de Brazey à Esbarres»[i]. Hugues Fort, agriculteur et récemment élu au conseil municipal d’Esbarres, était sur les lieux et a écouté les revendications des deux présidents. Anne Frackowiak-Jacobs, la sous-préfète de Beaune, s’est même déplacée il y a quelques jours et aurait laissé un message d’espoir aux deux présidents d’AF : [I]«elle n’a pas hésité à mettre les bottes pour aller constater les dégâts, nous la saluons et attendons désormais des avancées»[i] termine Lucien Baudot.