Chambre d'agriculture de la Nièvre
Une page se tourne

Chloé Monget
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Le 21 novembre, à la Ferme du Marault, se tenait la session de la Chambre d'agriculture de la Nièvre, la dernière de Didier Ramet, son actuel président.

Une page se tourne
La session Chambre était présidée par Didier Ramet (au centre), avec, de gauche à droite : Pierre Papadopoulos, directeur de la DDT 58, Fabienne Decottignies, préfète de la Nièvre, Perrine Goulet, députée de la Nièvre, Didier Guyon, secrétaire adjoint de la CA 58 et Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre.

Si les sessions de la Chambre d'agriculture de la Nièvre sont des rendez-vous habituels, celle qui s'est déroulée le 21 novembre était un peu particulière. En effet, il s'agissait de la première à laquelle la préfète de la Nièvre, Fabienne Decottignies, participait et surtout la dernière de Didier Ramet, président actuel de la Chambre consulaire. « Je suis fier d'avoir été président de Chambre d'agriculture », souligne-t-il. « C'est une fonction à occuper et je suis heureux de l'avoir fait ». Afin d'avoir une vision sur l'ensemble des six ans, les chefs de service de la Chambre d'agriculture se sont relayés pour établir un bilan.

Martin Bloch, responsable du service économie-entreprise, est revenu sur différents points dont le renforcement des équipes pour répondre aux demandes notamment sur la diversification/circuits courts, ou encore sur le conseil d'entreprise afin « d'anticiper les départs en retraite et de transférer les compétences ». Il fit également état de la création de la Commission Installation (mars 2023), du Comité d'orientation transmission installation (COTI) ou encore du forum sur la transmission (1re édition en septembre 2024), ainsi que la relance des journées thématiques « s'installer en… ». Outre ceci, l'augmentation des accompagnements Cartopac fut soulignée, de même que celle du nombre d'adhérents à Bienvenue à la Ferme (passant de 28 adhérents en 2019 à 53 en 2024).

Amélie Brisson, responsable du service élevage-EDE, commença par le volet identification en mettant en avant la hausse du nombre d'adhérents à Boviclic (+ 84 depuis 2019) avant de poursuivre sur l'accompagnement technique avec la mise en place de prestations autour du changement climatique et le renforcement de l'accompagnements des agriculteurs dans leurs demandes de subventions pour la modernisation des bâtiments. Autres faits notables durant ces six ans de mandature, l'engagement du service dans l'Observatoire national de la pousse de l'herbe (depuis 2023) et les 4 années de suivis (2021-2024) de la centrale agrivoltaïque de Verneuil, ainsi que la participation au projet national à Cap'Protéines (2021-2022). Sur la question de la désertification des vétérinaires, Amélie Brisson fait état du travail commun avec la Chambre de l'agriculture de l'Yonne avec la réalisation d'enquêtes dont les résultats ont été présentés au Ministère de l'agriculture (avril 2023). Enfin, elle rappela l'investissement mené sur le terrain pour soutenir la profession dans le cadre des dispositifs calamités (la Nièvre fut concernée 5 années sur 6).

Bénédicte Bracq, responsable du service productions végétales et agronomie (« avec un conseil en conventionnel et bio » pointe-t-elle), débute son intervention en remémorant à l'assemblée le renouvellement d'une grande partie de son équipe, ayant permis le développement du conseil en maraîchage et des études pédologiques (notamment pour les collectivités et les développeurs) le maintien des deux GDA, la création du GIEE Bio Logic 58 ou encore la poursuite de la quinzaine d'expérimentations menées chaque année. Outre ces points, elle revint sur les deux périodes d'engagement dans les MAE/ MAEC qui ont marqué la mandature en détaillant qu'environ 230 exploitations ont été accompagnées sur ce volet depuis 2019. Pour clôturer, elle pointa la finalisation de trois SAS photovoltaïques ou encore l'accompagnement de plus de 60 projets pour le pan « bois-haies ».

Jocelyn Kerleaux, directeur de la Chambre d'agriculture de la Nièvre, a ensuite offert une vision globale des actions durant les 6 années passées, forcément impactées par les restrictions sanitaires de 2020. Parmi les faits notables, il développa : l'accompagnement des collectivités (via les PAT, entre autres), la création du Gufa (en 2021), la communication auprès du grand public (un Samedi à la Ferme, dont les deux éditions rassemblèrent plus de 7 000 visiteurs) et enfin la participation aux comités d'orientation régionaux ; le tout avec une santé financière « correcte sur l'ensemble de ces 6 ans ».

Budget

Après le bilan, il fut question de préparer l'avenir, et quoi de mieux que le budget prévisionnel 2025 pour le faire ? Didier Ramet insiste : « Il a été établi pour pouvoir être ajusté par la prochaine mandature. Nous avons donc été très prudents quant aux recettes et très factuels dans les dépenses ». Ainsi, les charges de fonctionnement sont annoncées à 3 102 883 euros (contre 3 130 828 euros pour 2024), les charges de personnel sont prévues à hauteur de 3 313 699 euros (contre 3 132 122 euros pour 2024), les interventions (ou subventions accordées) sont programmées à environ 20 195 euros (contre 60 195 euros en 2024). Les services prévoient une baisse de certaines subventions d'environ 30 000 euros, et Didier Ramet de préciser : « ce n'est pas dramatique, ni alarmant. Il faut tout de même faire preuve de prudence d'autant plus qu'il faudra éventuellement faire appel à un emprunt pour financer les travaux sur le bâtiment (dont ceux très importants concernant les huisseries notamment) ». Au final, le budget prévisionnel 2025 est à hauteur de 6 436 777 euros (contre 6 323 145 euros pour 2024).

Un engagement à tenir

Enfin, durant la partie réservée aux réactions diverses, il a été question de l'engagement des élus, ou plutôt du « désengagement de quelques-uns durant ces 6 dernières années » souligne la salle. Un point de vue partagé par certains élus présents, dont Philippe Guillien qui insiste : « Je regrette que tous n'aient pas respecté leur engagement. Ce poste d'élu est important, car nous représentons notre profession. À mon sens, être élu est une responsabilité et on se doit d'être présent. J'espère que ceux de la prochaine mandature auront cela à cœur tout au long de leur mandat ». Didier Ramet conclut : « J'ai essayé de donner de l'envie, de l'action et de l'activité à notre chambre consulaire, et c'est peut-être pour cette raison que j'ai perdu quelques personnes en cours de route. En tout cas, pour ceux qui se sont investis, je les remercie pour le travail fait sur des sujets innovants et parfois dérangeants tout en espérant que cela se prolongera pour la prochaine mandature, car même si je quitte la présidence, la vie continue ! ».

Autre départ

Outre Didier Ramet, d'autres départs sont prévus prochainement au sein de la Chambre d'agriculture de la Nièvre, dont celui de Marie-France Carrat, chef de pôle Ressources et Moyens Généraux, pour retraite. Depuis octobre, un tuilage a déjà été engagé avec sa remplaçante : Delphine Laforet.