Bio
Observatoire régional bio BFC

Berty Robert, avec communiqué
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L’édition 2022 de l’Observatoire de l’agriculture biologique en Bourgogne-Franche-Comté vient de paraître, alors que la bio se questionne, notamment sur la volonté politique qui devrait sous-tendre son développement. Dans ce contexte, voici quelques éléments marquant de l’année 2021.

Observatoire régional bio BFC
Cette illustration montre la répartition des fermes bio en BFC en 2021, par département et type de production. (Crédit Bio Bourgogne et Interbio Franche-Comté)

Améliorer la communication sur les vertus de l’agriculture biologique et accroître sa présence dans les menus en restauration hors domicile (RHD) en s’appuyant notamment sur la loi Égalim, voici des leviers que Frédéric Jacquelin, coprésident de la Fédération régionale de l’agriculture biologique de Bourgogne-Franche-Comté (BFC) souhaite actionner pour soutenir ce domaine agricole. Un objectif annoncé en exergue de l’édition 2022 de l’Observatoire régional de l’agriculture biologique, véritable « photographie » du secteur pour 2021. L’agriculture biologique se pose de nombreuses questions, non pas sur sa légitimité, mais sur le développement d’un marché qui paraît remis en cause par le contexte économique global. L’Observatoire régional témoigne pourtant d’un dynamisme réel pour 2021 : 128 domaines viticoles se sont convertis au bio, 57 exploitations en maraîchage ont été créées, et la filière des Plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) a vu augmenter ses surfaces de 85 %. En BFC a aussi été lancée la plateforme Manger Bio BFC destinée à répondre aux besoins des collectivités qui souhaitent inclure des aliments bios dans leurs menus : plus de 132 tonnes ont été livrées à 75 clients en 2021. Voici quelques données qui donnent un aperçu de l’état des différents segments du bio en BFC :

L’Yonne reste caractérisée par la prédominance des grandes cultures bio, qui concerne 46 % des exploitations icaunaises bios. Longtemps resté le premier département en surfaces bio, ce département a été dépassée en 2021 par la Côte-d’Or (57 084 ha, contre 56 825 dans l’Yonne).

La Côte-d’Or se distingue par la plus grande part de producteurs bio sur son territoire : plus de 20 %.

Dans la Nièvre la polyculture-élevage, l’élevage et les grandes cultures dominent. Ces secteurs ont enregistré en 2021 la majorité des conversions. Avec une hausse de 18,8 %, le département affiche le plus fort dynamisme de la région concernant l’évolution des surfaces bio et en conversion.

Les conversions régionales en 2021 ont concerné en premier lieu la viticulture devant les grandes cultures et le maraîchage.

En grandes cultures : la dynamique de conversion est restée soutenue avec un rythme d’engagements proche de celui des années précédentes. Un léger ralentissement se fait toutefois sentir (+ 12 % de surfaces AB et conversion, contre + 16 % en 2020). La grande majorité des conversions concerne des exploitations spécialisées en grandes cultures. Certains facteurs laissent déjà présager les signes d’un ralentissement. Des tensions se font sentir sur le marché du blé biologique qui reste la principale culture rémunératrice. La consommation de produits biologiques semble par ailleurs stagner, voire diminuer. À cela s’ajoute l’incertitude pesant sur le contexte économique agricole conventionnel marqué, depuis le début du conflit en Ukraine, par une envolée des prix du blé et d’autres céréales, mais aussi des intrants.

En élevage : La dynamique de conversion a affiché en 2021un net ralentissement avec 55 nouvelles fermes d’élevage converties ou installées. Les filières bovins lait et bovins allaitants connaissent une assez faible dynamique en lien avec la conjoncture. Les filières caprines, ovines et poules pondeuses continuent leur croissance à un rythme constant depuis plusieurs années avec une part en augmentation de vente directe. Néanmoins, une baisse de consommation d’œufs bio de 9,1 % par rapport à 2020 entraîne un désintérêt pour cette production, en filière longue comme en filière courte.

En maraîchage et légumes de plein champ : le nombre d’installations en légumes bio progresse avec 57 nouvelles fermes. On note aussi des conversions de surfaces importantes qui augmentent significativement le nombre d’hectares alloués aux légumes bio dans la région.

La bio en BFC

En 2021, la Bourgogne-Franche-Comté (BFC) a établi un nouveau record du nombre de producteurs nouvellement engagés en bio (422) que ce soit par le biais de conversions ou d’installations

- BFC compte 3 404 fermes bio ou en conversion, soit 12,9 % des exploitations de la région, légèrement en dessous du taux national (13,4 %)

- les surfaces bios atteignent 242 128 ha, dont 55 346 en conversion, en progression de 14,4 % par rapport à 2020

- la viticulture bio est en tête, devant les grandes cultures (22 % des fermes bios) et la polyculture-élevage

- Le département qui présente la plus grosse part de SAU en bio est la Haute-Saône (14,6 %) devant l’Yonne (13,7 %) et le Jura (13,6 %). La Côte-d’Or est à 12,4 % et la Nièvre, à 7,6 %.