Moissons
Deux mille hectares plus tard

AG
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Un entrepreneur de travaux agricoles fait le point sur les moissons réalisées pour ses clients.

Deux mille hectares plus tard
Antoine Leguy dirige une ETA à Thoisy-la-Berchère et moissonne avec cinq machines entre Saulieu et Bligny-sur-Ouche.

Nous l’avions rencontré au tout début des moissons. Dans une vidéo postée le 26 juin sur la page Facebook du journal – visionnée plus de 70 000 fois depuis —, Antoine Leguy livrait son tout premier ressenti sur l’orge d’hiver. Le jeune entrepreneur dresse aujourd’hui un bilan plus détaillé des moissons 2023, alors que ses cinq machines en ont terminé sur leurs « presque » 2 000 ha d’exercice. « Il y a vraiment de tout cette année », confie le Côte-D’orien de 30 ans. L’orge d’hiver, justement, est l’une des plus grandes déceptions avec une moyenne qui ne semble pas dépasser la barre des 60 q/ha : « Les rendements varient entre 50 et 70 q/ha. Le fait marquant est le très faible calibrage, qui descend à 30, voire encore moins, dans certains champs. D’après ce que nous avons vu, les secteurs de Vitteaux et Pouilly sont particulièrement touchés par cette problématique ». Le colza, lui, semble sauver la mise : « il termine entre 30 et 35 q/ha la plupart du temps, mais il n’y a rien d’exceptionnel pour autant. Les grains sont-ils petits ? Oui, mais cela n’a pas été plus flagrant que cela dans ce que nous avons récolté ». Le blé a été fauché en même temps et laisse apparaître une grande hétérogénéité : « certains champs plafonnent à 40 q/ha. Dans le même temps, j’ai moissonné une parcelle à 80 q/ha et mon frère en a même fait une à 90 q/ha. Cela va sans dire : il y avait de la terre à ces deux endroits qui, en plus, avaient dû être arrosés en conséquence. Les PS, eux, varient entre 70 et 83 ». Antoine Leguy enchaîne avec d’autres cultures : « le triticale doit, je pense, tourner aux environs de 55 q/ha de moyenne, mais peu de récoltes ont été pesées par mes clients qui sont éleveurs la quasi-intégralité du temps. L’avoine, nous n’en avons pas fait beaucoup mais les volumes semblent corrects. Je dirais une cinquantaine de quintaux à l’hectare ». La déception l’emporte sur le reste, d’après l’entrepreneur : « les moissons s’annonçaient d’un haut niveau au printemps, avant que le sec arrive. Cette campagne n’a pas tenu toutes ses promesses. Les agriculteurs essaieront de se consoler avec des quantités de paille très importantes » L’ETA de Thoisy-la-Berchère prépare désormais des travaux d’épandage. Les ensilages prendront très vite le relais.