Insolite
Des chercheurs à la ferme

Déborah Ruffinoni
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C’est une journée d’un genre particulier qui s’est tenue récemment chez un éleveur de vaches allaitantes du Doubs, à Chalèze, près de Besançon. À l’invitation de l’université de Franche-Comté des doctorants sont venus présenter leurs recherches liées au monde agricole et à l’environnement.

Des chercheurs à la ferme
Une belle journée qui a permis au grand public d’entrer en contact avec la science et la ruralité et de prendre conscience de la réalité et de la complexité des problématiques du monde agricole.

Samedi 7 mai, soleil tapant. Les premières voitures se garent devant la ferme de la Malate, à Chalèze, dans le Doubs. Tout est en place. La ferme a été préparée pour l’occasion : tentes à l’accueil tenues par des universitaires, signalétique en forme de labyrinthe, tables de rencontre disposées un peu partout dans le couloir d’alimentation de l’exploitation, buvette installée et tenue par les JA du canton. À l’entrée, l’ambiance est bon enfant. Les quidams sont invités à créer leur badge personnalisé, assemblé sur place. Ils choisissent leur couleur : vert pour les agriculteurs, jaune pour les étudiants, orange pour l’enseignement… De cette manière, tout le monde sait à qui il a affaire, et le public est varié. Une fois à l’intérieur du bâtiment, chaque chercheur est à une table avec tout le matériel servant à expliquer sa recherche. Le principe de cette journée « Des chercheurs à la ferme » est simple et les rencontres fonctionnent comme un speed dating : il est ainsi possible de naviguer de table en table, sur des périodes de 20 minutes.

Ateliers, cas pratiques, découvertes…

Les domaines de recherche sont divers : sociologie, santé, agronomie, etc. Les doctorants expliquent leurs recherches de manière vulgarisée, à l’aide de schémas, de perles, de coupes de sol ou de boîtes de Petri. Ainsi, on en découvre plus sur les relations entre la fertilisation des prairies et les micro-organismes du lait, sur la perception multiple du renard via le projet Careli (un dispositif inédit pour évaluer les conséquences d’un classement ou non du renard dans la liste des espèces susceptibles d’occasionner les dégâts) ou encore sur le développement des résistances de l’aspergilus fumigatus, responsable de l’aspergillose, aux fongicides. Des ateliers sont également proposés : cas pratiques avec vue aérienne d’exploitations agricoles pour expliquer le rôle des haies, dégustation de comté pour découvrir l’impact des plantes et des saisons sur son goût. Alors que petits et grands découvrent le monde agricole, une vache a décidé de mettre bas. Un spectacle que les participants n’oublieront pas de sitôt. Voilà une belle journée, positive et pragmatique, qui a permis au grand public d’entrer en contact avec la science et la ruralité, et de prendre conscience de la réalité et de la complexité des problématiques du monde agricole.