Nuit européenne des musées
Éclairer un territoire

Chloé Monget
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Le 18 mai, dans le cadre de la Nuit européenne des musées, la Maison des Hommes et des Paysages à Saint-Brisson proposait des visites à thèmes.

 

Éclairer un territoire
Résidents à l'année ou touristes étaient présents pour les visites organisées à la Maison des Hommes et des Paysages à Saint-Brisson le 18 mai, dans le cadre de la Nuit européenne des musées.

Durant la Nuit européenne des musées, la Maison des Hommes et des Paysages, à Saint-Brisson, ouvrait ses portes pour trois visites gratuites le 18 mai. Mélodie Teil, chargée de mission Médiation culturelle à la Maison du Parc, précise : « À chaque fois, nous renouvelons les éclairages sur notre territoire du Morvan afin que chacun en ait une meilleure connaissance ».

Pour cette édition, l’après-midi commença par la « découverte des paysages du Morvan » avec comme support la maquette du musée : « il y a de nombreuses traces des interactions entre les humains et leur environnement. Inversement, les spécificités naturelles du secteur ont forcé les activités humaines à s’adapter » pointe Mélodie Teil.

Façonnement partagé

Durant les échanges avec les visiteurs, Mélodie Teil met donc en lumière que les lacs et étangs façonnés de la main humaine ont joué un rôle important dans l’économie morvandelle. Elle prend pour exemple le flottage : « Les forêts ont été modifiées pour fournir en bois de chauffage Paris, les lacs étaient également des clefs de voûte de cette pratique puisqu’ils permettaient de réguler l’Yonne ou encore la Cure utilisées pour acheminer les bûches. Encore maintenant nous voyons certaines berges empierrées pour faciliter le flottage de ces bûches. De même, la forêt fut très modifiée au fil du temps. Aujourd’hui, la proportion de résineux et de feuillus est à peu près égale dans les limites du Parc. D’ailleurs, il est nécessaire de rappeler que la majorité des forêts du Morvan est privée, et que la production de Sapin de Noël est une activité agricole (pour rappel le Morvan est le premier producteur français de sapins naturels) ». Outre la forêt, le bocage fut également abordé : « les prés bordés de haies sont une des singularités d’ici et représentatifs d’une évolution. En effet, les terres étant acides et assez pauvres, elles ne sont pas forcément propices aux grandes cultures. De ce fait, et pour valoriser leurs terrains, les exploitants agricoles se sont tournés vers l’élevage – majoritairement de Charolais ». Pour encadrer ce panorama, Mélodie Teil stipule : « les paysages du Morvan ont toujours évolué et évoluent encore maintenant ».

Pour continuer

En plus des explications sur le paysage, deux autres visites étaient prévues durant la journée du 18 mai. La première était axée sur les divers usages du seigle, jadis cultivé en Morvan. Sur ce point, Mélodie Teil rappelle que les équipes du Parc naturel régional du Morvan travaillent pour la relance de cette filière. Une fois les explications prodiguées, les participants ont pu déguster quelques produits à base de seigle au Bistrot du Parc : du pain de seigle, du pain d’épices et des crapiaux aux pommes. Pour la seconde, c’est le thème « Dans les pas des vaches et bœufs du Morvan » qui clôturait la journée : « Nous nous sommes appuyés sur la charrette morvandelle et l’ancien bâtiment à ferrer du site de la Maison du Parc, récemment nettoyé. Pour nous, il est important de remettre du réel dans l’histoire, et les témoins qu’il nous reste permettent de se plonger très concrètement dans le quotidien des morvandiaux d’autrefois, où les bœufs et vaches étaient primordiaux pour les galvachers ou encore les paysans ». Mélodie Teil conclut : « la nuit des musées – ou en l’occurrence pour nous l’après-midi – est une opportunité pour proposer un autre regard sur notre territoire du Morvan ».

Le mot d'un visiteur

Stéphane, 41 ans, paysagiste, a participé aux visites : « J’ai une résidence secondaire dans le Morvan depuis deux ans maintenant. Et, j’ai une grande appétence pour en apprendre plus sur ce territoire qui offre une nature tranquille. De plus, les échanges entre visiteurs sont très enrichissants et nous pouvons rencontrer des voisins - c’est très agréable. Enfin, durant la Nuit européenne des musées, ces visites sont gratuites ; un argument de plus pour venir, s’il en fallait un autre ».