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Usage du sol

A chacun sa carrière

Les membres du bureau de la Chambre d’agriculture se sont penchés sur la problématique des extractions de granulats, très friande en terres agricoles, notamment dans la plaine dijonnaise.
Par Aurélien Genest
Rendez-vous mardi 8 mars. Ce jour là, la profession rencontrera l’Unicem BFC, l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction de Bourgogne-Franche Comté. Les membres du bureau de la Chambre d’agriculture ont fait le constat, lors de leur dernière réunion mensuelle début février, d’importants dysfonctionnements sur le terrain. «Une convention entre la Chambre d’agriculture et l’Unicem avait pourtant été signée en octobre 2012» rappelle le responsable professionnel Nicolas Michaud, «celle-ci prévoyait un dialogue entre les deux instances, des synergies, des consultations préalables avant tout travaux. On se rend compte aujourd’hui qu’il n’y a pas grand chose. D’importants projets sont dans les tuyaux, sur des surfaces considérables. Cela inquiète fortement le monde agricole. Le but de cette prochaine réunion est de remettre les choses à plat et voir ce qu’il est possible de faire conjointement pour éviter un désastre pour l’agriculture».
Nicolas Michaud s’inquiète de la tournure des évènements : «le secteur de la Tille, pour ne citer que lui, est déjà bien impacté avec des gravières dont l’emprise totale dépasse désormais les 2 000 hectares. Les gisements de sable sont de moins en moins épais et il leur faut plus de surfaces pour prendre la même quantité de granulats qu’avant».
Conscients des enjeux de chaque activité (l’alimentation de la population pour l’une, l’approvisionnement du secteur de la construction pour l’autre), les membres du bureau de la Chambre d’agriculture ont décidé de renouer un dialogue régulier dans un souci de compréhension mutuelle des attentes et des préoccupations de chacun. «Nous allons notamment leur demander de récupérer les granulats qui s’accumulent dans les rivières. En plus de préserver les surfaces de production agricole, cette option leur fera du granulats à moindre prix. Cette technique était déjà utilisée dans le passé à l’aide de dragueuses, mais la loi sur l’eau les avait contraints à stopper cette activité. Nous allons voir ce qu’il est possible de faire» termine Nicolas Michaud.