Nuciculture

Les joies de la première récolte

La voici enfin la première récolte ! Et c’est avec le sourire que les membres du collectif « Noix et noisettes de l’Yonne » s’activaient dans les vergers pour ramasser les noix tombées des arbres. « Sur certains arbres, il n’y a pas grand-chose, sur d’autres, la récolte est plus conséquente. C’est le début », sourit Laurent Yverneau, agriculteur à Étais-la-Sauvin.
Mais la satisfaction est là. « C’est un soulagement de voir les premiers fruits arriver. Il faut de la patience. Travailler pendant six avant de voir la chose se concrétiser avec ses premiers fruits, c’est long. On est heureux de faire cette première récolte. C’est un projet collectif, certes, mais c’est avant tout un projet familial. Les enfants, les sœurs, les femmes des agriculteurs du collectif sont investis dans ce projet. On le voit aujourd’hui (le vendredi 20 octobre, le jour de notre rencontre), tout le monde est là pour aider à récolter ».
Pour rappel, les premiers noyers de ce projet ont été plantés en 2018. « La plantation complète s’est faite sur deux ans pour les neuf agriculteurs du collectif », précise Laurent Yverneau.
Quant au volume espéré ? « On devrait être environ à une tonne de noix cette année (sur une surface totale d’une vingtaine d’hectares) », indique-t-il. « C’est satisfaisant pour une première année car cela va nous permettre d’avoir un volume conséquent à commercialiser pour commencer à démarcher la filière pour la vente et la transformation ».

« On voulait faire quelque chose de différent »

Si ce projet à vu le jour, c’est parce qu’à l’origine, ces agriculteurs cherchaient un moyen de diversifier leurs activités céréalières, dans un secteur où les terres sont compliquées et où il est difficile de créer du revenu. « On voulait aussi un projet où l’on puisse maîtriser la commercialisation. Et on voulait faire quelque chose de différent. Alors on s’est dit, pourquoi pas des noix », rit Laurent Yverneau. « Des noyers, on en trouve énormément dans l’Yonne mais très peu en culture », assure-t-il.
Mais où vont les noix fraîchement récoltées ? « On les prépare le plus rapidement possible. On les lave dans la foulée avant de les faire sécher, pour être commercialisée une semaine après. Cela commencera lors de la fête de la noix (lire par ailleurs) », répond Laurent Yverneau.
C’est d’ailleurs à quelques kilomètres de là que le lavage se fait. Une étape importante pour que la noix soit la plus belle possible. « On récolte parfois la noix avec le brou (le colorant naturel extrait de l’écorce de la noix, ndlr). On est alors obligé de laver les noix pour l’enlever », explique Hugo Verdonck, agriculteur à Coulanges-sur-Yonne. « Ce qui n’est pas enlevé au nettoyage passe dans une écaleuse qui retire plus facilement le brou grâce à un système composé de petites pointes. Ces noix sans ensuite à nouveau passées au lavage, avant d’être séchées ».
Une étape qui se fait habituellement grâce à des séchoirs en colonnes. « On n’a pas encore pu investir dans ce type de matériel, alors on a conçu notre propre système pour cette année », sourit Hugo Verdonck. « Le séchage se fait depuis une remorque, avec un faux plat et une soufflerie qui chauffe à basse température ce qui permet de retirer l’humidité dans les noix. Cela permet une meilleure conservation du fruit ».
Déguster les premières noix du collectif n’est donc plus maintenant qu’une question de jours.