Action syndicale
«A la Saint-Valentin, sors ta Poclain…!»
Les agriculteurs se sont mobilisés le 14 février, à Saint-Privé, en menant une action de nettoyage des fossés, pour réclamer le droit à entretenir les cours d’eau

Les dernières semaines ont montré les conséquences d’un mauvais entretien des ouvrages hydrauliques et des cours d’eau. Rejoignant le mouvement national organisé dans plus de 65 départements pour réclamer le droit à les entretenir, les agriculteurs de la FDSEA de l’Yonne se sont mobilisés en nombre vendredi 14 février, appelant à [I]«dénoncer les incohérences ainsi que les lourdeurs administratives»[i] qui s’appliquent aujourd’hui en la matière.
[I]«Aujourd’hui, on ne sait plus ! Si un arbre tombe dans le cours d’eau et si on l’enlève, on finit au tribunal. Si on ne l’enlève pas, alors que le Code rural nous impose de le faire, on risque de se retrouver aussi au tribunal ! Ce qu’on dénonce aujourd’hui, c’est la sur-réglementation, on y comprend plus rien ! Il faut tout remettre à plat et nous dire clairement ce qu’on peut et ce qu’on doit faire…»[i] Le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier ne décolère pas et grimpe sur la pelleteuse pour une action symbolique de nettoyage des fossés, sur un ru non classé coulant sur ses terres. Autour de lui, une trentaine d’agriculteurs, venus de tout le département, pour réclamer le droit à entretien des cours d’eau et une réactivité plus grande de la part de l’administration afin qu’agriculteurs, maires ou riverains, obtiennent une autorisation dans un délai raisonnable en cas de nécessité : [I]«on demande à l’État de prendre ses responsabilités et de simplifier les choses, afin de nous redonner de la lisibilité et pouvoir faire le travail de curage qu’on a toujours fait jusqu’alors gratuitement…»[i]
[INTER]Un climat tendu entre contrôleurs et contrôlés[inter]
Aujourd’hui, trop d’agriculteurs ou de maires se voient condamnés pour non-respect de règles incompréhensibles. Les contentieux avec la police de l’eau se multiplient et les relations sont aujourd’hui tendues. Afin d’apaiser la situation, un guide syndical sur la police de l’environnement est en voie d’achèvement et devrait être diffusé à la fin de ce mois. L’objectif rappelle Francis Letellier, [I]«est d’écrire avec le préfet une charte de contrôle de police de l’environnement, expliquant les droits et les obligations de chacun lors d’un contrôle, de façon à ce qu’on mette les agriculteurs à l’aise et ne pas mettre non plus en danger les contrôleurs. Pas question de tomber dans l’excès…»[i] La faute à des règles trop complexes et parfois contradictoires, qui finissent par mettre contrôlés et contrôleurs en situation de tension insupportable.
Les sols hydromorphes de Puisaye imposent l’installation de drainages et l’action menée ce vendredi à Saint-Privé aura également été l’occasion de dénoncer les difficultés à en installer de nouveaux : [I]«en-dessous de 15 ha, normalement, une simple déclaration suffit, mais dès lors qu’un nouveau drainage en rejoint un autre existant et que l’ensemble dépasse les 20 ha, le projet est soumis à étude d’impact. Avec les conséquences financières et les délais que cela implique…»[i] Et pour convaincre si nécessaire, de l’intérêt d’un drainage, visite rapide sur deux parcelles mitoyennes installées un peu plus haut, l’une drainée, l’autre non. Nul besoin d’être technicien pour se rendre compte des effets d’une météo trop humide sur des sols non drainés : partout de l’eau stagnante, des zones marrons et de l’orge de printemps en train de crever… Une chance ! La parcelle était assurée aléas climatiques.
Pas facile non plus d’installer des retenues d’eau. Cet agriculteur et maire d’un village de Puisaye se souvient : [I]«il y a plusieurs années de cela, on avait demandé à créer un étang. Les services de l’État nous ont répondu que cela allait mettre en péril les populations de grenouilles existantes. Et pendant ce temps là, un voisin est allé se plaindre que les grenouilles faisaient trop de bruit, avec en retour, injonction du préfet de l’époque à faire cesser séance tenante la nuisance sonore…»[i] Le roi Ubu n’est pas mort !
[I]«Aujourd’hui, on ne sait plus ! Si un arbre tombe dans le cours d’eau et si on l’enlève, on finit au tribunal. Si on ne l’enlève pas, alors que le Code rural nous impose de le faire, on risque de se retrouver aussi au tribunal ! Ce qu’on dénonce aujourd’hui, c’est la sur-réglementation, on y comprend plus rien ! Il faut tout remettre à plat et nous dire clairement ce qu’on peut et ce qu’on doit faire…»[i] Le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier ne décolère pas et grimpe sur la pelleteuse pour une action symbolique de nettoyage des fossés, sur un ru non classé coulant sur ses terres. Autour de lui, une trentaine d’agriculteurs, venus de tout le département, pour réclamer le droit à entretien des cours d’eau et une réactivité plus grande de la part de l’administration afin qu’agriculteurs, maires ou riverains, obtiennent une autorisation dans un délai raisonnable en cas de nécessité : [I]«on demande à l’État de prendre ses responsabilités et de simplifier les choses, afin de nous redonner de la lisibilité et pouvoir faire le travail de curage qu’on a toujours fait jusqu’alors gratuitement…»[i]
[INTER]Un climat tendu entre contrôleurs et contrôlés[inter]
Aujourd’hui, trop d’agriculteurs ou de maires se voient condamnés pour non-respect de règles incompréhensibles. Les contentieux avec la police de l’eau se multiplient et les relations sont aujourd’hui tendues. Afin d’apaiser la situation, un guide syndical sur la police de l’environnement est en voie d’achèvement et devrait être diffusé à la fin de ce mois. L’objectif rappelle Francis Letellier, [I]«est d’écrire avec le préfet une charte de contrôle de police de l’environnement, expliquant les droits et les obligations de chacun lors d’un contrôle, de façon à ce qu’on mette les agriculteurs à l’aise et ne pas mettre non plus en danger les contrôleurs. Pas question de tomber dans l’excès…»[i] La faute à des règles trop complexes et parfois contradictoires, qui finissent par mettre contrôlés et contrôleurs en situation de tension insupportable.
Les sols hydromorphes de Puisaye imposent l’installation de drainages et l’action menée ce vendredi à Saint-Privé aura également été l’occasion de dénoncer les difficultés à en installer de nouveaux : [I]«en-dessous de 15 ha, normalement, une simple déclaration suffit, mais dès lors qu’un nouveau drainage en rejoint un autre existant et que l’ensemble dépasse les 20 ha, le projet est soumis à étude d’impact. Avec les conséquences financières et les délais que cela implique…»[i] Et pour convaincre si nécessaire, de l’intérêt d’un drainage, visite rapide sur deux parcelles mitoyennes installées un peu plus haut, l’une drainée, l’autre non. Nul besoin d’être technicien pour se rendre compte des effets d’une météo trop humide sur des sols non drainés : partout de l’eau stagnante, des zones marrons et de l’orge de printemps en train de crever… Une chance ! La parcelle était assurée aléas climatiques.
Pas facile non plus d’installer des retenues d’eau. Cet agriculteur et maire d’un village de Puisaye se souvient : [I]«il y a plusieurs années de cela, on avait demandé à créer un étang. Les services de l’État nous ont répondu que cela allait mettre en péril les populations de grenouilles existantes. Et pendant ce temps là, un voisin est allé se plaindre que les grenouilles faisaient trop de bruit, avec en retour, injonction du préfet de l’époque à faire cesser séance tenante la nuisance sonore…»[i] Le roi Ubu n’est pas mort !