Renouvellement des générations
L'installation, dans les meilleures conditions
La Chambre d'agriculture et les JA de Côte-d'Or ont organisé un comité d'orientation « installation-transmission » pour échanger sur le renouvellement des générations. La nouvelle DJA a notamment été présentée.
Il y avait du monde, beaucoup de monde, le 18 juin à la salle polyvalente de Pouilly-en-Auxois, où un comité d'orientation « installation-transmission » était proposé par la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or. Le réseau des Jeunes agriculteurs était très bien représenté, lui qui a largement contribué à l'élaboration de la toute nouvelle DJA. Son président, Antoine Duthu, s'est dit satisfait du nouveau dispositif officiellement lancé trois jours plus tôt : « Nous l'avons enfin, cette nouvelle DJA, après des mois voire des années de négociations... Nous avons réussi à rééquilibrer l'écart qu'il y avait entre la Bourgogne et la Franche-Comté. La revalorisation du montant moyen de la DJA n'est pas négligeable : elle passe d'une moyenne de 35 000 à 40 000 euros, avec même la possibilité d'atteindre 47 000 euros en intégrant toutes les modulations ».
Installer dans la durée
Comme le fait remarquer Cyril Bret, vice-président de JA21 en charge de l'installation, les conditions d'accès à cette nouvelle DJA sont également « plus larges » : « L'idée est qu'un maximum de jeunes puissent y accéder. Tout est mis en place pour installer dans les meilleures conditions. Et installer ne fait pas tout : il faut accompagner l'agriculteur tout au long de son parcours. Le pack 5 ans est rempli de mesures d'accompagnement, avec les services de la Chambre d'agriculture. De mémoire, plus 95% des installés sont encore dans le métier après 10 ans d'exercice, peu de professions peuvent en dire autant ! Il faut continuer à travailler dans ce sens ».
Les travaux se poursuivent
La mise en place d'un pack « carrière » n'est pas encore effective mais la réflexion se poursuit, comme l'indique Aurélien Viellard, président du pôle « Formation Installation Transmission Emploi » de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or : « Les agriculteurs ont tout intérêt à venir chercher du soutien en continu auprès de nos organismes. C'est une volonté de la Chambre de suivre les porteurs de projet et voir où ils se situent à la fois économiquement mais aussi socialement ». Aurélien Viellard informe qu'un groupe de travail régional s'intéresse à la transmission : « le point accueil transmission ambitionne de suivre les futurs cédants bien plus en amont de leur départ. Nous travaillons souvent avec les jeunes, les anciens, mais nous perdons un certain nombre d'agriculteur au milieu de leur carrière. Tous nos objectifs sont liés ».
« Un travail de longue haleine »
Aurélien Viellard évoque le « travail de longue haleine » entre la profession agricole et le Conseil régional, au sujet de la nouvelle DJA : « L'autorité de gestion avait une méconnaissance totale de ce que pouvait être le financement de cette dotation jeunes agriculteurs... Nous avons tout fait pour que les fonds soient redistribués judicieusement. Le travail porte ses fruits sur le plan financier car nous avons des soutiens supplémentaires. Au début des discussions, nous étions autour de 30 000 euros et finalement, nous terminons à 47 000 dans le meilleur des cas. Une orientation agro-écologique a été donnée par le Conseil régional, pour un montant total de près de 8 000 euros : ces critères environnementaux étaient moins présents dans la précédente dotation. Nous jugerons plus tard s'il s'agissait d'un bon choix ou non ».
La MFR Auxois sud Morvan était là
Trois classes de la maison familiale de Pouilly-en-Auxois ont assisté aux présentations. « Il y avait tous les BTS ainsi que les Bac première année », indique Alexandre Lechenault, lui-même en seconde année de BTS Acse. Ce jeune homme de 20 ans, originaire de Saint-Thibault, entrera dans la vie active après ses dernières épreuves programmées cette semaine : « Ce type de rendez-vous est toujours le bienvenu, il permet de s'informer au mieux. Les oraux de BTS pourraient même aborder plusieurs points que nous avons vus aujourd'hui. Pour la nouvelle DJA, je note que le paiement de base est de 25 500 euros et qu'il faut s'orienter dans des diversifications pour aller chercher des bonus ». Alexandre Lechenault n'a qu'un seul regret, celui de ne pas avoir eu le temps d'aborder la question des soutiens financiers pour la reprise de bâtiments : « il existe des aides pour construire mais aucune pour acquérir des structures déjà existantes. J'en ai déjà parlé avec des exploitants actifs : c'est un réel problème sur le terrain, alors que nombre de fermes vont se libérer ces prochaines années. Bien souvent, ces bâtiments ont des prix importants que ne peuvent supporter les jeunes voulant s'installer ».
