Loup
« Pourrons-nous lâcher nos animaux ? »

AG
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Une nouvelle attaque de loup est à déplorer dans le secteur de Pouilly-en-Auxois. Les JA locaux le dénoncent et s'interrogent sur la prochaine mise à l'herbe.

« Pourrons-nous lâcher nos animaux ? »
Une nouvelle structure de paille a été fabriquée par les JA polliens, le 17 février.

Ils n’accepteront jamais le loup car celui-ci est incompatible avec l’élevage de nos campagnes. Les JA de Pouilly-en-Auxois avaient déjà communiqué sur les ravages de ce prédateur le 22 décembre et ont « remis ça » le 17 février, quelques heures après une énième attaque dans une ferme à Créancey. Une nouvelle structure de paille a été érigée sur le rond-point de la sortie d’autoroute. « Avec cette fois un faux cadavre au milieu, car tout aurait été rapidement démonté par les autorités, comme l’autre jour. Comme si la vérité n’était pas bonne à dire, à montrer… », précise Benoît Laprée, président du canton JA. Celui-ci se montre excédé par la situation : « la ferme touchée l’a été pour la seconde fois. Trois brebis y ont laissé la vie… Le comble, c’est que l’attaque s’est passée à côté des bâtiments, dans un parc qui était électrifié ! L’éleveur en question est sinistré pour la seconde fois. Il y a quelques semaines, il avait déjà perdu cinq ou six ovins ». Benoît Laprée et toute son équipe s’interrogent sur la mise à l’herbe : « dans moins d’un mois et demi, nous y serons, il faudra lâcher nos animaux. Mais pourrons-nous le faire ? Nous nous posons réellement cette question, c’est grave… Nous le répétons mais il va y avoir un véritable carnage avec les loups et tous nos petits animaux dehors. C’est obligé, si rien n’est fait en urgence ». Des récentes annonces gouvernementales, pas grand-chose, si ce n’est rien du tout, n’a été prononcé sur le loup : « rien de rien, comme si ce n’était pas un problème ! C’est incroyable… En tout cas, je peux vous le dire, les éleveurs ne baisseront jamais les bras. Nous allons nous battre. Nous sommes motivés comme jamais pour faire cesser cette situation totalement inacceptable. Nous n’avons rien demandé et voilà que notre métier devient clairement menacé. Qui l’accepterait ? Il faut que ça bouge et maintenant ! Notre gouvernement doit prendre des décisions dès aujourd’hui car demain, ce sera trop tard ».

Point de vue

« Tout reste à faire »

Christophe Lechenault, président du canton FDSEA de Vitteaux, évoque une récente réunion avec le préfet de Côte-d’Or : « Nous étions en visio avec son homologue de la région Rhône-Alpes, qui coordonne le plan loup au niveau national. La profession agricole a dressé un état des lieux de la situation… Pour l’instant, ce dossier prédation n’évolue pas, tout reste à faire, aucune de nos revendications n’est prise en compte… Parmi celles-ci, nous avons fait remonter un problème relatif aux indemnisations. Six bovins ont été attaqués au printemps dernier en Côte-d’Or et seulement 600 euros ont été proposés aux éleveurs : cette somme ne correspond aucunement aux préjudices subis. Ces animaux étaient destinés à partir en fin d’année en broutards, aux environs de 1 400 euros, il manque donc 800 euros par bête… Nous avons également que les chasseurs participent aux tirs de défense. Pour l’instant, seuls les lieutenants de louveterie, la brigade loup et les éleveurs ayant déjà été attaqués y ont droit. Nous devons être plus efficaces, la situation l’exige car les attaques continuent, notamment sur le canton de Pouilly ».