Élevages allaitants
L'engraissement en questions

AG
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La Chambre d'agriculture dédie l'une de ses formations de la rentrée à l'engraissement des bovins mâles. Deux rendez-vous sont proposés les 7 et 21 septembre.

 

L'engraissement en questions
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Dans un marché fluctuant du maigre, certains éleveurs naisseurs s'interrogent parfois sur la finition de leurs animaux. « Dans ce contexte, nous proposons une formation de deux journées sur l'engraissement des mâles, avec une partie dans notre antenne de Pouilly-en-Auxois et une autre sur une exploitation », présente Matthieu Javelle, qui poursuit : « nous mettrons l'accent sur les points essentiels pour réussir dans cette conduite. Ce rendez-vous s'adresse aussi bien à ceux qui hésitent à se lancer que ceux qui ont déjà franchi le cap ». Différents aspects seront abordés avec la participation de plusieurs techniciens de la Chambre d’agriculture : « nous reprendrons tout depuis le début, dès la conduite des veaux depuis leur plus jeune âge... Nous ferons un point sur le logement de cette catégorie d’animaux et sur le planning d’alimentation à prévoir : engraisser, oui, mais avec quoi ? Pendant combien de temps ? À quel prix ? Quelle est la place de la génétique dans la réussite de l’atelier d’engraissement et quelle orientation pour le troupeau à l’avenir ? L’intérêt économique sera aussi étudié, un tas de questions sont à considérer ». Jean-Philippe Benoist, éleveur en race charolaise à Torcy-et-Pouligny près d'Époisses, partagera son expérience avec les participants lors de la deuxième journée de formation.

Renseignements et inscriptions après de Céline Faubladier : 03 80 90 89 09, celine.faubladier@cote-dor.chambagri.fr.

 

« Ici, rien ne sort en maigre »
photo illustration (la meme que l'autre)
Témoignage

« Ici, rien ne sort en maigre »

Bernard Ehret engraisse ses bovins depuis quarante ans à Duesme, près d'Aignay-le-Duc : « 1983 correspond à l'année de mon installation. Oui, j'ai toujours engraissé mes bovins, autrefois en charolais et aujourd'hui en limousin. Ici, rien n'est jamais sorti en maigre !». En plus de la satisfaction d'aller « au bout de la chaîne », l'engraissement est devenu une véritable passion pour cet éleveur de 70 vaches. Sur le plan économique, cet homme de 61 ans trouve « forcément son compte » puisqu'il n'a jamais changé de conduite depuis toutes ces années. Sa dernière bande de taurillons est « partie » à une moyenne de 520 kg de carcasse, à un prix rémunérateur de 5,25 euros/kg. 

Un grand nombre de produits alimentaires sont issus de sa ferme. Une des caractéristiques de l'exploitation vient du maïs, qui n'est plus utilisé l'été : « laisser mes silos ouverts avec la chaleur et le faible nombre d'animaux ne serait pas justifié. À partir de fin mai, je le remplace par une ration semi-sèche avec de l'enrubanné de luzerne et des graminées. À titre d'exemple, pour la finition de mon dernier lot, je donnais 11 kg d'enrubanné à 75% MS, il y avait aussi 6 kg de farine d'orge et un kilogramme de complémentaires azotés, avec 45% de protéines ». Les rations de l'éleveur ne sont pas  « des bêtes de course » mais permettent d'obtenir des poids de carcasse satisfaisants : « l'engraissement chez moi est relativement long, entre 22 et 23 mois, contre 20, 19 voire 18 mois chez des engraisseurs spécialisés. Je n'ai jamais réussi à obtenir des GMQ records alors je préfère y aller tranquillement, sans pousser les bêtes, le tout en maîtrisant le coût des rations. Je m'y retrouve sur d'autres points : je pense aux problèmes d'acidose ou autres pépins de santé, qui se font de moins en moins fréquents ». Quel conseil donnerait Bernard Ehret à un jeune éleveur naisseur qui hésiterait à se lancer ? « Comme pour tout, il faut être passionné. Pour engraisser, au niveau matériel, il faut être équipé d'un couloir de contention, d'une bascule et d'un quai de chargement, c'est essentiel pour faire du taurillon .Une remarque de ma part : il est parfois plus simple de ramener du foin dans un bâtiment que d’emmener des vaches un pré à 30 km de son exploitation... ».