Cultures
A la recherche de la meilleure moutarde
La demande des agriculteurs et des industriels fait l’objet d’un travail de sélection. Plusieurs critères sont étudiés.

Un programme d’amélioration de la moutarde brune -une espèce omniprésente dans le département- est mené depuis plusieurs années par AgroSup Dijon et Welience, une société de transfert de technologies de l’Université de Bourgogne. [I]«Nous travaillons ici sur 1,2 hectares, plus de 1 300 lignées sont représentées»[i] informe l’ingénieur Marine Chasseray, rencontrée la semaine dernière sur une parcelle du nord de Dijon, [I]«par nos travaux, nous recherchons des variétés bien adaptées au climat local, productives, qui répondent aussi bien aux besoins des agriculteurs que des industriels»[i]. La viscosité, la teneur en sinigrine -qui donne le piquant à la moutarde- et la couleur de la pâte sont des critères pris en compte dans cette sélection. Un travail est également conduit en laboratoire sur les gènes de floraison. [I]«Les meilleurs rendements sont obtenus avec une moutarde semée à l’automne : éviter une floraison pré-hivernale est notre objectif»[i] mentionne Marine Chasseray. Les sélectionneurs s’intéressent ainsi au gène de vernalisation, en tentant de transférer celui du colza au génome de la moutarde. [I]«Il faut savoir que la moutarde brune est issue d’un croisement entre la navette et la moutarde noire. Le colza, lui est le résultat d’un croisement entre la navette et le choux. Avec le temps et la diversification, le colza a conservé le gène de la vernalisation mais la moutarde l’a perdu ! Nous cherchons donc à le réintroduire. Nous nous basons sur leur point commun qui est la navette. La vernalisation, besoin physiologique en froid pour la floraison, éviterait à la moutarde de lever avant l’hiver. Les agriculteurs auraient ainsi moins de risques de perte de leur culture durant l’hiver»[i] explique la sélectionneuse.