Installation-Transmission
Installation-transmission en Côte-d'Or (2/2)

Berty Robert
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Les installations agricoles en Côte-d’Or sont en progression. Elles sont aussi plus diverses et les services dédiés doivent composer avec un contexte économique semé d’embûches.

Installation-transmission en Côte-d'Or (2/2)
A Pouilly-en-Auxois, le Comité Installation-Transmission de la Chambre d'agriculture se réunissait pour la première fois depuis le Covid.

Le Comité Installation-Transmission de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or ne s’était plus réuni depuis la crise Covid. La réunion du 16 septembre, à Pouilly-en-Auxois revêtait donc intérêt particulier. D’autan plus qu’il s’inscrivait dans le contexte plus général des préoccupations liées à la future loi d’orientation agricole, actuellement en préparation, et au sein de laquelle le renouvellement des générations sera particulièrement important. Pour Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, le fait marquant de l’installation, ces dernières années, est celui d’une diversité grandissante des projets agricoles. « Parfois, néanmoins, précisait-il, il est du devoir de nos services de prévenir lorsque des projets ne paraissent pas viables ». Ce rôle de garde-fou est essentiel, en parallèle de l’évolution, comme le notait Aurélien Viellard, président du pôle Formation-Installation-Transmission-Emploi au sein de la Chambre « de la politique de l’installation, avec une gestion des fonds d’aides (DJA) en partie dévolue aux Régions, à partir du 1er janvier 2023 ».

Bien mûrir son projet

Quatre critères doivent être pris en compte aujourd’hui dans tout parcours d’installation : la durabilité, la viabilité, la vivabilité et la diversité, humaine mais aussi en termes de productions. Pour cela, la Chambre dispose d’un outil essentiel : le Point accueil installation (PAI) (voir les chiffres qui s’y rapportent en encadré). Incontestablement, la dynamique d’installation en agriculture sur notre département est forte. Raison de plus pour que les services de la Chambre insistent sur la nécessité de bien mûrir son projet. Pour cela, il ne faut rien négliger : rendez-vous individuels, formations Cap Création, études afin de clarifier son marché et construire son débouché. On constate aussi la montée en puissance d’outil tels Start’Agri qui permettent à un porteur de projet de s’essayer sur une exploitation. Une centaine de personnes y ont eu recours en Bourgogne-Franche-Comté (BFC). Il existe aussi les lieux test, portés par Semeurs du possible, sur lesquels on peut tester son projet sur le terrain. Il faut aussi noter l’existence du statut de cotisant de solidarité qui permet de démarrer avec un petit statut professionnel. Par ailleurs, depuis le 1er janvier dernier, la formation « Reprendre ou créer une entreprise agricole » (Certicrea) opère comme un véritable parcours certifiant.

Renforcer le repérage des cédants

Face à ce panel de possibilités, une inquiétude pointe pourtant : la crainte que dans le cadre de la réforme à l’œuvre, la progressivité de la formation ne ferme la porte à la DJA pour certains candidats, notamment par rapport au statut de cotisant de solidarité. Sur cette DJA, Baptiste Colson, président des JA 21, déplore d’ailleurs un certain manque d’ambition, dans un contexte marqué par l’envol des montants de reprise d’exploitation. Les services de la Chambre souhaitent renforcer le repérage et la sensibilisation des futurs cédants. Mais, sur ce dernier point, se pose de plus en plus la question des arbitrages, pour les cédants, entre valeur patrimoniale de leur entreprise, et valeur de marché. Dans ce domaine, le pragmatisme doit l’emporter afin que ni le cédant, qui pense à ses enfants et aux fruits d’une vie de travail, ni le repreneur, confronté à des moyens d’investissement qui ne sont pas illimités, ne soient lésés et qu'ils puissent trouver un compromis, pour la perpétuation de l’activité agricole.

Le Point accueil installation (PAI) de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or avait reçu, au 31 août dernier, 170 porteurs de projets. On se situe donc sur un niveau de fréquentation similaire à ce qu’il fut en 2021 où 266 personnes avaient été reçues. En 2019, c’était 174 et en 2012, 229. En 2021, près d’un quart des projets était en agriculture biologique et le maraîchage ou l’horticulture représentaient également un quart du total. Sur 2021, 40 candidats ont finalement été accompagnés par les services de la Chambre. 70 agréments de Plan de professionnalisation personnalisés (PPP) ont été accordés.

-En 2022, la Commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA) devrait valider 70 installations, soit le meilleur chiffre depuis 2016. 20 % sont des hors-cadre familial. En 2021, il y avait eu 64 validations en CDOA et, en 2020, 47.

-La proportion de ces installés est d’un tiers de femmes pour deux tiers d’hommes.

-Le montant moyen de la Dotation jeune agriculteur (DJA) en Côte-d’Or est de 33 500 euros.