FDSEA-JA de Côte d'Or
Prix de nos productions agricoles : vendons à une juste valeur

FDSEA - JA 21
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Prix de nos productions agricoles : vendons à une juste valeur

Agir pour stopper la perte de compétitivité des exploitations et rapporter du revenu aux agriculteurs est au cœur de l’engagement de la FDSEA et des JA. Vivre dignement de sa production est la condition première pour assurer la viabilité de notre métier et donner confiance aux jeunes qui s’installent.
Pour y parvenir, il faut activer tous les leviers qui consolident l’avenir de notre métier et assurent la résilience de nos activités : une rémunération juste, quelle production que ce soit, en fait partie.

Garantir le revenu des agriculteurs au sein des filières

Avec les lois Égalim 1 et 2, Jeunes Agriculteurs et la FNSEA ont contribué à mettre en marche la mécanique d’une meilleure répartition de la valeur sur l’ensemble de la chaîne. Une grande première après des décennies de déflation sur le prix des produits agricoles au nom d’une course au prix toujours plus bas.
Désormais la loi impose la construction du prix en marche avant, du producteur vers le distributeur, grâce à une sanctuarisation du prix de la matière première agricole dans les négociations commerciales. Mais les contournements et dysfonctionnements sont encore trop nombreux et ralentissent la hausse de nos rémunérations.

De la transparence dans l’application des lois Égalim

Si nous voulons faire avancer les choses, il faut que tous les maillons de la chaîne suivent. Premièrement, les indicateurs de coûts de production : ils doivent être obligatoirement et majoritairement pris en compte dans la détermination du prix. Sanctuariser la valeur de nos produits sur la base de ce qu’ils nous coûtent à produire (rémunération comprise) est impératif. Nous plaidons d’ailleurs pour que cette mesure soit étendue à l’échelle européenne afin de garantir que nos produits français vendus en UE ne soient pas bradés.
Deuxièmement, respecter la marche avant : les contrats avec les producteurs doivent être signés avant les négociations avec la distribution, c’est tout simplement du bon sens !
Et enfin, de la transparence, et des sanctions réelles et dissuasives envers les maillons de la chaîne qui ne respectent pas les règles.

Contrer la politique du prix bas

Pour enrayer la course aux prix alimentaires les plus bas, il faut aussi légiférer sur les pratiques marketing et commerciales : arrêter la publicité comparative sur les prix alimentaires, et pérenniser les dispositifs de relèvement du seuil de revente à perte. La promotion de prix « plus bas que » ne peut être permise tant que les agriculteurs ne sont pas garantis d’une rémunération suffisante.

Un étiquetage clair pour les consommateurs

L’étiquetage est et sera toujours au cœur de nos revendications : l’affichage de l’origine de la matière première agricole dans les produits agricoles transformés doit être bien lisible pour permettre au consommateur de faire un choix éclairé. Combien de fois avons-nous acheté un produit en pensant qu’il est français, pour finalement s’apercevoir qu’il est juste assemblé dans l’hexagone, avec des produits agricoles venus d’autres pays ?

La restauration collective doit aussi prendre sa part

La restauration collective peut aussi jouer dans la balance pour tirer les prix vers le haut. Depuis le 01/01/2024, la loi Égalim oblige les restaurant collectifs à servir 60 % de produits durables et de qualité (sous SIQO, Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine qui certifient l’exigence et le savoir-faire des producteurs : label AB, AOP, Labels Rouge…), ce taux est même porté à 100 % pour les restaurants collectifs de l’État et des établissements publics de l’État. Si ces seuils étaient réellement appliqués, la crise du bio serait bien derrière nous et le marché du bio se porterait beaucoup mieux !
En résumé, les solutions pour rémunérer à leur juste valeur nos productions agricoles existent et peuvent marcher. Il reste à enclencher une vraie politique de contrôle d’application des lois Égalim, et de sanctionner de manière dissuasive les fraudes ou les allégations d’origine mensongères.

Jérôme CAP, vice-président de la FDSEA21, et président de la commission Bovins Viande

Jérôme CAP, vice-président de la FDSEA21, et président de la commission Bovins Viande

Nos productions agricoles doivent être rémunérées dignement pour couvrir nos charges et rémunérer nos pratiques, tout en restant accessibles aux consommateurs de tous les territoires.
Pour cela Égalim va dans le bon sens : établir le prix de vente d’après les coûts de production, et ne plus donner les pleins pouvoirs à la distribution. Mais il faut que toute la chaîne suive, et avec transparence ! Et surtout sanctionner lourdement ceux qui ne jouent pas le jeu !
L’alimentation française est durable et qualitative, donc elle doit avoir un prix juste. Elle ne doit pas être concurrencée avec des produits étrangers. Il faut se battre contre les accords de libres-échanges sans clauses miroirs, dont celui du Mercosur.