Productions fourragères
Dijon Céréales révèle les résultats de ses essais

Berty Robert
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Le 18 avril, Dijon Céréales avait convié les agriculteurs-éleveurs à venir découvrir les derniers résultats d’essais menés en Côte-d’Or sur ces cultures.

Dijon Céréales révèle les résultats de ses essais
Les variétés de trèfles faisaient partie des plantes mises en avant cette année lors de ces rencontres fourragères.

C’est à Panges, à l’ouest de Dijon, que Dijon Céréales avait donné rendez-vous aux agriculteurs, plus particulièrement éleveurs, intéressés par les derniers essais de cultures fourragères menés par les services Élevage - Productions animales et la Recherche & Développement (R & D) d’Alliance BFC (Dijon Céréales, Terre Comtoise, Bourgogne du Sud). En ce 18 avril ensoleillé mais frais, une grande diversité de formules était proposée :

- 18 modalités en comparaison d’associations courte durée, graminées et de trèfles annuels

- 12 modalités dans une vitrine de légumineuses annuelles

- 20 compositions de méteils

Les participants pouvaient également s’informer sur le projet d’une démarche régionale de contractualisation dans le cadre du projet Profilait (voir encadré).

Regain d’intérêt pour les méteils

Sur les méteils, on note un regain d’intérêt, depuis plusieurs années, en lien avec les conditions météorologiques, notamment la récurrence de printemps séchants. Ces méteils, néanmoins, ne s’avèrent pas très adaptés à des animaux exigeants, en particulier en élevages laitiers. Vitello apparaît aujourd’hui comme l’une des variétés de méteils les plus intéressantes. Le méteil Wendy, l’un des plus précoces présentés ce jour-là, associé à du pois fourrage, du trèfle squarrosum et des vesces, a fourni lui aussi de bons résultats. Ce trèfle squarrosum, on le retrouvait aussi dans les essais sur une large gamme de trèfles présentés à Panges et destinée à valider les potentiels de rendement et les aspects qualitatifs, en fonction de plusieurs dynamiques de fauche. Le squarrosum présente des facilités de séchage en raison de sa petite tige.

« La « Formule 1 » de l’implantation »

Parmi les autres variétés présentées, le trèfle hybride Aurora s’est avéré compliqué à implanter dans les conditions du second semestre 2022. Trois parcelles étaient implantées en trèfle de Perse : son démarrage, trop rapide, l’a rendu sensible au gel de février. En revanche, en association avec des graminées, il a été mieux protégé. « Ce trèfle, constatait le technicien de Dijon Céréales, est la « Formule 1 » de l’implantation, mais au détriment de sa résistance au froid… » Il faut parfois savoir partir plus lentement… Toujours dans les trèfles, la variété Balansa, cousine du trèfle Micheli, semble être un produit intéressant, mais sur lequel on manque encore de recul. La surprise dans les capacités à passer l’hiver est venue du trèfle d’Alexandrie, plutôt connu comme un trèfle d’été : il s’est pourtant distingué par une très belle pousse, même si le coup de froid de début mars l’a mis à rude épreuve. Enfin, la variété Carmina de trèfle incarnat, semée à la mi-septembre 2022, a eu une floraison plus tardive. Il reste néanmoins un trèfle qui s’implante bien.

 

Profilait : un projet de contractualisation

Lancé il y a deux ans, le projet profilait vise à structurer une filière régionale destinée à l’alimentation animale, basée sur l’autonomie protéique, afin de réduire le recours aux importations. Dans le cadre de ces rencontres fourragères, un atelier spécifique y était consacré. Les légumineuses fourragères semblent intéressantes pour atteindre cette autonomie mais, techniquement, la filière est exigeante à mettre en place. C’est dans ce cadre que s’inscrit la volonté de mettre en place des contrats entre céréaliers et éleveurs, dans la double volonté de limiter les effets des fluctuations de marchés et de garantir un approvisionnement local. On imagine donc un contrat-cadre entre tous les acteurs de la filière, et qui se déclinerait en plusieurs contrats d’application. Cela impose la mise en place d’une méthode de construction des prix et d’une expérimentation, sur le soja, dans laquelle une centaine d’agriculteurs seraient impliqués. Le but, à terme, est de créer de la valeur, de négocier dans une meilleure position, par exemple pour obtenir de meilleurs prix du lait en faisant valoir que ce mode d’élevage s’appuie sur une alimentation animale en accord avec les attentes sociétales.