Paillage sous le rang
Des tests réalisés à Milly

Christopher Levé
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À Milly, Jean-Luc Fourrey fait des essais de paillage sous le rang dans l'une de ses parcelles de Chablis premier cru, à partir de trois composants, donnant lieu à trois essais différents, avec du miscanthus, des copeaux de bois fin et du BRF. 

Paillage
Le paillage sous le rang à divers avantage pour la vigne, comme le fait de conserver mieux l'humidité dans le sol et de redonner de la vigueur à une vigne affaiblit.

C’est dans la côte de Lechet que Jean-Luc Fourrey, viticulteur à Milly, nous emmène. Dans l’une de ses parcelles de Chablis premier cru plus exactement. Ici, le sol est très calcaire et caillouteux, avec pour conséquence une élimination rapide de l’eau. « On est alors confronté à des problématiques liées à la sécheresse », confie-t-il. « Car on dit que la vigne résiste au stress hydrique, c’est vrai, mais jusqu’à un certain point ».
Voyant la mortalité de ces pieds de vigne grandir d’année en année, Jean-Luc Fourrey décide d’agir. « Lorsqu’une vigne faiblit, il n’y a pas 36 solutions. Soit on se dit qu’elle est morte, qu’elle coûtera plus cher en charges qu’en production, alors on l’arrache. Soit on essaie de trouver une solution différente pour essayer de changer de cap ».
Et c’est cette deuxième option pour laquelle le viticulteur opte. « Je ne suis dit, pourquoi ne pas essayer de mettre un paillage sous le rang, comme le font les paysagistes. J’ai fait plusieurs essais : un avec du miscanthus, un avec des copeaux de bois fin et un avec du BRF (bois raméal fragmenté), commencés il y a trois ans (des essais répartis de manière égale dans cette parcelle de 1 ha, ndlr) ».

Une vigueur retrouvée

Alors, quand on parle de paillage sous le rang, cela se traduit par le fait de déposer une épaisse couche de paillage sous les pieds de vigne, avec pour objectif « de les protéger, d’éviter qu’il y ait trop d’évaporation d’eau dans l’air et ne plus avoir à travailler le sol », explique Jean-Luc Fourrey. « L’inconvénient est que certaines herbes arrivent à passer à travers le paillage. Alors, pour ne pas bousculer la couche, on débroussaille au moins une fois dans l’année. Il faut désormais trouver une solution mécanique pour pouvoir le faire à plus grande échelle car pour l’heure cela se fait à la main ».
Outre de permettre au sol de conserver au maximum l’eau, le paillage sous le rang possède également d’autres avantages. « Cela permet de ramener une dégradation et de la vie au sol. Aussi, j’ai retrouvé de la vigueur sur mes vignes, que je n’avais plus », assure-t-il.
Mais comment cette idée lui est venue à l’esprit ? « Je lis beaucoup et j’ai vu que le paillage sous le rang avait déjà été utilisé dans d’autres secteurs viticoles. J’ai aussi eu l’opportunité de trouver les différents paillages par des contacts », répond le viticulteur.
Des sondes sont installées dans la parcelle pour observer la différence qu’il peut y avoir entre un sol nu et un sol paillé. « Cela se fait en lien avec la Chambre d’agriculture de l’Yonne », confie-t-il. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour que les résultats soient totalement actés, « mais cela devrait intervenir prochainement », conclut Jean-Luc Fourrey.

Paillage
L'épandage du paillage se fait idéalement après la taille, à la sortie de l'hiver.