Vincent Lavier a présidé sa dernière session de Chambre d'agriculture vendredi à Plombières.
Président de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or depuis douze ans, Vincent Lavier décide de passer la main et ne se représentera pas aux élections de 2025. L'agriculteur de Saulx-le-Duc présidait donc sa 38e et dernière session le 22 novembre au lycée de Plombières. « Et oui, 38, ça commence à faire beaucoup ! Des sessions, nous en avons seulement trois par an et une après chaque élection », confiait le responsable professionnel.
Réactivité oblige
Ces années de présidence n'ont pas été un long fleuve tranquille à cause du Covid, de la guerre en Ukraine, des aléas climatiques, de la crise de l’agriculture biologique, de l’inflation des coûts de production, du transfert de la gestion des fonds Feader ou encore de la prédation : « ce contexte très changeant nous a contraints à faire preuve de la plus grande réactivité pour tenter d’apporter des réponses concrètes sur le terrain ». Vincent Lavier a, dans son discours, rappelé les principales missions d'un président de Chambre d'agriculture avec, en premier lieu, la représentation de la profession auprès de l'administration : « sept préfets et trois DDT, pour ne citer qu'eux, se sont succédé durant cette présidence. J'ai toujours privilégié un dialogue franc, cordial et le plus constructif possible ».
Présents partout
Premier maillon d'une longue chaîne dans laquelle chacun a pleinement joué son rôle, Vincent Lavier a défendu « des modèles conciliant production et durabilité », avec une agriculture « qui sait évoluer, communiquer et répondre aux attentes de la société. Une réponse à tous les enjeux émergents a aussi fait partie de nos priorités. Plusieurs idées fortes nous ont guidés durant toutes ces années, dont peut-être la plus importante : celle d'être présents dans toutes les productions et sur tous les territoires ». Entretenir les meilleures relations possibles avec les collectivités était un autre objectif : « travailler en confiance avec les gens est beaucoup plus facile que l'inverse, croyez-moi ! Je ne garderai que du positif de toutes ces rencontres, avec un clin d'œil particulier pour le Conseil départemental qui est toujours aux côtés des agriculteurs ». Les formations ont également été citées dans son propos : « permettre aux agriculteurs de se former, nous y tenons énormément. Près de 1 700 personnes nous ont sollicités à ce sujet en 2023, c'est une grande fierté. En plus de gagner des compétences, chaque exploitant a l'occasion de sortir de sa ferme, d'échanger avec des confrères, prendre du recul sur ses difficultés pour, parfois, les relativiser ». Reconnue par la qualité de ses services, sa neutralité, son expertise, les compétences qu'elle apporte et sa présence sur le terrain, la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or a été contactée par 2 226 exploitants l'an passé pour des services, au plus grand plaisir de Vincent Lavier.
Des victoires
Deux des dossiers les plus réussis de ces mandatures ont fait l'objet d'une présentation un peu plus détaillée : « quand nous sommes fiers de quelque chose, il ne fait pas avoir peur de le dire. Il y a tout d'abord la création de la MAE Zone intermédiaire qui défend les zones à faibles potentiels. De nombreux échanges avec l'ancien ministre de l'Agriculture Julien Denormandie avaient été très constructifs à l'époque. Rien n'était pourtant acquis d'avance : pour faire valider une MAE à Bruxelles, il faut aussi obtenir l'aval du Ministère de l'environnement… Aujourd’hui, cette mesure est plutôt bien mise en œuvre dans le département. Elle est transpartisane : beaucoup d'agriculteurs aux profils très différents l'ont souscrite, j'y vois donc une réussite ». Le second dossier « coup de cœur » de Vincent Lavier concerne la mise en œuvre du projet EADC (Eau et Agriculture Durables du Châtillonnais) : « les territoires ruraux seraient en grandes difficultés sans les agriculteurs, nous le répétons sans cesse aux élus et à la population. Après de nombreux échanges avec le Syndicat mixte Sequana, qui gère la Seine, nous avons abouti à la reconnaissance de pratiques agricoles vertueuses, il y a un réel engouement sur ce dossier. Nous nous en félicitons, même si tout n'est pas encore parfait ».
Dernier message pour Fabrice
« Ces douze années m'ont permis de faire de très belles rencontres, de vivre de très belles expériences et nouer de très belles amitiés. C'est ce que je retiendrai le plus » : l'heure de la conclusion avait sonné pour Vincent Lavier, qui terminait son propos par une grosse pensée pour Fabrice Genin, rencontré deux jours plus tôt. Une situation « extrêmement difficile » était évoquée, avant la terrible annonce du lendemain.