AG des forestiers privés
Les propriétaires forestiers privés du département constatent des évolutions de cours du bois parfois très surprenantes. Ils craignent aussi une certaine agressivité montante vis-à-vis de leurs activités.

Exportation de bois français vers la Chine, risques de maladies liées à des insectes ravageurs, nécessité de réagir face à des attaques médiatiques récurrentes, problème du gibier, cours du bois… S’il fallait une preuve supplémentaire que l’exploitation forestière est d’abord et avant tout une forme d’agriculture, les préoccupations exprimées lors de la dernière assemblée générale des forestiers privés de Côte-d’Or, le 22 avril à Épagny, au nord de Dijon, la fournissait amplement. Ici aussi, de nombreuses questions se posent et résonnent, face aux attentes sociétales et à une certaine méconnaissance des enjeux de la gestion forestière privée. Sur la question des attaques médiatiques, et même des violences ou menaces dont les exploitants forestiers sont parfois la cible (voir Terres de Bourgogne N° 1674), Gilles de Corson, président de l’Union régionale des syndicats forestiers de Bourgogne, a expliqué que l’organisation avait créé une brochure, intitulée Les Valeurs de la forêt privée, comprenant des éléments de langage permettant de répondre aux personnes qui contestent l’exploitation forestière. « Cette brochure, précisait-il, est distribuée aux adhérents, aux élus, aux journalistes dans un but de dialogue avant tout ». Une initiative bourguignonne qui pourrait être déclinée nationalement.
« Il n’y a plus de prix ! »
Autre point important abordé ce 22 avril : les cours du bois. Ceux du peuplier sont passés de 40 à 60 euros le m3. Le pin est stable, autour de 20/25 euros du m3. Le sapin épicéa fait face à une forte demande avec un m3 qui peut atteindre 80 euros. Pour le douglas, on est aujourd’hui à un minimum de 100 euros du m3 mais l’évolution la plus exceptionnelle touche le chêne : là, les forestiers de Côte-d’Or constatent que, d’une vente à l’autre, on prend facilement 10 % d’augmentation à chaque fois. « Il n’y a plus de prix, c’est de la folie ! » constatait-on lors de l’assemblée. Certains lots offerts à la vente auraient en face d’eux jusqu’à 20 offres et des lots partent à plus de 500 euros le m3 ! L’aspiration du marché chinois n’y est évidemment pas pour rien mais, dans les rangs des participants à l’AG, on notait aussi que cette hausse relevait plus du rattrapage que de l’excès. Autre dossier qui préoccupe le milieu : la hausse de la population des cervidés, grands consommateurs de jeunes plants d’arbres. La demande est clairement à l’augmentation des plans de chasse pour réguler ces populations et une formation Équilibre forêt-gibier est prévue en octobre dans le département de l’Yonne par le Fogefor.
Des maladies toujours à surveiller
Enfin, au terme de l’assemblée générale, Matthieu Mirabel, responsable de l’antenne régionale du Département de la santé des forêts (DSF), a établi un point sur l’actualité sanitaire en Bourgogne-Franche-Comté. Les scolytes, notamment, font toujours du dégât : 19 millions de m3 de bois ont été touchés en BFC depuis 2018. Toutefois, à l’heure actuelle, une mortalité plus réduite est constatée chez les arbres de la région, c’est la première bonne nouvelle sur cette problématique depuis longtemps. Mais les observateurs s’inquiètent d’une autre maladie qui semble monter en puissance sur les populations de douglas : des nécroses cambiales, qui touchent la partie vivante du bois où circule la sève. Une maladie d’autant plus préoccupante qu’elle n’est pas détectable visuellement de l’extérieur.
Renouvellement au conseil d'administration
Le conseil d’administration de l’association des forestiers privés de Côte-d’Or a été partiellement renouvelé à l’occasion de cette assemblée générale :
- trois nouveaux administrateurs ont été élus : Eloi de Broissia, Gilles de Piepape et Martin Naudet.
- trois autres ont vu leur mandat renouvelé : Henry Darcy, Dominique Debost et Nicolas Jouffroy.
Les quatre autres élus en 2018 poursuivent leur man