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Cambriolages

«Ça n’arrive pas qu’aux autres»

Le préfet s’est rendu chez le président de la Chambre d’agriculture afin d’illustrer la lutte contre les vols dans les exploitations.
Par Aurélien Genest
«Ça n’arrive pas qu’aux autres»
Is-sur-Tille fait partie des cantons où les méfaits sont les plus nombreux dans le département.
La délinquance mobile est de plus en plus efficace et organisée. Les exploitations agricoles sont de plus en plus étendues. Il y a de moins en moins de monde dans les fermes. Le matériel, de plus en plus sophistiqué, augmente la «tentation». La sécurisation des exploitations ne fait pas forcément partie des réflexes des agriculteurs. Voici le contexte général dressé mardi 6 mai à Saulx-le-Duc, sur l’exploitation de Vincent Lavier, en présence du préfet Pascal Mailhos et du colonel Jean-Luc Favier, commandant le groupement de gendarmerie de Bourgogne.

[INTER]Alertes par SMS[inter]
Pascal Mailhos a annoncé les principales mesures du plan départemental de sécurité des exploitations agricoles, visant à prévenir, réagir et sensibiliser, en se basant notamment sur de nouveaux dispositifs. Le préfet a insisté sur quatre points : «Le premier concerne la connaissance de votre exploitation. Un diagnostic doit être établi, éventuellement avec l’appui de la sûreté départementale. Il y a ensuite les mesures de prévention, très importantes, qui doivent dissuader ou ralentir les malfrats qui abandonnent généralement au bout de quelques minutes. Le troisième point est la notion d’alerte : plus vite elle est donnée, plus il y a de chances de retrouver les auteurs des faits. Le quatrième point est celui de la répression : ça, c’est l’affaire des forces de sécurité, pas celle des agriculteurs». Concernant les nouveaux dispositifs, une convention a été signée ce mardi 6 mai afin de mettre en place un système d’alertes par SMS en cas de vols ou de cambriolages. «Nous devons travailler tous ensemble» insiste le préfet.
[INTER]Des réflexes à prendre[inter]
Pour Vincent Lavier, le sujet de la délinquance dans les exploitations agricoles ne faisait pas encore partie des préoccupations majeures de la profession jusqu’à aujourd’hui, mais risque de le devenir : «Nous sommes dans des secteurs où il y a peu de monde et la gendarmerie n’a pas la possibilité de surveiller continuellement les exploitations. C’est pourquoi la profession souhaite devenir co-actrice dans cette lutte contre les vols et les cambriolages. Nous devons travailler ensemble sur la communication et la prévention. L’idée n’est pas de dépenser beaucoup d’argent dans des systèmes très sophistiqués, mais de trouver des solutions les plus simples possibles pour se protéger. Le plus dur, à mon avis, c’est d’acquérir les bons réflexes».

Rendre le contexte le moins favorable au malfrat»

Le major Alain Michaut, référant sûreté en Côte d’Or, propose ses services pour établir un diagnostic sur les exploitations (contact : 06 77 17 88 42). Plusieurs conseils pratiques ont été donnés ce mardi 6 mai : cacher les cuves de carburant et le matériel d’outillage portatif, s’équiper d’une alarme et éventuellement d’une vidéo, ne pas laisser les clés sur les machines, se munir d’un éclairage à détection.... «L’objectif est d’augmenter la difficulté à voler, rendre le contexte le moins favorable au malfrat» insiste le major, tout en invitant les agriculteurs à déclarer systématiquement les vols. Trois ordres de grandeurs existent en termes de temps d’action : «une grande partie des malfrats abandonnent au bout de cinq minutes, d’autres lâchent après 10 minutes de tentatives. A 15 minutes, quasiment tout le monde abandonne. Plus il y aura de résistances et plus vous serez à l’abri. Un ensemble de mesures sont à prendre, établir une stratégie dans les exploitations peut être bénéfique».