Accès au contenu
Jeune viticulteur

«A l’école de la patience...»

Le Domaine Clément, à Jussy, se perpétue au fil des générations. Guillaume a repris la totalité de l’exploitation depuis l’an passé, après des études qu’il a su enrichir du savoir faire de ses aînés…
Par Dominique Bernerd
«A l’école de la patience...»
Guillaume Clément, jeune viticulteur de Jussy
[I]«Quand on arrive comme ça sur l’exploitation, à la sortie des études, on s’aperçoit en fait qu’on ne sait rien ! De mon père, j’ai appris la patience, ce qu’on n’apprend pas forcément à l’école…!»[i] Après un BEP viti/œnologie à La Brosse complété d’un Bac Pro Conduite et Gestion de l’Exploitation Agricole à Beaune, Guillaume Clément a repris la totalité de l’exploitation l’an passé. Aujourd’hui à la tête d’un Domaine de 7 ha, il destine la majorité de sa production aux Caves Bailly-Lapierre pour l’élaboration de Crémant, les appellations Coulanges étant commercialisées en direct à la cave, sur les marchés ou auprès de restaurateurs.
Pas de forfanterie superflue chez ce jeune viticulteur, qui a su s’appuyer sur l’expérience familiale pour se forger ses propres armes: [I]«dans la vigne, quelle que soit l’exploitation, on est tous à peu près pareils, mais là où j’ai vraiment marché dans les pas de mon père, c’est surtout par rapport au travail du vin, que ce soit en utilisant des fûts, notamment des vieux, pour en tirer de la micro oxygénation ou en se servant des levures indigènes…»[i] Ici pas de conflit de générations, tout au plus une différence d’appréciation sur l’usage par le fils d’une machine à relever, que Jacques, son père, juge inefficace compte tenu d’une largeur de rangs dans les vignes jugée pas assez importante…

[INTER]Une récolte en moins sur deux ans[inter]
Il y a de quoi se décourager parfois lorsque, jeune agriculteur, on cumule les incidents climatiques au fil des années, comme le rappelle Guillaume Clément : [I]«l’an dernier avec la grêle, j’en avais quand même gros sur la patate! D’autant que l’année d’avant on avait déjà eu à souffrir du gel. Mais en 2012, c’était quand même moins fort psychologiquement car il n’y avait pas eu de matraquage des bois comme en juin 2013 où là, tout était haché!»[i] Avec pour conséquence le manque d’une récolte sur les deux dernières années et l’espoir aux prochaines vendanges de remonter les stocks. Le jeune viticulteur de Jussy s’est néanmoins forgé une certaine philosophie au fil des saisons : [I]«quand on est content de se lever, c’est déjà la moitié du travail de fait!»[i] Toujours en quête de perfection, même si, reconnaît-il humblement, [I]«c’est sans jamais l’atteindre…»[i] Au rayon des défis à relever, peut-être l’exploit que se plait à raconter dans un sourire son père lorsqu’il était encore en activité : [I]«j’ai quand même réussi un jour à vendre une pièce de vin blanc à un collègue de Gevrey-Chambertin, qui l’avait goûté et apprécié ! Et ça, nous ne sommes pas nombreux dans le coin à l’avoir fait… !»[i]